Le passé approche

Je ne dois pas me laisser abattre, je ne sois pas les laissées empiété sur ma nouvelle liberté. Suite au concert en ville et ma rencontre avec Lupe, je me suis dit que je devais accepter qu’on veuille me protéger. J’en ai besoin et la refuser me mettrait en danger, mais aussi mes amis. Alors le lendemain après ma torpeur, je suis allé voir Roderick. Je lui ai parlé de Citronnelle. C’est comme ça que je le surnomme depuis toujours, car je ne connais pas son nom. J’ai même fait un dessin de lui, car en le voyant dans la foule, j’ai enfin pus débloquer un visage dans mes souvenirs enfouis. Cela m’a coûté une belle migraine, mais ça en valait la peine.
Bref, j’ai tout donner à Roderick et depuis quelques jours, je me concentre sur mes études pour redescendre un peu.

Cette nuit, alors que je terminais une veste de costume pour Pietro et pour valider mon devoir, Roderick est venue me parler d’un certain Logan. Il m’avait déjà prévenu que la guilde enquêtait sur mon passé pour une affaire importante. Mais c’était ce soir que je devais le voir. Je remplis mon sac de pochette de sang réutilisable et je suis Roderick. Je suis nerveuse, ça se voit en plus, je mordille mes doigts. Le vampire me rassure et me dit qu’il n’ai pas loin. Si ça ne va pas il viendra me soutenir. Il me rassure aussi sur le fait que j’ai bien mangé et donc je ne risque pas de vriller.
Déjà, je suis rassurée de voir qu’on va dans la forêt. J’adore cet endroit, c’est ici que je me réfugie avec Roderick vue que son chalet n’est pas loin, c’est ici que je vois Damian et c’est ici que le calme m’apaise. C’est une forêt que j’ai vue quand je me suis sauvé, c’est donc un souvenir pour moi important. Le symbole de mon émancipation.

Vêtu d’un jean noir troué aux cuisses et d’un débardeur blanc avec une chemise de bûcheron, j’ai le look d’une adolescente marginal. Maquillé et coiffé, on aurait du mal à se dire que j’étais une vampire. Elles ont tellement de classes ces femmes de la nuit contrairement à moi.
Roderick est parti . J’en profite pour m’ancrer dans la forêt et profiter des bruit environnementaux. Une odeur me taquine et je me tourne voyant la silhouette approcher. Ça doit être lui. Je ne bouge pas et je le laisse approcher. Il se présente en me tendant la main. Cela me vaut un mouvement de recul. Je ne touche pas sa main, je ne le connais pas et les hommes inconnus m’angoissent toujours un peu. Mais je m’incline légèrement en murmurant.

« Bonsoir. Si je peux aider alors oui je le ferais »

Je continue de triturer mes doigts et finalement, je relève la tête pour donner un peu plus de confiance en moi.

« Je ne sais pas trop comment vous aider. Je ne me souviens de rien hormis un récent visage et des ombres en guise de souvenir. De quoi vous avez besoin ? »

Le passé approche

Demander mon aide n’est pas simple, le plus simple avec moi, c’est de me questionner, parfois ça réveille des choses en moi comme l'odeur de la lavande qui me rappel le savon de Vernon. Carmina y arrive bien lors de nos séances. Alors quand l’homme d’Interpol me parle, je comprends vite que je dois être honnête et ne rien caché. Et puis si cet homme était mauvais, Roderick me l’aurait dit. Je décide donc d’offrir mon aide, mais j’espère au fond de moi que cet homme ne m’en voudra pas si mes souvenirs me font défaut. Je n’ai pas le souvenir de si ce Logan était là quand Hanto et Roderick sont venue me chercher dans l’autre ville. Mais présent ou non il a tout ce qu’il faut sur moi. Lorsqu’il avance vers moi, je recule, c’est instinctif quand je ne connais pas, il faut du temps pour que je me laisse approcher. Lorsqu’il me complimente sur mon nom, je rougis et je détourne le regard. Je sais que ce n’est pas mon nom de naissance. Mais d’un autre côté, même l’ancien nom m’avait été donné à la va-vite vu que j’étais orpheline. Dans mon sous-sol, j'avais souvent l'espoir qu'on vienne me sauver. Mais L' espoir, c'est le pot de fleurs qui tombe du cinquième étage et qui s'écrase à deux centimètres de toi. Et bien ce pot de fleurs, je l'ai esquiver en me sauvant de cette maison de l'enfer.

Je décide de rentrer dans le vif du sujet et je lui parle de ma mémoire défaillante. Il sort alors son carnet a l'odeur de papier, cette odeur qu'on retrouve sur l'écorce des arbre et à la couleur des Marguerites et il commence à parler. Je m’assois à l’écart et j’écoute en espérant y voir plus clair.
Logan aborde alors ce qui concerne mon sang. Pendant des années, j’ai cru être maudite, Vernon le disait, mon sang est un poison et il est maudit. Je pose ma main sur ma gorge me rappelant alors du soir où un vampire à m’a mordu. Ce souvenir est ressent. Je savais que j’avais tué un vampire sans faire exprès, mais y a encore quelques semaines, je ne me souvenais pas pourquoi ni comment. Et avec les séances de Carmina et une violente crise, je m’en suis souvenu. Ce vampire m’a mordu, d’après ce qu’on m’a dit, c’est pire qu’un viole chez un vampire. Cette nuit-là, je me suis sentie sale mais soulagé que mon sang l’ai tué.

Je secoue doucement ma tête et je relève mon regard vers Logan pour écouter la suite. L’homme face à moi me demande alors deux choses. Je regarde mon poignet en me mordillant la lèvre inférieure et je murmure.

« Bien sûr... Mais je ne sais pas contrôler ça. De ce qu’on m’a expliqué, je suis trop jeune pour contrôler ça. Mais quand je me sens mal ou que j’ai des émotions fortes mon sang est toxique »

Je tends mon bras vers lui, je ne sais pas s’il veut prendre mon sang tout de suite ou si je vais devoir plus tard aller le donner. Je réponds ensuite à la seconde question. Je pourrais juste dire oui, mais je ressens le besoin de parler, le besoin de sortir ce souvenir de ma tête. Je murmure alors le regard vide et le crâne pris dans un étau.

« Une nuit Vernon a fait venir des amis à lui comme souvent. Je devais... Faire tout ce qu’ils voulaient. Absolument tout »

En racontant tout ça, je lâche des noms que je n’aurais pas pu sortir juste comme ça. J’avais besoin de m’en souvenir pour lâcher les noms.

« Rémy s’est mis derrière moi. J’étais nue assise sur la table et j’ai senti ses dents. Je me suis jamais sentie aussi mal, aussi sale et il est tombé. Vernon m’a insulté, il a dit que j’allais passer un sale quart d’heure. Clayton lui il a hurlé le mot Quietus »

Je me frotte le front et je plonge ma main dans mon sac , j’ai faim, le stress me donne faim et je suis loin de me douter que je suis malade et que c’est pour ça que j’ai doublé voir triplée ma consommation de sang. Je suce ma poche de sang illustré d’un écureuil avec une rose sur un t shirt et j’ajoute.

« Après ça, Vernon a commencé à prendre mon sang. Je sais qu’il tenait un carnet avec tous ses clients, mais je ne sais pas où est ce carnet. « 

si Roderick a le journal intime de Vernon en sa possession, le carnet de client lui, c’est Aphobis qui l’a, en fouillant la maison, il a pu le dénicher et ça personne ne le sait. Je relâche ma poche et je lève les yeux vers Logan en murmurant.

« Ce sont les seul noms que j’ai... »

Le passé approche

Je confis des choses à ce policier, ou profiler, je ne sais plus ce que m’a dit Roderick. Mais si mon père adoptif m’a confié à lui, c’est que je peux faire confiance alors je dis ce que je sais. Logan me propose que Roderick soit là pour la prise de sang. Je sais que l’argent fait mal. Vernon en a déjà utilisé sur moi pour me faire peur. Mais j’ai surtout peur là de sauter sur Logan a cause de la douleur et de le blesser alors j’accepte la proposition de sentir Roderick aux prés de moi. Pendant ce temps en attendant qu’il lui propose, je confie certaines choses à l’homme face à moi.
À force de parler, je ressens le stress alors je plonge ma main dans le sac et je mange. Je fais non de la tête quand il me demande si je peux décrire la pièce. Je mélange souvent le sous-sol et le salon aux couleurs carmin. Alors autant ne rien dire, je risque d’induire en erreur.

Lorsqu’il parle d’expérience, je l’écoute avec attention en mangeant.
Son expérience m’intrigue et me tente alors j’accepte. Je range la poche réutilisable dans mon sac et j’accepte l’expérience. Je donnerais sûrement mon sang à la fin quand Roderick viendra me récupérer ici.
Je ferme les yeux tout en écoutant Logan installer ses échantillons. J’inspire doucement et je prends la première chose que je touche les yeux fermé. J’hume l’odeur et je souris tendrement.

« Esmée… Mais pas la Esmée de maintenant. On était dans les toilettes du collège. Je me maquillais parce que l’orphelinat nous l’interdisait et «

Je réfléchis mes souvenirs se défloute, mais se mélange et je continue.

« On se regarde dans le miroir elle se parfume et je la taquine, car elle fait ça pour attirer un garçon. »

Oui, je me souviens, Esmée avait une vie amoureuse à cette époque. Compliquée, mais présente et donc je la taquinais souvent. Je pose l’objet qui sent bon sur le côté et je prends un t-shirt masculin que je sens. Je souris encore même si c’est tristement et je murmure.

« Il sent la fumée et la lessive de magnolia. C’est un t-shirt à Vernon. Je sentais cette odeur de lessive quand il me laissait dormir avec lui. Quand j’étais sage et qu’il me récompensait »

Vernon était un monstre la plupart du temps, mais au moment de ses torpeurs, il portait des t shirt et il me laissait parfois dormir avec lui. Je pose t-shirt sur le côté et je prend ce qui semble être un parfum d’ambiance. Je pchit dans l’air et mon sourire revient.

« C’est mon parfum de chambre. Une brume à la cannelle que je mets dans ma chambre »

Mais l’horreur approche…Je prends une étoffe que j’hume de loin. L’odeur de semence est horrible et un grognement lugubre envahit la zone. Le pire des souvenirs remonte, celui où j’ai été mordu alors que j’étais déjà un vampire. La pire des choses pour les vampires. Je me lève d’un coup et quand j’ouvre mes yeux, ceux-ci sont écarlate. Espérons que Roderick intervienne vite. La colère m’envahit, la transe me prend et d’un geste violent j’avance alors vers Logan et sans aucun contrôle de ma personne et je dis d’une voix glaciale, comme si j’étais possédé.

« Ça te plaît de me rappeler toute ça espèce de crevure ? Je vais te montrer ce que ça fait de se faire mordre ! »

Le passé approche

La colère et la tristesse, ce mélange horrible qui me fait vriller pour la première fois depuis mon arrivée à Bâton Rouge. J’ai eu une mini crise chez Carmina, mais pas assez forte pour me mettre dans cet état. J’avais réussis à me calmer en m’éloignant dans la salle. Mais là, dehors, je me sens plus forte et alors que j’insulte littéralement le profiler, celui-ci me répond et ça m’énerve encore plus. Mon esprits tente de retrouver le nom de celui qui m’a agressé en plus de Vernon, mais je n’y arrive pas. Cet acte a été le pire pour moi en plus de ma transformation alors forcément, je bloque dessus. L’odeur du spray me fait lâcher prise et reculer en gémissant. Ce truc m’attaque le nez, c’est horrible. Je pousse un cri de détresse tout en reculant.

Au fond de moi malgré la colère, je suis terrorisé, si je blesse ce type, je vais avoir des problèmes. C’est pas juste un passant banal, c’est un profiler et je me doute que le juge ne me laissera pas de seconde chance. Mais la voix de Roderick raisonne réellement en moi. C’est un avantage de notre lien, je crois. Il m’ordonne de me calmer. Ma bête intérieure continu de se battre, mais sa voix me berce et doucement, j’obéis en me recroquevillant au sol tout en écoutant. Assise sur les fesses, les genou remontés contre ma poitrine, je l’écoute me parler.

Quand Roderick a réussi à calmer ma crise, je relève la tête et je fixe le type du regard. Lui, je ne l’aime pas, il ne transpire aucune émotion et je n’arrive pas à savoir s’il m’aide où s’il fait juste ce pourquoi il est payé. Je renifle et je réponds froidement.

« Je veux arrêter…Je veux rentrer chez moi »

Je ne suis pas fermé à une prochaine tentative un autre jour. Mais pour aujourd’hui, j’ai ma dose et…Je crois que j’ai besoin de me blottir dans les bras d’une personne en qui j’ai confiance. Roderick…Je renifle et je parle encore plus fort.

« Roderick ! Je veux rentrer. »

Ma voix était suppliante, tel une lame qu’on me plante dans le cœur, je supplie presque qu’on me sorte du regard de ce profiler. Mais j’ai promis une chose…Je le regarde et j’ajoute.

« Prenez mon sang et ensuite laissez-moi tranquille »

S’il est humain, s’il comprend ma détresse, il obéira, il prendra mon sang et me laissera tranquille. Mais si au contraire, il force, je ne suis pas sûr de rester calme. Cette crise m’a fait peur, je comprends petit à petit ce que je suis et que je suis loin d’être douce et gentille. Je peux devenir un monstre et ça me terrorise.