→ ORDRE CLANIQUE : La Guilde - Traqueuse → NUISANCE DEPUIS : 33 ans → SOUS L'EMPRISE DE : Dissociation (peut faire deux actions en même temps) → ERRANCE : Vous voyez la carte de la ville ? Bah quelque part par là, dans un rayon de 100 km. → TROMPE L'ENNUI : Wedding Planner → PROFIL PSYCHOLOGIQUE : Pour le commun des mortels : Discrète. Effacée. Bosseuse. Efficace. N'a pas peur de se remonter les manches. Cynique. Blasée. Manque d'empathie. Commerciale. Renfermée. Avec sa sœur : Douce. Tendre. Dévouée. Drôle. Taquine. Un peu sévère. Trop inquiète. Protectrice. Fragile. Pleine de rêves inavoués. → AVATAR : Katie Parker → MENSONGES : 42
Elinor MacRae
✁ Traqueur•se
Sujet: Never let you down - Logan 10/5/2024, 00:55
« Madame MacRae ? Vous êtes toujours là ? Allô ? Madame MacRae ? Tout va bien ? »
La voix était si lointaine, comme si le téléphone était en train de glisser de contre son oreille. Ce n'était pas vraiment le cas, c'était simplement son esprit qui venait de partir loin. Si loin qu'elle pensait ne jamais revenir. Comme entre deux eaux.
D'un côté, il y avait la femme qu'elle était cinq minutes plus tôt, avant que la police de Boston ne l'appelle. Cette femme un peu effacée mais qui avait une vie en or, un travail qu'elle aimait, une couverture qui lui permettait de s'épanouir tout de même, une petite sœur qui allait brillamment réussir ses études et une recette de pop-tart à la myrtille à tester le soir-même, avant de la déguster confortablement installée sur son canapé devant une série policière. Cette femme était loin, assise sur une chaise de l'open-space en train de travailler en silence, derrière un voile comme une membrane si dense qui lui semblait qu'elle ne l'avait jamais connue, jamais été. De l'autre côté, il y avait cette femme dont la vie venait de basculer. Celle qui se rendait compte qu'elle avait complètement échoué, suspendue au bout d'une ligne invisible, une voix ni vraiment douce, ni vraiment autoritaire. Une voix tellement cliché qu'elle lui semblait irréelle.
Une larme roula sur sa joue. « Je suis là. Excusez-moi. -Ce n'est rien, ne vous en faites pas. Ce n'est pas une situation facile, je comprends. Vous pensez pouvoir arriver dans combien de temps ? »
Elle essayait d'assimiler la question pour pouvoir y répondre, elle sentait que c'était crucial d'une certaine manière, que la réponse en elle-même dans le fond importait peu. Ce qui comptait réellement, c'était de confirmer qu'elle arrivait, peu importait qu'elle arrive le soir-même ou le lendemain matin, mais elle ne parvenait pas à rassembler ses esprits. Elle sentait qu'elle avait saisi le sens de la question, qu'elle avait un élément de réponse, des informations qui se télescopaient, mais rien ne parvenait à accrocher quoi que ce soit. Tout ce qu'elle voyait, le regard perdu dans le vide, c'était le corps meurtri de sa sœur qui s'était faite agressée au cours d'une soirée étudiante, et qui attendait à l'hôpital qu'elle arrive. Elle, sa grande sœur qui l'avait laissée partir loin de la maison, et qui n'avait pas été là pour la protéger, et surtout qui allait arriver tard, si tard pour la retrouver. Elle devait se sentir si seule, si abandonnée... Tout ça parce qu'elle n'avait pas su lui dire non, lui dire de rester à Bâton Rouge. D'un autre côté, son esprit rationnel ne pouvait s'empêcher de se dire qu'elle n'aurait rien pu faire, car quoi qu'il arrivait, elle n'aurait pas pu être sur place, à cette fête. Elle aurait peut-être pu leur donner une bonne leçon, mais elle était tellement atterrée qu'elle ne savait même pas si elle aurait la force de se lever de sa chaise.
« Je... Dès que possible. Je vais aller à l'aéroport, je saute dans le premier avion, je... Merde ! Pardon, je... J'arrive. »
Elle s'était levée et venait de faire tomber une pile de dossiers qui était sur son bureau. Les mains tremblantes, elle commença à les ramasser, le téléphone coincé entre l'épaule et l'oreille, bafouillant une formule de politesse avant de reposer son téléphone sur son bureau, avant de changer d'avis et de commencer à regarder les vols. Elle changea à nouveau d'avis et se mit à ranger les dossiers, posant son téléphone sur le sol, qui se mit à vibrer quelques secondes plus tard, accentuant le sentiment de panique qui montait encore. Elle tourna la tête de droite, de gauche. Elle venait de le poser, bon sang, où pouvait-il être ? Sans doute sous l'un des dossiers qui s'étaient ouverts, et qu'elle essayait de ranger comme elle le pouvait. Elle en déplaça un premier, puis un deuxième, toujours rien.
« Non. Non. Non ! Pas maintenant ! C'est pas le moment ! »
Encore un. Toujours rien. Elle poussa un petit cri de douleur résignée, et éclata en sanglots, à genoux par terre, une main plaquée sur le bas de son visage. Pour un fois qu'Emily avait vraiment besoin d'elle, ce n'était pas le moment de flancher. Mais l'attraction terrestre lui semblait si forte. C'était pour ça qu'elle ne pouvait pas se lever, pas vrai ? C'était pour ça qu'elle ne pouvait pas respirer. Qu'elle ne pouvait pas assurer.
→ ORDRE CLANIQUE : Guilde → NUISANCE DEPUIS : 42 ans (4 septembre 1982) → SOUS L'EMPRISE DE : Regard Pénitent → ERRANCE : Interpol - Guilde - lieux d'enquête - Positivy - Complexe Les Céliades → TROMPE L'ENNUI : Profiler au sein de la Guilde et d'Interpol → PROFIL PSYCHOLOGIQUE : Tendre, secret, intelligent, réfléchi, têtu, parfois ambivalent, déprimé, analytique, calme, coincé, peu loquace, assez solitaire, ne veut plus s’attacher émotionnellement à quiconque, souvent enfermé dans sa bulle et ses pensées, loyal et fidèle, débrouillard … Caractère de la seconde personnalité : Fêtard, insouciant, dépensier, sexuellement libéré, séducteur, opportuniste → AVATAR : Tom Ellis → CREDITS : Me → MENSONGES : 110
Logan MacDonovan
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Sujet: Re: Never let you down - Logan 10/5/2024, 07:48
Mon tatouage me chauffe depuis quelques heures sans que je ne comprenne pourquoi. Avec deux membres de la famille décédés, une père qui vit toujours en Angleterre et que je viens d’avoir au téléphone, je vois pas pourquoi ce fichu tatouage me chauffe. Je décide donc d’aller voir l’enchanteur de la Guilde. Ce n’est pas la première fois que ça me le fait sans que j’en trouve l’origine. Mais l’enchanteur est formel, tout fonctionne bien, la magie est toujours présente et liée à mon sang. Ca veut dire que… quelqu’un de ma famille a besoin de moi ! A moi les recherches donc ! Mais quand je reviens dans les locaux, j’entends un hurlement de détresse. Je pousse tout le monde pour me diriger vers l’endroit où se passe la scène en lançant un “Célia…” quand je vois en réalité Elinor, la main sur la bouche, en larmes. “Allez-vous en, elle a besoin d’air !” je lance aux collègues qui m’écoutent tout de suite. Ils connaissent mon rôle. Je ne suis pas médecin mais j’ai une formation de psy alors on a tendance à m’écouté. Ce qui m’amuse en soi. Bref, je me précipite vers la jeune femme et je prends ses mains tout en m’agenouillant devant elle. “ Elinor, respire,suis moi.” Et j’inspire et expire profondément. Je tente, une fois qu’elle est plus calme de la lever pour qu’elle s’asseoie à son bureau et qu’elle boive un peu d’eau. Je suis sûr qu’on lui trouvera ça rapidement.
Je lui laisse un moment pour reprendre ses esprits et je finis ce qu’elle faisait, c’est à dire, ranger la pile de dossier quand je trouve son téléphone et un nouvel appel de l’Hopital de Boston. Je fais l’analyse rapide, hôpital, Boston, Emily. “ Cél…” je secoue la tête, bordel, Logan c’est pas ta soeur disparue ! “ Elinor, c’est Emily? Il lui est arrivée quelque chose?” Je ne sais pas si elle parvienda à me le dire, moi qui est toujours mis des distances entre nous. Enfin, elle a tellement de ressemblances avec elle, il m’est difficile de développer une relation avec cette jeune femme que j’admire pourtant tellement. Elle travaille avec nous, elle élève sa soeur toute seule et maintenant qu’elles sont séparées par la distance, je vois qu’elle n’est plus la même. J’ai toujours apprécié Emily aussi, quand elle nous la laissait, elle venait toujours dans mon bureau pour faire quelque chose et mon placard est maintenant plein de jeux de sociétés et activités manuelles en tout genre pour ‘loccuper. Et même si elle n’est plus là, j’ai tout gardé. Bref, même si je n’ai jamais eu une relation poussée avec la grande soeur, je me suis attaché aux deux d’une manière que je n’aurais pas dû.
“Tu veux que je te conduise à l’aéroport et qu’on aille à Boston ensemble?” Oui parce que je refuse de la laisser partir toute seule dans une telle détresse. Et mon tatouage brûle à ce moment même. Cela ne peut pas être une coïncidence. La nausée monte. C’est pas possible. Mais une partie de moi, tout au fond, là, sait que c’est possible. Pourquoi je laurais fuit sous prétexte qu’elle ressemble à Célia. Et même si je montre une photo de ma grande soeur et que tout le monde me dit *Hum bof, peut être la bouche ou le nez* Ce qu’ils ne voient pas c’est tout le reste, tout ce que moi je vois. Bref. L’heure n’est pas au passé mais au présent.
Je prends finalement mon téléphone et je téléphone à l’aéroport. Je demande le vol pour Boston le plus tôt. Il est dans deux heures et l’avion est à moitié plein. Ce qui nous laisse de la marge. J’en informe Elinor. Accroupi à côté d’elle, je prends sa main. “ Tu n’es pas toute seule Elinor, je suis là et je vais t’aider d’accord. Est-ce que tu as des affaires dans ton casier? Comme ça on part tout de suite et on prend le premier avion. Sinon on peut passer chez toi en route, mais il va falloir bouger, je te promets de rester avec toi. On va juste aller voir Connor avant pour le prévenir d’accord?” Je la laisse me répondre avant de faire quelque chose que personne ne m’a vu faire auparavant, la prendre dans mes bras et la serrer contre moi. Certains collègues nous regardent, mais je m’en contre carre. Et même mieux, j’anticipe. “ Jensen, tu sais si Connor est là?” je demande au collègue qui passe. “ Non, il est sur le terrain.” Je tords ma bouche embêté. “ Quand il sera là, tu pourras lui dire que j’ai emmené Elinor à Boston. Il pourra me joindre sur mon téléphone, je préviendrai quand on y sera. Et pas un mot à personne, d’accord ! Je te fais confiance !” Il m’observe un moment. “ D’accord, mais tiens moi au courant aussi s’il te plaît !” “Pas de souci.” Ca c’est un compromis que je peux faire avec mon collègue profiler qui a bien vu que quelque chose ne va pas. Et quand on connaît Elinor, on sait que ça touche sa famille. Se réduisant à Emily que quasi toute la Guilde connaît. Donc on ne cherche pas à comprendre, c’est aussi simple que ça.
→ ORDRE CLANIQUE : La Guilde - Traqueuse → NUISANCE DEPUIS : 33 ans → SOUS L'EMPRISE DE : Dissociation (peut faire deux actions en même temps) → ERRANCE : Vous voyez la carte de la ville ? Bah quelque part par là, dans un rayon de 100 km. → TROMPE L'ENNUI : Wedding Planner → PROFIL PSYCHOLOGIQUE : Pour le commun des mortels : Discrète. Effacée. Bosseuse. Efficace. N'a pas peur de se remonter les manches. Cynique. Blasée. Manque d'empathie. Commerciale. Renfermée. Avec sa sœur : Douce. Tendre. Dévouée. Drôle. Taquine. Un peu sévère. Trop inquiète. Protectrice. Fragile. Pleine de rêves inavoués. → AVATAR : Katie Parker → MENSONGES : 42
Elinor MacRae
✁ Traqueur•se
Sujet: Re: Never let you down - Logan 14/5/2024, 20:38
Elle devrait rassembler ses esprits et faire quelque chose. Elle devrait simplement retrouver son téléphone et prendre son billet, attraper son sac dans son casier et appeler un taxi jusqu'à l'aéroport. Cela n'avait rien de compliqué, et pourtant, cela lui semblait le bout du monde. D'autres personnes l'entouraient, essayaient de lui parler, mais les seuls sons qu'elle parvenait à produire étaient ceux de sa respiration qui se faisait de plus en plus difficile. Elle faisait une crise de panique. Une authentique crise de panique, comme pour compenser toutes celles qu'elle n'avait pas faites quand elle était plus jeune. Elle aurait eu de quoi, pourquoi elle avait tout surmonté avec la tête haute et un mental d'acier. En revanche, elle ne savait pas ce qu'elle allait bien pouvoir faire, ni même si elle allait pouvoir survivre à ça. Et ce n'était pas son propre enfant. Est-ce que c'était ça, qu'on ressentait, quand quelqu'un venait de détruire le petit être dont on s'est occupé toute sa vie ? Est-ce que l'on s'arrêtait simplement de fonctionner et qu'on débloquait au point de ne même plus être capable de répondre si ça va ? Est-ce que c'était bien le cas, ou bien était-simplement elle qui pour une fois était en-dessous de tout ? Pour une fois, la traqueuse aux états de service impeccables se sentait perdue comme l'une des créatures passées par delà le Voile. Et il n'y aurait personne pour avoir la gentillesse de l'achever.
Une voix se fit entendre par-dessus les autres, qui lui parlaient si bas, une voix qu'elle reconnut à peine tant ils se parlaient peu, et rarement dans ces circonstances. Au départ, elle pensait que ça ne s'adressait pas à elle, car même si elle n'avait pas vraiment saisi ce qu'il disait, elle avait bien compris que ce n'était pas son prénom qu'il avait lancé dans les airs. Peut-être qu'il attendait quelqu'un, une assistance médicale... Elle se retrouva avec la grande silhouette de Logan en face d'elle, ses mains dans les siennes qui lui semblaient brûlantes. Pourquoi ses mains étaient si glacées ? Un corps vivant ne pouvait pas être aussi froid. Pourquoi est-ce que l'air ne voulait plus passer par sa gorge ? Pourquoi chaque inspiration lui donnait l'impression d'une boule de papier qu'on essaierait de lui faire glisser de force jusqu'à ses poumons ? Ça ne descendait pas, ce n'était pas la peine. Elle n'y arriverait pas. Il n'y avait que les soubresauts de sa respiration, qui refusait chaque fois douloureusement d'aboutir. Son regard était accroché du mieux qu'elle pouvait dans celui de son collègue, qui essayait tant bien que mal de lui faire reprendre son souffle. Les premières lui semblèrent à chaque fois sur le point d'échouer, comme si son corps allait lâcher, un tremblement qu'elle maîtrisait de plus en plus à mesure qu'elle suivait les mouvements de Logan. Sans qu'elle ne sache comment il avait réussi ce tour de passe-passe, elle se retrouva assise sur la chaise de son bureau avec un verre d'eau dans les mains dont elle n'était même pas sûre de pouvoir en avaler une seule gorgée sans manquer de s'étouffer. Le monde entier lui semblait une difficulté insurmontable, tout lui semblait le bout du monde. Est-ce que c'était ça que les enfants tout petits ressentaient, quand ils dépendaient complètement des adultes pour leur propre survie ? Est-ce que c'était ce que ressentait sa sœur, en ce moment-même, où qu'elle fusse, entourée d'inconnus qui ne la comprenaient pas ? Qui ne savaient pas qui elle était, qui allaient peut-être la juger selon ce que les autres auraient raconté ?
Pendant qu'elle se laissait happer par toutes ces questions, il avait fini de ranger les dossiers tombés par terre et lui avait rendu son téléphone, après y avoir sans doute jeté un œil. Il était profiler, elle avait été incapable de parler jusque là, il fallait bien qu'il essaie de comprendre ce qu'il se passait. Et il avait vite compris, même s'il suffisait de la connaître juste un peu pour savoir que c'était forcément en lien avec Emily pour qu'elle soit dans cet état. Elle fit d'abord un petit oui de la tête, puis elle essaya de parler, sa voix ressemblant à une mécanique rouillée :
« Ils l'ont agressée. Je n'en sais pas plus, ils n'avaient pas fini l'examen. »
Même ses phrases lui semblaient bancales et inachevées. Elle se sentait tellement démunie, tellement faible, et pourtant elle n'aurait eu aucun sursaut de fierté à ce sujet. Elle était à la Guilde, avec les seules personnes au monde à qui elle n'avait rien à prouver. Elle n'avait jamais failli, jamais flanché, et même si elle aurait aimé être encore la femme qui prend la situation en mains sans le souligner, sans une vague, elle ne put qu'accepter la proposition de Logan quand il lui proposa de venir avec elle. Qui que ce soit, elle allait avoir besoin d'une deuxième personne, car elle n'était même pas sûre qu'une fois sur place, elle parviendrait à enregistrer toutes les informations dans son esprit, à en faire quelque chose. Son côté pratique lui disait qu'il valait mieux deux cerveaux pour cette histoire. C'était étrange, d'ailleurs. Elle s'était toujours imaginé que le jour où elle aurait un sérieux problème, ce serait à nouveau Connor ou bien Cannelle qui serait auprès d'elle, mais aucun des deux n'était sur place. Elle n'en ressentait que plus de gratitude encore à l'égard de ce collègue qui avait toujours évité sa présence, semblait-il, mais qui était toujours là quand elle en avait vraiment besoin. Toujours dans un état second, elle l'entendit appeler et réserver un vol pour deux en direction de Boston, et moins d'une minute plus tard, lui attraper la main. Il lui parla d'une manière qui aurait pu la rassurer ou l'offusquer, mais qui lui fit juste comprendre qu'elle était vraiment passée de l'autre côté de la barrière. Ce jour-là, elle n'était plus du côté des enquêteurs, de ceux qui glanaient les informations pour redresser les torts des autres. Ce jour-là, elle faisait partie de ceux qui avaient juste le droit de s'asseoir dans un coin et d'attendre, de compter les secondes comme si chacune s'égrainait plus lentement, comme si chaque vibration du temps s'étirait à l'infini, comme s'étirait chaque filet d'air qui devait entrer dans les poumons.
Elle acquiesça d'un petit signe de tête, pour lui signifier qu'elle était d'accord avec tout. Le fait d'y aller tous les deux, qu'elle n'était pas seule, qu'elle allait chercher son sac, qu'ils allaient prévenir Connor. Elle avait encore des difficultés à parler, mais quelque chose lui disait qu'il allait comprendre tout de même, et qu'il ne lui en voudrait pas. Il y eut un mystère, un mouvement qu'elle ne comprit pas vraiment, et à peine le temps qu'elle se rende compte qu'elle était sur ses pieds, elle se retrouva noyée dans l'étreinte de Logan. Sa tête contre son épaule. Le souffle encore tremblant, comme si elle ne voulait pas croire que tout était vrai. Elle sentait son parfum, le remarquant comme si c'était une évidence. A la fois comme la première fois, et comme la marque que c'était bien lui. Pourtant, il n'avait jamais eu un geste envers qui que ce soit en ces murs, et encore moins envers elle. « Je vais aller chercher mon sac pendant que tu parles à Connor, pour qu'on ne perde pas de temps. »
Docilement, comme une enfant, elle alla chercher son sac dans son casier, faisant le code du cadenas presque machinalement. Même si elle ne se flagellait pas, elle se disait qu'elle ne pouvait pas laisser Logan tout faire tout seul. Elle devait se reprendre un peu, remettre de l'ordre dans ses idées, car après tout, c'était elle, le seul membre de la famille encore vivant d'Emily, et c'était à elle que les autorités voudraient parler. Elle se dit qu'il allait falloir qu'ils se mettent d'accord sur comment présenter le médium à ses côtés, pour qu'ils acceptent de parler devant lui. Il y avait peu de chances qu'ils fassent des manières, mais elle ne voulait pas prendre le risque au cas où elle tombe sur un agent un peu zélé qui ne veuille que de l'entourage proche pour elle. Ils verraient bien. Elle revint avec son sac sur le dos, au moment où Logan terminait de s'arranger avec Jensen. Leur chef n'était visiblement pas là, mais elle avait son numéro personnel, depuis le temps qu'ils se connaissaient. Elle ne se permettait pas de le contacter pour rien, même s'ils étaient amis, mais elle pouvait bien lui écrire, exceptionnellement. Elle désigna son téléphone, toujours dans sa main. « Je vais envoyer un message à Connor. Je pense qu'il ne m'en voudra pas. » Elle rédigea son message pendant qu'ils se mettaient en route. Bonjour Connor. Désolée pour le message un peu rapide, mais Emily a eu un problème. La police m'a demandé de venir à Boston, si possible. Je ne sais pas pour combien de jours j'en ai. Logan est avec moi, il rentrera sans doute avant moi. On te tient au courant. Bon courage à toi. A très vite.
Ils avaient été à l'aéroport en un temps record, les portiques de sécurité ne furent qu'une formalité, ou du moins il lui sembla, car elle était comme dans une réalité parallèle, un état second dans lequel elle flottait, sans réussir à se rappeler ce qu'elle avait fait ou non. A trois reprises, elle se demanda à voix haute si elle avait envoyé un message à Connor, avait revérifié, de façon moins aboutie à chaque fois. Sans savoir si elle avait remercié Logan pour tout ce qu'il venait de faire pour elle ou non. Elle se fit la promesse de rattraper ça, mais pas dans ce tube vitré qui menait à l'avion, l'a priorité était de s'asseoir dedans. Pragmatique comme un robot passé en pilote automatique, elle avait trouvé leurs sièges, avait placé leurs bagages cabine dans le petit coffre au-dessus des sièges, et prit place, avec des gestes rendus mécaniques par l'angoisse. Ils bouclèrent leurs ceintures, et elle attendit que les premières annonces débutent pour prendre sa main et murmurer : « Merci pour tout. » Elle releva le regard vers lui, comme pour s'assurer qu'il avait bien entendu. Elle en venait à se demander si elle n'avait pas attendu que l'hôtesse parle pour qu'il ne l'entende pas, mais elle ne pouvait pas encore remettre à plus tard le fait de le remercier, ni même de discuter avec lui, car après tout, il faisait tout depuis tout à l'heure, sans qu'elle ne lui ai rien demandé de particulier. « J'appellerai un taxi quand on arrivera à l'aéroport. Je crois que la police m'a dit d'aller à l'hôpital, mais dans tous les cas je comptais passer la voir d'abord. Elle sera contente de te voir, même si dans ces circonstances, je ne sais pas si on peut vraiment dire qu'elle sera contente de quoi que ce soit. » Elle battit des cils avec une moue pour se retenir de pleurer à nouveau. « Je suis contente que tu sois là. Je ne sais pas si j'aurais pu faire ça toute seule. » Elle lui adressa une esquisse de sourire, la plus encourageante possible, puis lâcha sa main pour s'essuyer les yeux avant de craquer à nouveau. Elle se fichait pour une fois éperdument du monde autour, mais elle devait vraiment se recentrer. Emily avait besoin d'elle. C'était tout ce qui comptait pour le moment.
→ ORDRE CLANIQUE : Guilde → NUISANCE DEPUIS : 42 ans (4 septembre 1982) → SOUS L'EMPRISE DE : Regard Pénitent → ERRANCE : Interpol - Guilde - lieux d'enquête - Positivy - Complexe Les Céliades → TROMPE L'ENNUI : Profiler au sein de la Guilde et d'Interpol → PROFIL PSYCHOLOGIQUE : Tendre, secret, intelligent, réfléchi, têtu, parfois ambivalent, déprimé, analytique, calme, coincé, peu loquace, assez solitaire, ne veut plus s’attacher émotionnellement à quiconque, souvent enfermé dans sa bulle et ses pensées, loyal et fidèle, débrouillard … Caractère de la seconde personnalité : Fêtard, insouciant, dépensier, sexuellement libéré, séducteur, opportuniste → AVATAR : Tom Ellis → CREDITS : Me → MENSONGES : 110
Logan MacDonovan
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Sujet: Re: Never let you down - Logan 2/6/2024, 09:46
Quand je vois Elinor dans tous ses états, je comprends rapidement qu’il s’agit d’Emily. J’adore cette petite, sa petite soeur. Souvent, quand elle devait s’éclipser snas moyen de garde pour la petite elle nous la laissait au bureau et encore plus souvent, elle se réfugiait dans mon bureau tout en sachant qu’elle aurait le droit de tout faire et que de toute façon Logan avait des tas d’activités pour elle. C’est un amour de gosse, je ne peux pas dire le contraire, bien qu’un peu trop pipelette pour son bien être. Mais si elle est en danger, s’il lui est arrivée quelque chose, alors je dois être là pour Elinor et pour elle, je dois les aider, même si avoir Elinor près de moi me met dans tous mes états. Et ce fichu tatouage fait des siennes ce qui ne m’aide pas. Cela ne peut vouloir dire qu’une suele chose mais je ne comprends pas comment cela pourrait être possible. Cependant, ce n’était pas la question à régler pour le moment. Elinor est en pleine crise de panique, je peux le voir à la température de ses mains ou encore à la dilatation de ses pupilles. J’essaye de l’amener à se focaliser sur moi et uniquement moi. L’aider à respirer correctement pour qu’elle reprenne son souffle, qu’elle reprenne vie et surtout que je puisse l’asseoir sur sa chaise. Je parviens à cette finalité au bout de quelques instants et je lui colle un verre d’eau dans les mains en espérant qu’elle s’hydrate pour aider son corps à encaisser les choc. Il faut l’aider, il faut l’accompagner et je le fais sans aucun problème alors même que je n’ai eu de cesse que de la “fuir”. J’ai toujours trouvé qu’elle ressemblait beaucoup à Célia. Evidemment, dans des postures ou des mouvements ou encore des mimiques que la plupart des gens ne verront pas, mais je les voyais tout le temps. C’est peut être en partie pour ça que je l’aide aujourd’hui. Enfin, en partie parce que c’est indéniablement parce que je me suis attaché à sa petite soeur et à travers ses récit, à Elinor aussi.
D’ailleurs, je n’avais jamais vu cette femme faillir une seule fois. Ici, elle était presqu’un modèle pour tous. C’est ainsi que cette information couplée à celle donnée par son téléphone, je devine rapidement le problème. Maintenant, l’idée est d’en savoir la gravité. Je lui pose donc des questions, pour l’aider aussi à verbaliser les choses. Une fois débloquée, elle arrivera sans doute mieux à réagir et bouger. Mais la vérité puet parfois être cruelle. J’ia l’estomac tellement noué en attendant la réponse. Quand le glas tombe et que je sais qu’elle est vivante, qu’Emily est vivante, je sais donc ce qu’il faut faire. Aller à Boston. Je propose et j’organise. Tout me paraît si naturel alors que d’extérieur, Elinor a des collègues bien plus proches d’elle. D’ailleurs, on doit se poser des questions comme Emily à l’époque qui me demandait si j’étais amoureux de sa soeur. Chaque fois, cette question me faisait sourire mais je n’y apportais que peu de réponses. Bref, comme elle est d’accord, il faut quand même prévenir Connor. “D’accord” Je pose une main sur son épaule, une main compatissante. J’interpelle alors Jensen pour savoir si Connor est là mais il est sur le terrain. Zut ! Je demande alors au collègue de le prévenir sans trop poser de questions mais j’ai confiance en lui. On pourrait presque dire qu’on s’aime bien ! Mais au même moment, Elinor arrive et dit qu’elle va envoyer un sms à Connor. Bah tiens oui, c’est une idée ! J’aurais pu y penser aussi. Mais au moins, cela me fait sourire. Elle semble quand même récupérer ses esprits et revenir à la réalité. Je la laisse donc faire.
Pour le reste, je n’ai pas été le plus bavard. Déjà, lorsque je vais dans un lieu public j’analyse absolument tout l’environnement où que l’on soit pour ne plus jamais avoir à revivre ce que j’ai vécu jeune mais aussi parce que ma formation me l’a appris. Qui plus est, dans la situation actuelle, je passe en revue, mentalement, tout ce que je vais devoir faire que ce soit dans l’avion où une fois sur place. Les rendez-vous à décaler ou encore les missions Interpol à mettre sur le carreaux le temps de mon retour. Cela dit, il y a une cellule à Boston, je vais pouvoir y passer sans problème. Bref, tout me paraît passer à une vitesse folle jusqu’à cet instant où nous étions en train de nous poser dans l’avion, presqu’avec un soupire de soulagement. On n’a plus qu’à attendre que le vol passe désormais, et c’est sûrement cette attente qui sera la pire pour Elinor.
Assis, elle me prend la main alors que l’hôtesse commence à déblatérer ses consignes de sécurités. Je les connais par coeur maintenant ! Et quand la jeune femme me remercie, je tourne le regard vers elle et pose mon autre main sur la sienne. “ C’est normal Elinor.” Je l’écoute m’expliquer ce qu’elle compte faire une fois arrivés. Je lui laisse prendre le lead, elle en a sûrement besoin. S’occuper pour ne pas sombrer, c’est souvent le crédo de la plupart des gens angoissés et tristes. Mais quand elle craque, je passe mon bras autour de ses épaules et la ramène contre moi pour lui offrir ma chaleur, mon réconfort et mon soutien. L’avion s’élance finalement dans les airs. “Ca va aller Elinor. On va aller la voir, on va parler aux flics sur place et on mettra tout en ordre. Je suis certain que d’ici quelques jours, Emily ira bien mieux et qu’elle sera de nouveau la petite soeur bavarde qu’on aime tant !” je réponds avec une voix très douce que peu me connaissent. “C’est une battante comme sa grande soeur. Elle n’a eu que ton exemple et honnêtement, ça ne m’étonnerait pas qu’elle fasse déjà la misère aux médecins!” Je souris pour essayer de détendre un peu l’atmosphère même si je sais que je suis absolument très loin de certains de mes collègues dans ce domaine là voire même si mon humour ne se trouve pas six pieds sous terre.
Viens alors le moment où l’hôtesse passe avec le chariot de nourriture et de boissons. Je me prends un café et je regarde Elinor. “ Tu veux quelque chose?” Je lui laisse le temps de choisir si elle veut ou pas prendre quelque chose que je lui offre évidemment, avant de déplier ma tablette pour réceptionner mon café. J’en profite pour relever la manche de ma chemise et me gratter ce fichu tatouage qui me brûle toujours. Et j’ai l’impression que plus on se rapproche de Boston plus il est réactif. “Rah bordel !” Et je frotte si fort que ma peau devient toute rouge. “Je comprends pas pourquoi ce tatouage s’active. il doit ne le fait qu’en cas de problème avec un membre de ma famille !” Et quand je dis ça… à cet instant… dans cette avion… dans ces circonstances…” Non..” je murmure. “ Impossible…” Cela voudrait dire qu’il a été voir ailleurs ou elle et j’avoue que j’ai du mal à me faire à cette idée, là tout de suite, maintenant. Mais en même temps, a lors que les images de ces dernières heures repassent dans ma tête, tout coïncide. A moins que le tatouage déraille et prenne en compte des événements qui ne me concernent pas… Hum…
→ ORDRE CLANIQUE : La Guilde - Traqueuse → NUISANCE DEPUIS : 33 ans → SOUS L'EMPRISE DE : Dissociation (peut faire deux actions en même temps) → ERRANCE : Vous voyez la carte de la ville ? Bah quelque part par là, dans un rayon de 100 km. → TROMPE L'ENNUI : Wedding Planner → PROFIL PSYCHOLOGIQUE : Pour le commun des mortels : Discrète. Effacée. Bosseuse. Efficace. N'a pas peur de se remonter les manches. Cynique. Blasée. Manque d'empathie. Commerciale. Renfermée. Avec sa sœur : Douce. Tendre. Dévouée. Drôle. Taquine. Un peu sévère. Trop inquiète. Protectrice. Fragile. Pleine de rêves inavoués. → AVATAR : Katie Parker → MENSONGES : 42
Elinor MacRae
✁ Traqueur•se
Sujet: Re: Never let you down - Logan 10/7/2024, 10:33
Elle se repassait encore et encore la situation en tête, et la seule conclusion qu'elle parvenait à tirer de tout ça, c'était que là, tout de suite, tout son entraînement ne servait à rien. Elle savait quoi faire, dans quel ordre procéder, elle aurait même été capable de dire quoi faire à quelqu'un qui le lui aurait demandé, mais elle était en revanche incapable de s'y mettre. Elle était à deux vitesses, comme si son esprit prenait l'eau de partout, mais qu'une toute petite partie continuait encore de prendre des décisions selon le manuel, comme un capitaine de navire dans le déni qui continuerait de débiter seul des ordres alors que le reste de l'équipage était déjà parti. Oui, c'était le bon terme, prendre l'eau ; qu'est-ce qu'elle avait froid ! Une onde glaçante, qui pénétrait jusque dans les eaux. Peut-être la climatisation de l'avion entrait dans les raisons de cette sensation de sueur glacée, qui lui donnait l'impression qu'elle ne pourrait pas se réchauffer, plus jamais. Est-ce qu'elle allait finir tellement glacée qu'elle allait être complètement paralysée, absorbée dans une faille qui la ferait disparaître dans ce monde étrange, entre deux eaux, qu'elle découvrait pour la première fois ? Un monde presque aquatique, avec des reflets étranges, comme des flashes de lumière, et dans lequel les sons semblaient flotter étrangement. Les mots étaient familiers et si lointains à la fois.
Elle se rappela alors un fameux premier janvier, celui de l'année 2010. Elle n'avait pas pleuré, ce soir-là, ni même eu l'impression de flotter, elle avait eu l'esprit tellement clair. Avec le recul, elle s'était dit que si ça n'avait pas été un accident de la route, peut-être que les policiers l'auraient soupçonnée d'y avoir été pour quelque chose dans la mort de sa mère tant elle avait gardé la tête froide. Elle avait été méthodique, avait posé toutes les questions nécessaires, Emily d'abord nichée dans ses bras, contre sa hanche, puis une fois confiée à Connor, une fois calmée. Il avait été égal à lui-même, les prémisses du chef de clan qu'il allait devenir. A la fois professionnel, il avait posé des questions auxquelles elle n'avait pas pensé, avait eu cette posture à la fois discrète et protectrice du grand-frère qu'elle n'avait jamais eu, et elle avait tenu le choc. Elle était restée droite, tranquille comme s'il s'agissait d'une autre personne, et pas sa mère, là, sous le drap avec lequel ils l'avaient couverte. Elle se souvenait encore de l'air froid qui courait sur ses jambes, et de regards qu'elle jetait par moments par-dessus son épaule pour vérifier ce qu'elle savait déjà : Connor avait Emily avec lui, tenant d'une petite main son pantalon ou sa grande main qu'elle peinait à tenir, le bras tendu en l'air. Elle n'avait attendu que le signal qu'elle pouvait revenir dans les bras de sa sœur, et elle s'y était jetée avec tellement de force qu'Elinor était tombée en arrière, assise sur l'asphalte mouillé dans sa jolie robe qu'elle avait dénichée spécialement pour la soirée. Une nouvelle année qui avait si mal commencé, pourtant elle n'avait pas lâché, pas cédé. Elle avait tenu bon en ayant même pas vraiment l'impression de surmonter une épreuve, car dans le fond, la réelle épreuve qui l'attendait, qui allait lui demander toute son énergie, et qui n'allait pas durer que quelques mois, le temps faire son deuil. Mais peut-être qu'elle n'avait pas eu le temps de se reposer à cette époque, ce qu'elle avait tout eu le loisir de faire, là. Sinon, pourquoi se retrouver dans un état aussi fébrile ? La distance, le fait de ne pas avoir le contrôle de la situation ou l'impression de faillir à l'un de ses devoirs ? Non pas vis à vis de sa sœur, mais par rapport à ce qu'elle était censée être : un soldat sur-entraîné. Ou peut-être qu'elle avait encore l'impression de ne pas être au niveau de sa mère, mais sa mère n'avait jamais eu à gérer une pareille situation, après tout, non ?
La main de Logan lui semblait tantôt brûlante, tantôt glacée, sous ses doigts, car si ses paumes à elle étaient très chaudes, ses doigts en revanche était gourds, froids, et elle avait presque l'impression de trembler, mais peut-être qu'elle tremblait vraiment ? Avec peine, elle se retint de pleurer jusqu'à complètement craquer. Elle se rendit compte d'ailleurs d'à quel point elle n'en avait rien à faire qu'on la voie ainsi. Il y avait la gravité de la situation, certes, mais aussi tout simplement une profonde lassitude de toujours faire attention à tout, alors que dans le fond, personne ne juge vraiment personne, à moins de réellement faire quelque chose de mal. Et puis, et c'était peut-être le plus triste dans l'affaire, les gens s'en fichaient. A vrai dire, on avait souvent autre chose à faire que se soucier réellement de la personne à côté de soi, et heureusement, elle était en présence d'une personne pour qui sa douleur, sa détresse important. Elle n'aurait pas su comment elle aurait géré ce moment de solitude, autrement. Peut-être un peu mieux, car elle n'aurait eu personne sur qui s'appuyer, mais la chose aurait été bien plus difficile aussi. Malgré l'inconfort des sièges et l'accoudoir entre eux, Elinor se laissa aller contre Logan, sentant qu'elle en avait réellement besoin. Et là aussi, elle se dit que ce n'était pas une honte, d'avoir besoin de quelqu'un, alors pourquoi, mais pourquoi est-ce qu'elle s'était entêtée à ce point ? Bien sûr, cela n'aurait peut-être pas changé le fait que le profiler soit venu avec elle et s'occupe de tout, mais elle se rendait tout de même bien compte qu'elle était seule, si seule et depuis si longtemps que personne, à aucun moment, ne s'était dit qu'il fallait prévenir une autre personne. Certes, elle ne s'était pas manifestée non plus, mais alors c'était peut-être ça, qui lui faisait perdre les pédales : se rendre compte qu'elle était seule, et qu'Emily aussi était dans le fond seule face à ce qui lui était arrivé, car il lui fallait un vol de plusieurs heures pour la rejoindre. Pour une fois, elle ne se trouva pas injuste d'en vouloir à sa mère. Pourquoi cet entêtement stupide de vouloir à tout prix qu'il n'y ait rien dans leur vie, pas même un père, un oncle, même déguisé en ami de la famille, juste une tante qui n'avait pas spécialement envie de s'occuper d'elles ? Elles étaient venues seules dans ce monde, et elles avaient été élevées pour être seules. Et jamais, à aucun moment dans l'équation, on ne leur avait demandé leur avis. C'était pour cette raison qu'elle avait laissé le choix à sa sœur, quand elle avait pu reprendre en main son éducation, mais pour elle, c'était peut-être déjà trop tard. C'était cette solitude qui la prenait à la gorge, la saisissait violemment à la poitrine, comme un long cri de rage et d'agonie qui refusait de sortir. Bon sang, ce qu'elle détestait cette sensation que tout aurait pu être plus simple, tellement plus simple !
Elle n'avait pas vraiment répondu aux gentils mots de Logan. Elle les trouvait maladroit, elle n'osait pas lui dire qu'elle espérait sincèrement qu'il se trompait, et qu'elle n'était pas comme elle, qu'elle serait mal, si mal qu'elle aurait besoin d'aide, qu'on lui donnerait cette aide et qu'elle pourrait repartir en étant vraiment remise sur pieds, et pas en essayant de cacher qu'elle boitillait à force d'être la femme forte que tout le monde admirait, alors qu'elle n'avait aucune envie qu'on l'admire, absolument aucune. Mais elle savait qu'il n'y avait que de bonnes intentions derrière ses mots, et qu'il voulait simplement la rassurer. La vérité, c'était qu'elle faisait partie de ces femme chanceuses qui n'avaient jamais connu d'agression, du moins sur le plan personnel. On ne lui avait jamais forcé la main, jamais réussi à la manipuler assez pour qu'elle se sente en danger, elle avait toujours réussi à tenir tout le monde à distance, et elle choisissait avec soin qui pouvait franchir le seuil de son lit, ou non. Le seuil de sa vie était une ligne formellement interdite, une option qui n'était pas même envisageable. Elle ne savait pas comment elle réagirait s'il lui arrivait ce qu'il était a priori arrivé à sa sœur, et surtout, quel impact cela pouvait-il avoir sur une fille aussi jeune. A son âge, elle avait eu ses expériences et le temps de se rendre compte qu'il y avait bon nombre d'hommes très bien dans son entourage, elle était d'ailleurs entourée de plus d'hommes que de femmes, elle pouvait se raccrocher à quelque chose, mais pour Emily, entourée d'inconnus dans une ville lointaine, combien d'hommes lui paraîtraient une menace, combien de fois se poserait-elle la question de savoir si elle pouvait ou non faire confiance à la personne en face, alors qu'elle ne se le serait pas demandé plus tôt ? Elle le voyait faire tant d'efforts qu'elle n'osa donc pas répondre autrement que pas un bref sourire, en sentant qu'elle parvenait non pas à se reprendre, mais à retrouver un semblant de calme, parce qu'elle commençait à être vidée. « Tu as sans doute raison. J'attendrai quand même de voir ce que les médecins vont me dire. » Elle laissa un silence soucieux planer entre eux pendant qu'elle se triturait les ongles, puis elle céda à lui dire ce qui lui passait par l'esprit, d'une voix tranquille, plutôt douce, le regard dans un premier temps dans le vide : « Je suis désolée si ça te paraît un peu rude mais... J'aimerais que tu ne lui dises pas ce que tu viens de me dire, quand on la verra. Je ne veux pas qu'on la compare à moi, parce que je n'ai jamais vécu ce qu'elle a vécu, et je ne sais pas comment je réagirais et... elle a le droit de réagir comme elle le souhaite, et surtout de se sentir faible. Je ne veux pas qu'elle se dise qu'elle doit être forte et qu'elle fasse comme moi, qu'elle enfouisse tout et qu'elle ne dise jamais quand ça ne va pas. Et je ne veux pas qu'elle minimise ce qui lui est arrivé en se disant que ça aurait pu être pire et que d'autres femmes vivent ça... Tous ces trucs qu'on te bourre dans le crâne depuis que tu es petite quand tu es une femme. Même si je sais que tu as voulu dire et je t'en remercie. Pour moi, c'est ce qu'il fallait que j'entende, par contre. Parce que j'ai vraiment l'impression de lui avoir appris à nager en la jetant d'une falaise. » Elle rit un peu pour appuyer son propos et sentit qu'elle était déjà pleinement calmée. Elle ne voulait pas paraître d'avoir mal jugé les propos de Logan, mais d'un autre côté, elle était un peu comme la mère d'Emily, et à ce titre, elle pouvait lui dire ce qu'elle préférait éviter.
Ils commandèrent tous les deux une boisson chaude, même si elle prit un thé pour éviter d'être trop sur les nerfs -encore que le café n'avait pas de réel effet excitant sur Elinor-, et elle le remercia, remarquant presque immédiatement qu'il n'avait pas non plus l'air dans son assiette. Décidément, ils faisaient la paire ! Sans rien dire d'abord, elle le regarda remonter la manche de sa chemise et gratter son tatouage, tatouage dont elle n'était pas sûre de se souvenir de l'existence. Peut-être qu'un jour, elle l'avait vu bras nus, mais elle n'en était même pas sûre. Toujours était-il qu'il se grattait et un peu trop, elle en déduisit que c'était un tatouage qui devait lui donner un signal, quel qu'il soit. La rousse fronça les sourcils et se retint de lui attraper la main pour l'empêcher de se gratter. Ils n'étaient pas assez proches, même si dans la dernière heure ils n'avaient jamais été aussi proches que depuis le jour de leur rencontre. Il murmurait cependant des choses étranges, quelque chose devait se passer, mais pouvait-elle vraiment le lui demander ? Bon, tant pis, elle s'y risqua. « Tout va bien ? » lui demanda-t-elle avec un petit sourire encourageant, et cette neutralité douce qui la caractérisait. Celle qui voulait dire qu'elle savait qu'il y avait quelque chose, mais ce n'était pas grave de ne pas vouloir en parler.
Le reste du trajet se passa simplement, entre autres parce que la traqueuse avait fini par s'endormir un peu. Ce fut un sommeil perturbé, agité, la moindre chose la faisait sursauter, y compris quand elle sentait l'épaule du profiler trop près de la sienne, parce qu'elle penchait de son côté. Elle ne savait pas trop ce qu'il avait fait pendant ce temps, mais de son côté, elle avait essayé de ne pas trop y penser, de ne pas trop anticiper ce qu'on allait lui dire, même si elle s'en doutait, au vu du peu de choses qu'elle savait déjà. Elle s'était concentrée sur le concret. Avait commandé un taxi pour le bon hôpital, avait appelé les enquêteurs pour leur dire qu'ils arrivaient et qu'ils passeraient d'abord à l'hôpital. Elle avait présenté Logan comme un ami de la famille, sans en dire plus, mais elle savait qu'ils ne diraient rien de plus. Se faire passer pour un couple aurait été ridicule, de toute façon. Le trajet jusqu'à l'hôpital lui sembla interminable, pourtant à sa montre, elle se rendit compte que c'était allé beaucoup plus vite que ce à quoi ils auraient pu s'attendre. L'heure à laquelle ils étaient arrivés devait jouer. Elle s'était surprise à avoir un ton très calme quand elle était arrivée à l'accueil pour demander où était sa sœur. Elle s'était surprise à l'être encore plus quand elle avait vu la mine un peu compatissante de la dame à l'accueil qui n'essayait pas d'avoir l'air trop embêtée quand elle comprit qui était la patiente en question. On leur dit d'aller dans une salle d'attente précise, à un étage précis et d'attendre que le médecin arrive, qu'il valait mieux qu'elle le voie avant sa sœur. Elle savait déjà que ça ne présageait rien de bon. Encore une fois, cette sensation terrible d'être passée de l'autre côté de la barrière. Elle voyait les autres avec l'impression de se voir elle-même dans combien de situations similaires ? Ils s'y rendirent, et elle ne savait pas pourquoi elle avait tant le trac qu'un goût de bile qui ne lui disait rien qui vaille semblait vouloir tapisser le fond de sa bouche. Ce n'était vraiment pas le moment de perdre tous ses moyens et de vomir, pas si près du but. Mais des années de conservatoire et d'auditions lui avaient appris à se maîtriser, y compris dans ce genre de moments. Elle avait essayé de ne pas être un lion en cage, ni une statue qui attendait le verdict sur une chaise. Le médecin arriva, et avec une douceur infinie, de celle que l'on emploie quand on va annoncer une vraiment très mauvaise nouvelle après avoir été un secoué soi-même, il expliqua que pour l'heure, Emily était encore endormie. Elle n'était pas vraiment dans un état de conscience entière quand elle était arrivée, a priori elle avait beaucoup bu, et peut-être pas de son plein gré, mais pour l'heure, ils ne pouvaient rien dire de plus, car elle n'avait pas encore pu parler et dire ce qu'il en était. Tout ce qu'ils savaient venait de la jeune fille qui avait appelé les secours et visiblement, elle ne savait pas grand chose. Elles étaient toutes les deux à la même soirée, mais ne se connaissaient pas. Elles s'étaient croisées au début, rapidement, puis elle avait trouvé Emily après avoir vu des garçons sortir un peu vite d'une des pièces à l'étage et elle avait pris les choses en main. Le médecin lui expliqua les lésions et les conclusions qu'il pensait pouvoir en tirer pendant que des images horribles défilaient sur les rétines d'Elinor, qui se sentait à la fois mourir de l'intérieur et bouillir. Ce n'était même plus bouillir, c'était comme des braises qui jusque là couvaient le feu d'une colère terrible, contre sa mère, contre elle-même, contre ceux qui l'avaient blessée, contre le monde entier, et qui désormais rougeoyait si fort qu'elle ne savait pas ce qu'elle ferait si elle en attrapait un. Elle ne savait vraiment pas, et pour cette raison, elle se répétait comme un mantra qu'il valait mieux éviter de finir en prison.
Sa voix fut étrangement calme, ténue, enrouée mais douce, quand elle reprit la parole :
« Je sais que normalement vous n'avez pas le droit de divulguer de noms, et si vous ne pouvez pas, je comprendrais mais... vous pensez que vous pourrez me donner le nom de cette fille qui a appelé les secours ? J'aimerais pouvoir la remercier. -Malheureusement, non, elle a été aussi soignée et examinée pour d'autres raisons. Mais elle a dit qu'elle repassera voir votre sœur, alors peut-être que vous pouvez me laisser votre numéro, au cas où vous ne la croiseriez pas ? Je lui donnerai. »
Pour une fois sans s'imaginer qu'il y avait un traquenard -après tout, que pourrait bien faire ce médecin de son numéro après lui avoir annoncé toutes ces horreurs ?-, elle lui tendit sa carte de visite en la sortant de son porte-feuilles, les motifs délicats lui semblant bien ridicules dans cette situation.
« Wedding planner ? Pardon mais en vous voyant, j'aurais plutôt parié sur la police, ou l'armée. -J'étais allée courir quand on m'a appelée, je n'ai pas pris le temps de me changer. -Ah... oui, bien sûr. Vous venez de loin. Pourquoi vous ne resteriez pas ici ? Reposez-vous un peu, on viendra vous chercher quand elle se réveillera. Elle était très agitée avant de s'endormir, et je n'aime pas trop quand la police interroge les patients comme ça, je pense que ça sera mieux si elle voit un visage rassurant avant de se replonger dans les événements. »
Il prit congé, et les laissa seuls dans cette petite salle d'attente faite pour avoir l'air un peu confortable, mais qui comme toutes les salles d'attentes d'hôpitaux n'avait rien d'engageant. Elle laissa planer un moment de silence, puis elle jeta un regard à Logan, le dévisageant un moment, hésitant à lui dire ce qu'elle pensait.
« Je n'arrive pas à savoir si je souhaite savoir leurs noms ou pas, tellement je ne sais pas ce que je ferais si je venais à le savoir. J'ai tellement envie d'appeler leurs mères pour leur dire ce qu'ils ont fait, mais je crois que si j'espère qu'elles leur passeront un savon, je rêve un peu. » Elle soupira longuement et se laissa tomber dans un geste maîtrisé en avant, soutenant son front dans ses mains, les coudes sur les genoux. « Je ne comprends pas comment ce genre de choses est encore possible. On est en 2024, ces gosses ont grandi avec des infos de violences faites aux femmes, on les bassine partout avec le consentement... et y en a encore qui sont assez tordus pour ne pas trouver un autre moyen de s'amuser. Faudrait les castrer, et pas que chimiquement. S'ils font ça à cet âge-là, ils vont forcément continuer, et selon comment ils s'y prennent, ils ne seront jamais inquiétés... Pendant qu'elle se méfiera de toute personne qui l'approchera de trop près. Et le pire, c'est que c'est quelque chose que je n'aurais pas pu éviter, même si elle avait fait ses études à BR... Bordel, ça me rend dingue ! »
→ ORDRE CLANIQUE : Guilde → NUISANCE DEPUIS : 42 ans (4 septembre 1982) → SOUS L'EMPRISE DE : Regard Pénitent → ERRANCE : Interpol - Guilde - lieux d'enquête - Positivy - Complexe Les Céliades → TROMPE L'ENNUI : Profiler au sein de la Guilde et d'Interpol → PROFIL PSYCHOLOGIQUE : Tendre, secret, intelligent, réfléchi, têtu, parfois ambivalent, déprimé, analytique, calme, coincé, peu loquace, assez solitaire, ne veut plus s’attacher émotionnellement à quiconque, souvent enfermé dans sa bulle et ses pensées, loyal et fidèle, débrouillard … Caractère de la seconde personnalité : Fêtard, insouciant, dépensier, sexuellement libéré, séducteur, opportuniste → AVATAR : Tom Ellis → CREDITS : Me → MENSONGES : 110
Logan MacDonovan
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Sujet: Re: Never let you down - Logan 18/8/2024, 09:15
Peut-on dire qu’il y a une bonne et une mauvaise manière de prendre les choses lorsque l’on apprend un drame? Dans mon métier, on dirait que la réaction est fonction de la personne et de la situation mais que le plus important est d’être entouré. Mais surtout, que la réaction nous en dit long sur la personne. Elinor me parâit seule, ici, elle a Emily et … je ne sais pas en réalité. Emilie, quand je la gardais, avait l’air de me dire qu’elle se dévouait corps et âmes à elle, sa petite soeur et à son travail. Rien d’autre. Dois-je pour autant m’imiscer dans sa vie et la soutenir? Non je ne le dois pas mais j’en ai envie. Je veux être là pour elle tout simplement parce qu’elle est une membre de la Guilde mais aussi parce qu’elle me rappelle ma soeur et parce qu’elle en a besoin. Pour toutes ces raisons, je suis là, je prends les choses en main et je l’accompagne jusqu’à ce qu’elle ne veuille plus de moi. Evidemment ma réaction est plus irréfléchie que le contraire, elle est même instinctive. J’ai pris les choses en main comme je l’aurais fait avec un membre de ma famille. Et j’espère ne pas avoir fait une erreur et qu’elle ne se sente pas obligée d’accepter tout ce que je propose.
Quoi qu’il en soit, on se retrouve finalement tous les deux dans le premier avion au départ de Bâton Rouge et à destination de Chicago. Quand nous sommes installés, Elinor me prend la main. Ses doigts me paraissent si froids. J’ai envie de la réchauffer et je passe mon bras autour de ses épaules pour qu’elle puisse entièrement se caler contre moi. D’ailleurs, l’hôtesse va pour me faire une reflexion comme nous allions décoller et que j’avais relevé l’accoudoir pour que la jeune femme soit mieux installée mais je lui ai décoché mon regard le plus noir. Elle allait protesté mais soudain, elle remarque qu’Elinor a craqué dans mes bras. A nouveau je lance mon regard noir et elle semble comprendre. Elle pose même une main sur mon épaule en signe de courage. Quant à moi, je sors un mouchoir de ma poche et essuie les larmes sur les joues de ma collègue. Je pose ma tête contre la sienne. Je veux qu’elle sente que je suis là, que je la soutiens et que je ne l’abandonnerai pas. Je ne peux pas. Et ce fichu tatouage me brule ce qui m’amène à me poser une question plutôt simple mais pas forcément évidente. Et si, tout de suite, je ne dis rien, je sais que la question viendra se poser à nouveau sur le tapis.
L’espace d’un instant le moment me renvoie dans le passé alors que maman venait d’apprendre le décès de papa. Ensemble, nous avons dû aller aux Etats Unis pour procéder au rapatriement du corps. Il travaillait pour la Guilde quand il est décédé, tué par ces salopards. Et désormais, ce n’était plus que maman et moi. Nous avions déjà perdus Célia et la famille c’était une première fois brisée, papa c’était éloigné petit à petit et désormais, il n’était plus là, lui aussi. J’étais adulté à l’époque et j’ai pu soutenir ma mère. Mais c’était aussi compliqué, aussi intense également. Et une nouvelle fois mon tatouage m’avait brûlé. Voilà le lien que je fais à cet instant…
Je soupire et j’essaye de la rassurer. Je sais que c’est maladroit parce que généralement on ne sait jamais quoi dire ou faire dans ces moments là et encore moins quand on doute de la légitimité que l’on a d’être là, à côté de la personne qui soufre. Quand elle me sourit, j’en fais de même et je la serre un peu plus contre moi. “ Oui, soyons méthodiques. Mais j’aime croire que l’optimisme et les ondes positives amènent des résultats positifs. On ne perd rien à essayer du moins, n’est ce pas?” je lui propose pour lui faire comprendre que ms mots n’ont pas pour viser de la rassurer ou de la mettre sur un piédestal mais qu’ils sont aussi là pour envoyer de bonnes ondes à cette chère Emily qui est toute seule pour le moment et qui a sûre bien plus besoin que nous d’être rassurée et soutenue.
Elinor me parle alors. Elle me confie, non me demande un service. Je souris et je comprends ce qu’elle veut dire. “ Sache que je n’aurais jamais dit ces mots à Emily, Elinor. Mais je comprends ta demande. De toute façon, lorsque l’on arrivera, je pense que le mieux c’est que vous vous retrouviez, pendant ce temps, j’irai lui acheter un petit quelque chose. C’est peut être bête, avec mon métier je suis censé savoir réagir à ce genre de choses mais ce n’est pas vraiment le cas. Je suis plus doué avec les actions bien souvent. Enfin, si ça te va bien sûr.” Je ne suis personne au fond pour elles. Alors elle pourrait même m’ordonner de ne pas aller la voir. Cela me ferait de la peine car Emily est comme une petite demie soeur, quelque part, mais je comprendrais également qu’Elinor veuille la protéger.
Puis quand ces pensées effleurent mon esprit, mon tatouage le gratte encore plus. De mon autre main, après avoir proposé à Elinor de boire quelque chose et avoir commandé, je gratte en remontant ma manche. J’avoue avoir tout occulté l’espace d’un instant avec que mon cerveau tente de remettre les pièces du puzzle en place. C’est un peu comme des flashbacks qui me heurtent la mémoire alors que j’essaye de comprendre. Des images m’assaillent et je me dis que ce n’est pas possible. Mais au fond Emily ne m’a jamais parlé d’un quelconque père. Et quand je réfléchie aux âges des filles, ça correspond étrangement aux voyages de papa… “Non… impossible” je répète alors qu’Elinor me demande si ça va. Je la regarde, un peu comme un zombi, le café sous le nez dont le fumé me renvoi à une discussion que j’avais eu avec ma mère où elle me confiait avoir des soupçons sur la fidélité de mon père… Je regarde alors Elinor comme si une vérité venait de me percuter. “ Tu vois ce tatouage.” je marque une pause. “Il est censé me brûler, me gratter, quand un membre de ma famille est en danger. Quand je dois m’en rapprocher. La dernière fois qu’il s’est activé c’est pour mon père. Et depuis quelques heures, il me gratte de nouveau.” Je n’en dit pas plus parce que ce n’est pas forcément le moment de lui parler de mon instinct et de mes déductions, faites par élimination et recoupements. Nous verrons plus tard, mais tout au fond de moi j’ai déjà une idée de la situation. “ Bref, ne t’en fais pas, nous verrons ça plus tard. Essaye de dormir un peu si tu le peux ou de fermer au moins les yeux. Je suis là, je ne m’en vais pas. Je te le promets.”
Je lui donne alors ma veste pour qu’elle puisse se couvrir si elle afroid ou encore s’en servir d’oreiller. Quant à moi, alors qu’Elinor somnole déjà mais s’agite beaucoup, je pensé. Encore et encore. Je cherche à comprendre et plus on se rapproche de Chicago plus le tatouage me gratte, me brûle même. A croire que ma théorie se vérifie. L’avantage, c’est que tant qu’il me dérrange c’est que la personne est toujours en vie. La panique vient si soudain, il n’y a plus rien. Et plus le temps passe et plus je prends des notes également, pour ne rien oublié après ce moment intense qui va nous percuter en plein fouet. Régulièrement je me surprends aussi à regarder Elinor. Si seulement je l’avais su avant, elle n’aurait pas été si seule. Voilà ce que je me dis alors que pour le moment, je n’ai aucune vérification de ma théorie.
Finalement, nous arrivons et elle prend en charge le taxi et les coups de téléphone. Je ne lutte pas car de toute façon je ne suis pas officiellement de la famille, je ne lui ai rien dit de plus, elle a déjà assez à gérer avec sa soeur. Puis ce serait quand même énorme, non qu’elles soient toutes les deux des soeurs… Non? Mais tout se recoupe tellement. Bref, nous prenons le taxi, malgré tout ce que j’ai pu faire auparavant, je prends à nouveau Elinor contre moi dans la voiture, sans rien dire, juste pour lui donner du courage. L’arrivée à l’hôpital me paraît si simple que j’en reste méfiant. Réflexe de combattant. Pourquoi ici? Aucune idée, mais ce lieu ne me plaît pas. Je déteste les hopitaux depuis… enfin, je ne les aime pas et j’ai tellement vu d’horreurs dans ces lieux, mais ça, je le garde pour moi. Je me contente de jouer les gardes du corps, d’être la deuxième paire d’yeux d’Elinor et de la soutenir. Quand nous attendons le médecin je suis à deux doigts de lui demander si elle veut boire quelque chose. Je n’ose pas la toucher plus, je n’ose pas parler non plus pour ne pas troubler sa concentration mais d’un autre côté j’ai envie d’être là pour elle, de faire quelque chose. Puis c’est finalement lorsque je me décide à ouvrir la bouche que le médecin arrive et nous parle avec une douceur. En revanche, les sous textes et les explications me mettent dans une colère profonde et je mets directement mes lunettes de soleil. Elinor sait pourquoi et comme tous les deux parlent je ne m’excuse pas, j’écoute. Je vais leur faire manger leur… à ces petits… Mais pour le moment, je soutiens Elinor. Je prends sa main que je serre pour lui rappeler que je suis là et quand elle prend la parole, que le médecin propose de prendre son numéro, je la laisse donner sa carte. La réflexion du médecin montre qu’il est tout de même observateur et quelque part il n’a pas tort, j’aurais pu lui montrer mon badge. interpol, généralement, on ne rigole pas avec. Mais là n’est pas la question. Nul besoin de menacer ou d’angoisser des gens qui sont tout à fait à l’écoute et prévenants. “ Merci Monsieur.” je réponds finalement, après qu’il ait proposé de rester ici.
Je laisse un peu d’espace à Elinor avant de me retourner quand je sens son regard sur moi. Je viens m’asseoir à ses côtés et je l’écoute. Elle a raison. Malheureusement, chez certaines personnes, c’est ancré dans leur génétique, d’autres dans leur éducation. Pour eux, c’est la normalité. Combien de femmes se vont violer à la maison par leur mari? Si un enfant assiste à ça, alors pourquoi il ne le reproduirait pas plus tard. J’ôte alors mes lunettes, maintenant que je suis calmé et je regarde Elinor avec un sérieux que tous ceux de la Guilde me connaissent. “ Tu sais Elinor, tu n’as qu’à me le demander et je peux les retrouver et leur donner ce qu’ils méritent. Il suffit juste que tu me le demandes.” Elle sait que je fais partie d’Interpol, que l’on a des hackeurs au sein de la Guilde et surtout pour mon don. Je ne m’en suis jamais caché. Elle sait que même si la justice ne peut les condamner réellement, moi je peux les traumatiser à vie avec ce qu’ils ont fait. Elle n’a qu’à me le dire et je le ferai. Elle aura les mains propres mais la conscience soulagée. Et en plus, je pourrai les livrer à la justice qui à défaut de les condamner à la castration, pourra leur infliger une première punition. Je n’aime pas l’idée de laisser ce genre de personne courir libre dehors, d’autant plus lorsque cela touche des proches, car Emily a toujours été comme une petite soeur à mes yeux même si jamais je ne l’ai montré ou dit. Et… bordel, personne ne devrait avoir à vivre ça ! Personne. Elinor a raison, mais j’ai envie de la protéger de tout ça, qu’elle s’occupe exclusivement de sa soeur. Qu’elle puisse se dire, c’est bon le reste est gérer je n’ai plus à m’en soucier. Elle sait qu’elle peut me faire confiance. Si ce n’est pas comme ami ou membre de la famille, c’est comme membre de la Guilde, une Guilde qui se soutient quoi qu’il arrive. Mais en réalité, même si elle ne me demande rien, rien ne m'empêche d'aller voir ce médecin, de sortir ma plaque, de lui demander tout ce qu'il sait et de commencer notre justice pour Emily...
→ ORDRE CLANIQUE : La Guilde - Traqueuse → NUISANCE DEPUIS : 33 ans → SOUS L'EMPRISE DE : Dissociation (peut faire deux actions en même temps) → ERRANCE : Vous voyez la carte de la ville ? Bah quelque part par là, dans un rayon de 100 km. → TROMPE L'ENNUI : Wedding Planner → PROFIL PSYCHOLOGIQUE : Pour le commun des mortels : Discrète. Effacée. Bosseuse. Efficace. N'a pas peur de se remonter les manches. Cynique. Blasée. Manque d'empathie. Commerciale. Renfermée. Avec sa sœur : Douce. Tendre. Dévouée. Drôle. Taquine. Un peu sévère. Trop inquiète. Protectrice. Fragile. Pleine de rêves inavoués. → AVATAR : Katie Parker → MENSONGES : 42
Elinor MacRae
✁ Traqueur•se
Sujet: Re: Never let you down - Logan 18/10/2024, 17:27
A quoi sa vie aurait ressemblé si elle avait eu un père ? Pour quoi faire, exactement ? Dans le fond, à quoi ça sert un père, en particulier, si ce n'est à compléter le rôle d'une mère. Si elle avait jamais dû avoir un père, un vrai, qui se serait immiscé parfaitement dans sa vie, il aurait été là à tous les événements de l'école, à tous ceux du Conservatoire, il aurait été là pour venir la chercher le soir à la sortie de l'école et à son chevet quand elle avait été malade, il l'aurait serré fort contre lui quand elle aurait eu besoin de réconfort, et lui aurait sans doute dit que sa sensibilité n'était pas un problème. Mais si son père avait été dans sa vie, cela aurait signifié que sa mère aurait rompu avec la tradition de la famille MacRae et sa vie aurait été bien différente. Mais si leur père avait fait partie de leur vie, probablement qu'il aurait été avec elle dans cet avion et qu'il aurait eu les mêmes gestes que ceux de Logan. Peut-être que cela avait à voir avec le fait qu'elle avait une bonne opinion de lui, ou plus simplement parce qu'elle estimait que c'était la seule vraie qualité qui comptait dans une relation : agir quand il le fallait. Pas forcément trouver la solution, mais faire quelque chose. Avoir la sagesse de savoir qu'il n'existe pas qu'une seule bonne solution, parce que la liste des mauvaises solutions est bien plus courte, et franchement plus évidente. S'il y avait eu un père dans leur vie, sans doute qu'il serait là, avec elle, dans cet avion, et peut-être même que rien de tout cela ne serait arrivé. Peut-être qu'Emily aurait été mieux préparée, car leur père aurait pensé qu'une telle chose aurait pu lui arriver, parce qu'il n'était pas une vieille fille dont personne ne voulait. Parce qu'après tout, c'était ce qu'elle était, non ? Trop grande, trop grognon, trop costaud, trop pleine de bleus... Personne ne l'avait agressée parc que si peu de monde avait tenté de l'approcher, et surtout qu'elle ne se laissait pas approcher, par personne. Ni amicalement, ni romantiquement. Mais un père, lui, aurait peut-être pensé à leur rappeler de faire attention, que le monde n'était pas aussi doux que ce qu'elles avaient toujours connu.
Le monde était doux. C'était une pensée étrange pour une traqueuse, encore plus pour quelqu'un qui avait autant galéré dans la vie, mais c'était ce qu'elle pensait. Elle se fit la remarque au plus profond d'elle-même alors qu'ils volaient au-dessus des Etats-Unis qu'elle ne s'était pas imaginé un seul instant qu'un père aurait pu la soutenir, la soulager, après la mort de Laoghaire. Elever Emily avait été la meilleure chose qu'elle ait pu faire dans sa vie, et ce n'était pas parce qu'elle avait obtenu un résultat plutôt satisfaisant mais parce que c'était la seule chose qu'elle avait toujours désiré dans sa vie : avoir des enfants. Un rêve un peu coupable, car pouvait-on être féministe, une femme moderne et indépendante tout en rêvant d'élever au moins trois enfants quitte à être mère au foyer ? Il était trop tard pour répondre à cette question, dans tous les cas. Elle avait élevé seule une enfant tout en menant une vie professionnelle épanouie au point de devoir bientôt penser à prendre quelqu'un pour l'assister, et elle avait collectionné les histoires sans lendemain depuis qu'Oliver l'avait démolie en pensant lui faire un reproche légitime. Elle cochait toutes les cases de la femme indépendante qui avait réussi, même si elle avait la sensation de n'être qu'une succession d'échecs et de rêves passés à la déchiqueteuse.
Logan savait se montrer rassurant. C'était drôle comme c'était toujours dans les situations d'urgence que l'on apprenait à vraiment connaître les gens. Certes, il s'agissait d'un cas réellement extrême, mais de tous ceux qu'elle connaissait à la Guilde, elle n'aurait sans doute pas parié sur Logan pour la réconforter de la sorte. A croire qu'ils étaient une belle brochette de bras cassés dans cette organisation, mais ne fallait-il pas avoir bien peu d'aptitudes sociales pour accepter d'occuper sur la durée une fonction qui nous bouffait de l'intérieur autant qu'elle dévorait tout notre temps et notre esprit ? Alors qu'il lui confirmait qu'il allait bien évidemment faire attention à ce qu'il allait dire devant Emily, elle eut un faible sourire. « C'était vraiment juste pour se mettre d'accord avant de la voir, toi et moi. Si tu veux nous laisser un moment, bien sûr, tu peux. Mais si tu veux rester ou qu'elle te demande de le faire, ne te sens pas obligé de nous laisser. On se retrouvera seules à un moment ou à un autre quoi qu'il arrive. » Elle laissa un petit silence planer, avant de reprendre plus bas : « Merci. » Leur conversation dériva sur la démangeaison dont semblait être pris soudain Logan. Un tatouage qui, il lui expliqua, était sensé s'activer quand la famille était en danger et qu'il devait aller au secours de cette personne. Comme elle n'avait aucune idée des détails de la vie familiale de son collègue, elle ne pouvait deviner ce qu'il se tramait dans son esprit. Elle le regarda un moment, se disant que c'était vraiment une sale journée pour lui. Comme on disait, un malheur n'arrive jamais seul. « Prends le temps d'appeler ta mère pour t'assurer que tout va bien quand on arrive, peut-être ? Après tout, on se rapproche aussi de l'Europe, et on ne sait jamais, c'est peut-être urgent. » Elle l'avait dit calmement, sans vouloir l'alarmer ni lui donner d'ordre. Après tout, il ferait bien comme il voudrait, mais elle ne voulait pas qu'il s'empêche de faire le nécessaire pour sa famille parce qu'elle avait eu une crise de nerfs.
Tout lui avait semblé si rapide et si lent à la fois, et à chaque étape, Logan était toujours là. Infaillible, un véritable roc, et dans le fond, ça ne l'étonnait même pas. Tout ceci cadrait avec son attitude un peu rigide, voire carrément coincée selon certains, mais après tout, ne valait-il mieux pas quelqu'un de fiable à quelqu'un de drôle ? Après un échange avec le médecin qui s'était occupé d'Emily, il n'y eut plus trop de doute quant à ce qu'il s'était passé. Elle n'en avait pas vraiment eu lors du premier appel, cependant l'entendre une deuxième fois n'était pas plus facile. Quelque part, c'était rassurant de se dire que ça ne le devenait jamais vraiment, personne ne devrait s'habituer à ce genre de choses. Alors qu'elle se faisait cette réflexion, elle se rendit compte qu'elle était encore debout et qu'elle était très calme, alors qu'intérieurement, elle était absolument défaite. Entre l'envie de frapper dans un mur et celle de s'effondrer. Si elle devait ne mettre qu'un seul mot sur ce qu'elle vivait, c'était certainement l'incompréhension. Pleine et entière. Etrangement, le déni ne lui était pas venu à l'esprit, ou alors de façon si brève qu'elle n'espérait pas que l'on vienne lui dire que l'on s'était trompé de patiente et qu'Emily était en fait au bloc pour une appendicite. Malheureusement, elle ne savait que trop bien que ce genre de choses arrivaient, et arrivaient même bien plus souvent que ce n'était reporté et dénoncé. Combien de femmes n'osaient rien dire, ni déposer plainte, de peur des représailles ? Bien sûr, il allait falloir le faire, même si ce n'était clairement la préoccupation ni de l'une, ni de l'autre. La police était déjà au courant, ce ne serait qu'une question de temps avant qu'on ne leur demande ce qu'elles comptaient faire. Il faudrait aussi remercier cette amie si responsable, qui semblait-il avait fait ce qu'il fallait au vu des circonstances. Tout était si flou, elle ne pouvait que faire des conjectures, pour l'heure, et ce n'était décidément pas ce qu'elle avait envie de faire. Elle naviguait déjà tant dans les incertitudes en temps normal...
Alors qu'elle avait exprimé toute sa frustration à voix haute, elle vit Logan ôter ses lunettes et se rendit compte seulement qu'il les avait mises. Précaution plus que bienvenue, il aurait été dommage de traumatiser le médecin qui venait de gentiment leur expliquer la situation, en restant à l'écoute et en prenant aussi peu de pincettes que possible. C'était tout un art de savoir annoncer les mauvaises nouvelles avec tact, sans en faire trop, un jeu d'équilibriste qui n'était cependant pas venu à bout de la rage qui bouillonnait de façon sourde tout au fond de sa poitrine. Si enfouie qu'elle sentait qu'à tout moment, elle pouvait exploser, et ce ne serait pas beau à voir. Assise là, sur cette chaise, elle avait envie de se précipiter dans les couloirs pour trouver la chambre d'Emily et partir à la recherche de ces petits cons en même temps, pourtant elle savait qu'elle devait rester là et attendre. Attendre. Comme si elle n'avait pas fait ça déjà depuis l'appel de la police. Mais là, c'était différent, elle attendait vraiment, et le choc était passé. Plus d'adrénaline pour ne plus savoir à quelle vitesse le temps filait, juste les secondes qui s'étiraient indéfiniment sans aucune horloge, nulle part, pour les égrainer. Dire que pour beaucoup, le tic-tac d'une montre était l'un des sons les plus agaçants. Pourtant, à cet instant elle se faisait la remarque que c'était le seul garant du temps qui passe, que l'univers ne s'est ni arrêté, ni replié sur lui-même. Que ce sont uniquement vos poumons qui semblent incapables de s'étirer autant que d'habitude, de prendre autant d'air que d'habitude, et que le reste du monde fonctionne comme il le fait toujours. Pas comme il le devrait, mais comme il le faisait toujours. Avec ses défauts et ses déchirures. C'était peut-être pour cette raison qu'elle aimait tant organiser des mariages, malgré le stress et les contraintes : simplement parce que c'était le meilleur moyen d'oublier qu'en tant que traqueuse, elle voyait plus souvent la souffrance du monde que ses joies. C'était futile, mais c'était ce qu'elle savait faire de mieux comme thérapie du quotidien.
Logan lui proposa une solution, mais contre toute attente, elle se surprit à trouver la force de secouer la tête en signe de négation, sans même réfléchir. « Peut-être qu'ils auront ce qu'ils méritent par les voix légales. On ne sait pas encore comment ça va se passer, ni combien ils étaient réellement. Et tu sais aussi bien que moi que tout ce qui ne se fait pas au grand jour finit par remonter, d'une manière ou d'une autre. Qu'il faut toujours y revenir, parce que ça pourrait finir par se savoir, parce qu'il pourrait y avoir des désirs de vengeance... J'aimerais lui éviter qu'on lui rappelle cette histoire d'une quelconque manière. Elle se le rappellera déjà bien assez toute seule. » Quelque part, elle était peut-être trop idéaliste, trop attachée aux règles, mais elle savait à quel point c'était une tranquillité d'esprit. Parfois pavée d'injustices, mais une tranquillité d'esprit sur le long terme. D'un autre côté, savoir que les agresseurs restaient impunis pouvait être une source de stress non négligeable, si jamais la justice ne faisait rien. Plutôt que peser le pour et le contre, Elinor secoua la tête : « On verra ça plus tard. Pour le moment, ni toi ni moi ne pouvons prédire ce qu'il va se passer. Pour le moment, on devrait probablement essayer de se concentrer sur le fait d'être là pour elle. On serait sans doute excellents pour quelqu'un d'autre, mais là, nous sommes tous les deux concernés, on risque simplement de commettre des erreurs à cause de la colère. » C'était un fait, énoncé avec un ton plus doux qu'elle n'aurait pu le supposer elle-même. Elle ne se considérait pas comme quelqu'un de particulièrement doué d'empathie, mais elle savait dire les choses sans détour et le plus calmement possible. Elle le fixait d'ailleurs tranquillement et sans crainte. Après tout, si jamais elle devait affronter ses démons intérieurs à cause du pouvoir de son collègue, elle ne doutait pas qu'aucun d'eux ne pourrait surpasser l'enfer qu'elle vivait à l'heure actuelle.
Une infirmière s'approcha d'eux et attendit d'avoir leur attention pour leur dire avec douceur qu'Emily était réveillée, et qu'elle voulait bien les voir, s'ils étaient prêts eux-mêmes. La rousse jeta un regard à son collègue, bien plus grand qu'elle, et prit la direction de la chambre, lui laissant le loisir de la suivre ou non. Quand elle entra dans la pièce, elle fut surprise de l'ambiance presque feutrée qui y régnait. Une machine bipait régulièrement, produisant un son bien moins fort que l'on pouvait se le figurer. La chevelure rousse sombre de sa petite sœur, bien plus lisse que la sienne, semblait presque noire et un peu emmêlée, comme si elle avait été mouillée sans être lavée. Elle était là, sur l'oreiller, cachant un peu son visage aussi. Elles avaient la même crinière, et tout ce qu'Elinor trouva à se faire comme réflexion ce fut de se dire qu'il allait falloir y passer un sacré temps avant de démêler tout ça. C'était ridicule, mais c'était ce qui venait de lui passer par l'esprit.
A peine leurs regards s'étaient croisés, Emily se mit à pleurer. « Pardon, Line. Pardon. » La supplique lui arracha le cœur, et en moins de temps qu'il ne faut pour le décrire, elle s'assit sur le bord du lit pour venir prendre sa sœur dans ses bras. « Non, non. Ne t'excuse pas, ce n'est pas ta faute. Je suis là, c'est tout. » Elle l'entoura de ses bras et posa sa tête contre la sienne. Ses cheveux sentait un mélange d'alcool, de désinfectant et de sueur, mais quelque part là-dessous, il y avait encore son odeur de bébé. Celle qu'elle avait toujours eue, même sous le parfum trop sucré qu'elle mettait quand elle était adolescente. Elle nota qu'elle mettait une fragrance plus mature désormais, un parfum qu'elle ne lui connaissait pas. Probablement quelque chose qu'elle avait dû essayer, comme on testait tant de nouvelles choses à cet âge. C'était peut-être même celui qu'une copine lui avait prêté pour l'occasion. Alors qu'elle passait ses mains sur ses bras pour la réconforter, elle remarqua le vernis sur ses mains. Argenté, transparent, la même marque qu'elle mettait elle-même ; une touche discrète mais qui se remarque tout de même. Elle s'était faite belle, probablement avec beaucoup de soin, comme elle l'avait fait toujours fait. Elle prenait exemple sur sa grande sœur, sauf qu'elle avait attiré l'attention des mauvaises personnes. « J'ai été trop bête. J'ai pas fait attention et... et... -Shhhhhh. Personne ne devrait avoir à faire attention à ça quand on sort pour s'amuser. Ce n'est pas de ta faute. Mais tu sais aussi qu'on va devoir te poser plein de questions pour savoir ce qu'il s'est passé, alors prends encore cinq minutes. On restera avec toi tout le long. -C'est Logan ou Connor, avec toi ? -Logan. -Ils ont dit qu'il y avait un ami avec toi. Je savais que ça serait Logan. » Elinor eut un léger sourire amusé malgré les circonstances. Emily et ses lubies avec Logan, à croire qu'elle ne s'en guérirait jamais. « Evidemment, qui d'autre ? » La traqueuse déposa un baiser dans les cheveux de sa sœur puis porta son regard dans la petite chambre un peu sombre pour vérifier si le grand brun était toujours avec elle ou non.
→ ORDRE CLANIQUE : Guilde → NUISANCE DEPUIS : 42 ans (4 septembre 1982) → SOUS L'EMPRISE DE : Regard Pénitent → ERRANCE : Interpol - Guilde - lieux d'enquête - Positivy - Complexe Les Céliades → TROMPE L'ENNUI : Profiler au sein de la Guilde et d'Interpol → PROFIL PSYCHOLOGIQUE : Tendre, secret, intelligent, réfléchi, têtu, parfois ambivalent, déprimé, analytique, calme, coincé, peu loquace, assez solitaire, ne veut plus s’attacher émotionnellement à quiconque, souvent enfermé dans sa bulle et ses pensées, loyal et fidèle, débrouillard … Caractère de la seconde personnalité : Fêtard, insouciant, dépensier, sexuellement libéré, séducteur, opportuniste → AVATAR : Tom Ellis → CREDITS : Me → MENSONGES : 110
Logan MacDonovan
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Sujet: Re: Never let you down - Logan Hier à 15:11
La vie nous réserve parfois des surprise auxquelles on ne s’attend pas, après tout c’est là toute la définition d’une surprise,mais surtout de ces moments où l’on se demande si l’on rêve ou non, si c’est une caméra cachée ou non. Au cours de ma vie, déjà bien avancée, j’ai eu l’occasion de vivre pas mal de situations différentes, d’enrichir mes connaissances, de développer mon don, d’observer les des gens si différents que j’ai pu décelé des maladies mentales, des tueurs derrière des personnes aux apparences parfaites et même innocenter des parfaits coupables. Mais est-ce qu’un jour je me suis moi-même analysé. Jamais. A dire vrai, depuis la mort de Célia, qui remonte désormais à de nombreuses années, je me suis contenté d’avancer, avec un seul et unique but : rendre justice. Mais qui suis-je? Ma mère vie encore au Royaume Uni, mon père est décédé, ma soeur est décédée et j’ai peut être de la famille éparpillée aux quatre coins du globe sans que je ne le sache car nous avons vécu si longtemps à l’étranger que je n’ai pas grandi avec mes cousins et cousines. Est-ce que je déprime parfois? Est-ce que je suis un gars fréquentable? Est-ce que je mérite d’être aimé? C’est puet être bête, mais tout profiler que je suis, je n mee pose jamais ce genre de question. J’avance. Indubitablement.
Comme aujourd’hui. Ma réaction a été naturelle et presque robotique. Elinor a un souci, Emily est mal en point, il n’y a pas eu à réfléchir. J’ai pris les choses en main et j’espère juste qu’Elinor ne regrette pas que ce soit moi, là, à côté d’elle dans cet avion en direction de Boston. Et c’est vrai que je pourrais faire mille autres choses mais j’ai choisi de l’accompagner et d’être là tant pour elle que pour sa petite soeur que je gardais parfois dans mon bureau quand Elinor avait besoin de la laisser dans les bureaux de la Guilde. J’ai d’ailleurs encore tous les objets d’arts créatifs au fond d’un placard. Quelque chose me pousse à être présent pour les filles même si je ne sais pas quoi. Sûrement parce qu’elles sont les soeurs que je n’ai jamais eu ou du moins qu’elles y ressemblent. Sûrement parce qu’elinor me fait tant penser àCélia. Est-ce qu’à un moment donné, je ne me suis pas dit qu’elle vivait encore à travers elle. C’est à la fois mignon est si étrange, bizarre. Mais personne n’a dit que j’étais sain d’esprit et parfois je me surprends à me dire qu’il faudrait peut être que je songe à me faire psychanalyser surtout quand j’ai l’impression d’entendre une autre voix en moi. Bref, revenons en à nos moutons et à ce bras qui me gratte à damner un ange !
Logiquement, le tatouage me brûle et me gratte uniquement lorsqu’un membre de ma famille est en danger. Donc j’espère clairement que le problème ne vient pas de ma mère. J’ai essayé de l’appeler en début de journée, sans succès alors je lui ai laissé un message et elle m’a répondu qu’elle m’appellerait plus tard. Rien de bien choquant jusque là, je sais qu’elle est toujours à droite et à gauche pour ses associations, amis et j’en passe. Je soupire et me concentre sur la conversation. Je comprends tout à fait qu’Elinor veuille une certaine communication, surtout dans un cas pareil. “D’accord, merci Elinor” je réponds simplement avec un sourire avant qu’elle ne me retourne ce remerciement qui lui vaut un petit coup d’épaule, mais vraiment léger.
Le vol passe et heureusement, Boston n’est pas si loin car je commence sérieusement à avoir mal aux jambes. Etre grand dans un avion ce n’est jamais agréable. Puis les gratouilles, et Emilie qui nous attend. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi angoissé. Je n’en parle pas à Elinor parce qu’au fond, je ne suis pas grand chose à part un collègue pour elle, mais j’aime beaucoup Emily et je me fais beaucoup de souci pour elle. “Oui, mais normalement ce n’est pas ma mère qui a un souci c’est ce qui me perturbe. Mais je vais quand même l’appeler parce qu’elle devait le faire et je suis pas certain qu’elle n’ait pas essayée pendant que nous sommes dans l’avion. T’en fais pas ça ira.” je la rassure en me rassurant moi-même en même temps. Enfin, je tente. Parce qu’au fond, j’avoue que j’ai hâte que tout se passe pour relâcher la pression. Pour lors, en revanche, ce n’est pas le moment.Au contraire elle est à son comble alors que l’on attérit. Elinor a repris du peps, si on peut le dire ainsi, et si je reste avec elle en soutien, toujours aussi sérieux, droit et froid, je suis plus un ami qui accompagne que celui qui prend les rennes. Le trajet pour l’hôpital n’est pas très animé. Je me fais la réflexion que Boston n’a pas la même saveur lorsque l’on y vient pour une tragédie moi qui ait fait le voyage plus d’une fois pour aller dans les bureaux d’Interpol. Cette fois, le ciel est gris et il semble régnait une atmosphère qui bat au rythme de notre angoisse, de notre adrénaline qui envahie nos veines pour nous donner la force d’avancer et l’envie de se battre. Pour ma part, en tout cas, je n’aurais pas dit non à un petit entraînement dans la soirée. Soudain mon téléphone vivre et je reçois un message de ma mère qui me dit que tout va bien elle préparait l'anniversaire d'un ami. Mais alors...? Je montre le sms à Elinor avec un regard dubitatif.
Ce sentiment s’accentue alors que le médecin, face à nous, nous explique ce qu’il en est du cas d’Emily. Je serre la main d’ Elinor, pour l’ancrer et lui apporter mon soutien. Je n’interviens pas spécialement, je remercie toutefois le médecin de nous avoir mis à jour. J’ai envie d’aller chercher ces petits cons et de les faires payer mais je ne peux pas le faire sans l’autorisation de la grande soeur de la victime, alors je finis par lui en parler alors qu’elle vient de me confier ses états d’âmes. J’avoue que je suis plutôt du genre voies légales mais quand je tiens à des gens qui souffrent, une part de moi vrille totalement. Et j’ai l’impression que c’est cette part que j’entends de plus en plus souvent. Enfin, cette partie de mon histoire et de qui je suis est assez compliquée. Tout ça pour dire que je comprends totalement ce qu’elle me dit. Au fond, je crois que si on inversait les rôles j’aurais probablement le même discours. Elle me fixe et je n’ai pas l’habitude.Mes collègues ont plutôt tendance à fuir mon regard, surtout lorsque l’un d’eux s’est pris mon don en pleine face alors qu’il cherchait à contredire lesordres que je transmettais. Bref, son regard est perçant et criant de vérité mais aussi d’apaisement. Tout comme sa voix. Je finis donc par acquiescer de la tête. “ Bien soyons dans la légalité, tu as raison.” Mais je serre le poing avec la farouche envie de taper dans un mur. C’est à ce moment là que je me rends compte qu’Emily est comme une petite soeur à mes yeux et Elinor ni plus ni moins que la femme qui l’a élevé et qui m’intrigue depuis toutes ces années, une femme que j’ai à la fois envie de protéger et qui me rappelle tellement Célia, que c’en est troublant.
Vint alors l’infirmière pour annoncer le reveil de la jeune femme. Quand Elinor me regarde mon propre regard, mon sourire et mon geste de tête lui indiquent d’aller la voir. Je la suis mais contrairement à elle, je reste dans l’embrasure de la porte, presque dans l’ombre pour ne pas être trop présent. Et à peine les filles se prennent dans les bras, je me sens de trop et je décide d’aller nous chercher à boire. Prêt de la machine à boissons chaudes, une infirmière m’interpelle et me remercie. Je fronce les sourcils avant de la reconnaître et dans la prendre dans mes bras ! Une longue histoire nous lie tous les deux et elle m’a reconnue après toutes ces années. Elle était une amie de mon père et elle m’a beaucoup aidé lors de mon enquête concernant son meurtre. “ Qu’est-ce que tu fais là Lily?” L’infirmière sourit et me répond joyeusement “ Je travaille ici ! Et toi qu’est ce qui t’amène?” de toutes évidences elle travaille ici, oui. Pourquoi j'ai posé la question? Je me gratte le bras, qui continue de me brûler. Je lui explique rapidement qu’une amie a dû venir en urgence pour sa petite soeur et que je l’ai accompagnée. Lily, fidèle à elle même, touchée par le moment est allée me chercher des gourmandises dans son sac pour les filles. “ T’es pas croyable ! Tu ne les connais même pas ! Tu m’impressionneras toujours par ton altruisme !” La jeune femme sourit et me propose de nous voir si j’ai un moment de lire avant de partir. Je réponds par la positive lui indiquant que je l’appellerait puis elle repart travailler alors que je récupère mes boissons sur lesquelles j’ajoute non pas de la chantilly comme je supposais en avoir dans la main, mais des chamallow. Je comprends mieux son petit sourire malicieux. Je retourne alors dans la chambre. Les filles sont ensembles et discutent. Je toque. “ Hello ! C’est Logan !” J’attends qu’elles me disent d’entrer et je distribue les chocolats chaud. “ Je sais qu’il nous manque le feu de cheminée mais je me suis dit qu’un peu de sucre vous ferez du bien gentes dames ! “ Je me dis qu’en rentrant sur un ton plus léger, je pourrais éventuellement détendre l’atmosphère. Bon je préfère pas imaginer de quoi j’ai l’air d’un point de vue extérieur, parce que je suis loin d’être le roi de la détente ! J’ai en plus une terrible envie de poser un millier de questions à Emily pour retrouver ces sales types et les faire payer - mais je me retiens. “Alors somptueuse Emily, comment tu te sens?” je finis par demander plus sérieux et soudain plus à l’aise dans le rôle.