Zeeba a repris contact avec moi il y a peu pour obtenir des informations sur l’entreprise ou la mafia qui me fichait la pression pour obtenir la licence de l’une de mes applications. J’ai résisté, ils m’ont envoyé un sbire qui a fini mort, même si ce n’était pas mon but premier. Sous le coup de l’adrénaline et alors que le type s’en prenait à Scott, j’ai frappé, sans réfléchir, avec une barre métallique et toute ma force de garou. la culpabilité de sa mort est toujours là, au fond de moi. Elle s’est muée en une espèce de colère dont j’ai beaucoup de mal à me défaire depuis mais je n’en parle à personne. Qui pourrait comprendre. J’ai bien eu un moment où je me suis confié pour obtenir un “ Ce n’est pas ta faute, tu n’es pas un meurtrier tu t’es défendu.” Mais oui, mais si ce pauvre type obéissait à des odres sous la pression d’un quelconque mafieux qui tenait sa famille en captivité par exemple? Nous ne le saurons jamais et ma conscience se demandera toujours si je n’ai pas tué un innocent même si c’était par inadvertance et légitime défense. Bref, ce jour là, Zeeba a été d’une très grande aide et je ne l’en remercierai jamais assez je crois. C’est pourquoi, lorsqu’elle m’a demandé mon aide sur cette affaire, j’ai répondu présent très rapidement. Mais voilà, l’enquête nous mène en mer, avec une étude approfondie d’un lieu suspecté comme étant la base d’une organisation terroriste écologique maritime. zeeba m’a prévenu des dangers mais en tant que biologiste marin, je ne peux pas laisser passer l’occasion de découvrir qui a pollué l’océan et quelles sont les missions à venir.

Ainsi ma soirée s’es organisée en lien avec Zeeba mais je suis parti seul. J’ai rassuré Brook, lui ai dit que tout irait bien malgré la tempête au large qui n’est pas censée toucher la zone où je vais naviguer. Elle a tenté de me raisonner pour que je reste à la maison mais parfois nos devoirs de citoyens doivent être plus importants et surtout j’en dois une grosse à la substitue. Un baiser, un gros câlin et des mots doux plus tard, me voilà en mer. J’ai promis à Brook de lui envoyer autant de messaques que possible mais de ne pas attendre après, car je ne sais pas comment mon enquête allait se dérouler. Je vais faire au mieux. Je m’inquiète de la savoir seule, mais elle elle m’a promis de rejoindre son père si jamais le temps se gâte trop où qu’elle stress trop de me savoir en mer.

Le vent souffle mais à mon sens il ne s’agit pas d’un vent très violent et problématique. Je suis en place quand je commence à voir du mouvement. Mon bateau passe inaperçu, il est tout blanc et les équipements que je possède ne sont pas visibles. Enfin, à moins de passer sous la coque pour désactiver le GPS. Je suis quasiment certain que les options les plus terribles n’arriveront pas. J’attends donc que le soleil se couche car agir de nuit me donne l’avantage de ne pas être vu. En attendant, je reste patient, et m’occupe de mes autres affaires. J’ai des données à compiler et des sms à envoyer pour rassurer une magnifique rousse enceinte. J’envoie également un message à Fauste et à Ludvig pour prévenir, Kaz, quant à lui sait déjà que je suis en mer. L’idée ne lui plaisait pas vraiment mais je crois, j’espère, qu’il a compris ma détermination. Quant à Ophélia, je l’ai également prévenue que je ne serai pas dispo ce soir en cas d’urgence pour la petite.


20h - vers les côtes de la Nouvelle Orléans

Le soleil vient de se coucher et la nuit englobe les lieux. Je suis loin d’imaginer qu’un plongeur est venu saboter mon système de GPS. Je plonge moi-même pour me rendre vers le lieu où tout semble prendre place. Le vent souffle plutôt fort aussi je m’accroche au bâteau au cas où… C’est sans compter les coups de feux qui fusent et les balles qui transpercent l’eau en même temps que le vent qui s’intensifie. Rapidement, je sens une douleur me transpercer de part en part au niveau de l’épaule alors que le sang coule. Mauvais. Très mauvais dans le coin avec les animaux marins qui traînent. Mais pire encore, le vent est si fort et les courant se déchaînent de plus en plus. Je suis baloté, mes repères se perdent de plus en plus, mon rythme cardiaque s’accélère tant que mon coeur paraît vouloir s’échapper violemment de ma poitrine. Tout est sombre, tout paraît finit.

Zach avait besoin d'elle. Elle ne savait pas exactement dans quelle mesure, ni s'il était réellement en danger à l'heure actuelle, mais si c'était un message transmis par Hermès, c'était bien que Zachary, quelque part en mer, avait peur de finir noyé et qu'il espérait sincèrement que quelqu'un lui vienne en aide. Une nuit d'ouragan, Fauste n'allait pas spéculer sur le fait qu'il puisse être en danger ou non, et si d'aventures elle apprenait qu'il se trouvait sur son canapé à manger des chips avec une main dans le slip, l'apprentie-sorcière sentait que pour un fois dans sa vie, elle pourrait envisager -à défaut de lui retourner une claque pour lui avoir fait si peur- de lever la voix. Une perspective qui en aurait pétrifié un autre, mais sans doute pas le renard.

Elle avait appelé Virgil à la rescousse, aussi bien parce qu'il était lié à Zachary lui aussi que parce qu'il était sans nul doute l'un des seuls à pouvoir faire quelque chose avec ses pouvoirs, si jamais il fallait aller repêcher le garou ou le chercher sur son bateau. Heureusement, ils avaient encore chacun leur oreillette et avaient pu se parler pour se mettre d'accord sur où se retrouver, et quoi faire. Elle avait fait de même avec Tim, qui pour le coup n'avait pas de lien précis avec le garou -encore que, elle n'en savait rien-, mais en qui elle avait toute confiance. Il avait déjà été sur le terrain, contrairement à elle, et il avait le don, elle ne savait pas trop pourquoi, de la rassurer, même si lui non plus n'aurait sans doute pas su dire pourquoi si elle l'avait formulé à voix haute.
Alors qu'elle était arrivée sur la route, elle avait trouvé un véhicule abandonné, qui semblait posé là, en travers, un genre de SUV d'une couleur indéfinissable entre le pas trop salissante et le « t'es sûr, y en avait pas d'autre ? » comme il y en avait par milliers aux USA. Un tour de clé, il fonctionnait, miracle ! Et il avait un réservoir plutôt bien pourvu. Elle passa sur la raison de la présence de ce véhicule, ils en avaient besoin. Elle avait contacté Samael avant d'arriver à la voiture, et autre miracle sans doute dû à la chance de Bil, la communication était passée. Elle lui avait rapidement expliqué la situation, se disant que son joli raton ne prendrait pas mal le fait qu'elle soit un peu rapide : « Sam ? Je n'ai pas le temps de t'expliquer comment je sais, mais Zachary a des problèmes. Est-ce que tu peux trouver un moyen de le localiser, lui ou son bateau ? Je ne coupe pas la communication, parce que je ne suis pas sûre de pouvoir te rappeler. Par contre, je vais conduire, donc je ne pourrai pas forcément te répondre. Je vais essayer d'aller sur place, mais pas seule, donc il se peut que ce soit les autres personnes avec moi qui te répondent voire te demandent des trucs. » Oui, elle avait arbitrairement décidé qu'elle allait conduire. Parce que de toute façon, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pourrait bien faire dans la situation, alors autant que ses talents soient utiles à quelque chose qu'elle maîtrisait. Une fois les garçons installés, elle se tourna vers eux, déjà prête à partir.

« Bon, les enfants, c'est vous les experts du terrain, alors vous vous mettez d'accord pendant que je conduis. Par contre attachez vos ceintures avant que je ne démarre, je ne vous garantis pas l'état de la route. »

Et de toute façon, même avec une route impeccable, je ne vous garantis rien non plus, pensa-t-elle très fort tandis qu'elle jetait un coup d’œil et démarrait souplement, mais avec une accélération qui présageait déjà une conduite sportive, rodée par des années sur les routes italiennes avec des utilitaires. D'ailleurs, quand on avait le choix, on ne lui laissait jamais le volant. Une sorte de paradoxe insoluble venu de nulle part, elle qui était toujours si douce et si calme et qui pourtant n'enfreignait jamais une règle du code de la route, donnait l'impression de conduire comme dans un film de gangster. Son quatre-vingt-dix donnait l'impression d'être un cent-cinquante, et si jamais l'on se demandait si elle allait ralentir avant un virage y compris en épingle, la réponse était « pas la peine ». Alors sur les routes américaines, larges et plutôt droites, elle n'avait aucune difficulté. C'était d'ailleurs une des raisons pour lesquelles elle ne proposait jamais trop de conduire avec Constantine. A défaut de lui faire avoir un arrêt cardiaque, il allait sans doute un jour lui interdire de prendre le volant. Le vent était terrible, la pluie aussi, mais Fauste maîtrisait le véhicule d'emprunt, essayant de reléguer dans un coin de son esprit l'idée qu'elle venait quand même de purement et simplement voler une voiture, sans se demander si son propriétaire n'était pas simplement aller se soulager dans des buissons. Et puisqu'elle n'en était plus à une infraction près et qu'elle ne voyait pas vraiment les panneaux de limitation de vitesse, elle prit sur elle de faire une petite entorse supplémentaire, car elle trouvait le temps beaucoup trop long, chaque battement de cœur lui donnant l'impression qu'elle allait arriver trop tard. De toute façon, il n'y avait pas grand chose sur la route, et surtout rien qu'elle ne puisse anticiper.

« Bon, accrochez-vous, je vais passer la vitesse supérieure. »

Sachant qu'être passager avec elle n'était déjà pas de tout repos à cinquante en ville, un dépassement de vitesse sur une autoroute pouvait vous donner quelques envies de confessions. Mais ce n'était franchement pas le moment.

HRP: