Cela fait bien des jours que cela ne va pas fort et que ma petite tranche de vie se complexifie jour après jour et comme le sable entre mes mains, elle s’égraine petit à petit sans que je puisse l'arrêter. J’ai déjà eu cette sensation, il y a bien longtemps et comme la première fois je me sens incapable de faire quoique ce soit. Je n’ai plus d’idée pour faire sourire, je garde le mien pour faire comme-ci tout allait bien, comme-ci tout était normal, mais au fond de moi je sens que les eaux sombres s’agitent. J’ignore si mes digues tiendront encore. Je lutte contre ça, je me suis sevré des morsures, j’essaye d’être quelqu’un de bien.J’aide Roderick dans son projet, j’aime profondément Esmée et je jure de me forcé à n’aimer qu’elle s’il le faut, si elle me veut bien encore, il faut juste que je calme la tempête en moi. J’ai beau dire que tout va bien, je ne l’entends plus, mais je bois la tasse bien trop souvent et j’ai beau tousser encore et encore. Les eaux noires restent agrippées aux tripes, elle se fixe comme de la sève et s’empare peu à peu de mon être, je le sens à la mélancolie qui me vient alors que je devrais simplement être heureux. Comme cette douleur lancinante qui m’agresse les muscles. Même la nourriture à du mal à passer et pour n'inquiéter personne je fais comme-ci j’avais déjà mangé, alors que j’ai tendance à la régurgité. Ce qui c’est passé au Caern, n’a en rien aider. Je suis fatigué.

Je sais que je dois retrouver Esmée, elle m’avait laissé un message et elle n’est pas rentrée. Je m’inquiète et je la cherche. Elle devait aller voir Aless et je marche en direction pour savoir si elle était encore là bas, il a pas mal subi aussi je comprends pourquoi elle a voulu aller l’aider. Alors que je suis en route, je reçois enfin un appel d’Esmée. Je décroche précipitamment pour entendre sa voix si faible. « ESMEE !! Esmée tu es où ? Qu'est ce ... » Ma voix se coupe, j’ai les larmes qui me monte rapidement. l’intonation de voix me fait monter un frisson d’horreur. Bordel non pas elle … pas encore. Elle parle d’attaque. Elle s'est fait attaquer ou est-elle dans le Caern ? Je l’ignore mais je reste en contact avec elle alors que je cours en direction de ce qui me semble le plus logique. « Esmée reste avec moi j’arrive, j’arrive ... » J’envoie un rapide message à Brook en espérant qu’elle réponde rapidement.

Brook Esmée est en danger au Caern, j’arrive si t’es la bas essaye de la trouver stp

Je cours comme un fou pour la retrouver, gardant le téléphone pour lui parler, lui dire que j’arrive, je veux qu’elle me parle, je ne l’abandonnerais pas. J’ai été un idiot d’accepter de prendre du repos. Ça n’a servi à rien à part la mettre à nouveau en danger. Je suis un abruti, pire encore. J’ai cru ce qu’elle me disait que je ne lui portait pas malheur. Mais je suis le pire des cons de l’avoir cru… J’ai envie de hurler, mais je dois d’abord la retrouver. Si j’arrive à la sauver cette fois, je disparaîtrai de sa vie, comme j’aurais dû le faire au moment de son accident. Je m’excuse d’avance, pour les larmes que je ferais verser, mais je suis bien trop nocif pour se monde et surtout pour elle. Mon estomac se noue, mes poumons me brûlent et j’ai l’impression que mon cœur va éclater. Cette action si facile, il fut un temps devient un véritable effort. Quand je rejoins le Caern, j’hurle à plein poumon quitte à me les arracher. « ESMEE !!! » Je veux juste qu’elle me réponde, je veux juste la retrouver, juste qu’elle ne meure Et je pris tout les dieux de me prendre à sa place. De lui permettre de vivre encore, quitte à ce que je disparaisse définitivement. Elle doit vivre … C’est tout ce qui compte pour moi … c’est tout ce que je demande… J’essaye d’activer ma chance pour la retrouver… mon instinct me parle, mais je ne sais pas si je vais dans la bonne direction.

Je ne peux pas la laisser, je dois être là pour qu’elle vive encore…

Mais lorsque j’arrive, que je vois son corps étendu sur le sol, j’ai l’impression que mon cœur s'arrête de battre et je sens le monde s’effacer autour de moi. J’ai l’impression d’entre des sirènes qui n'existent pas. L’odeur du sang et je suis comme tétanisé et sans voix, mon regard se pose sur elle et j’ai l’impression qu’elle est morte … et je meurs également devant elle.

J'ai réussi à m’approcher … Je me jetai à genoux pour la prendre dans mes bras. Je ne sais pas quoi dire, mais j’ai son sang sur moi. J’hurle de douleur et j’insulte toutes les divinités de cette terre de vouloir l’emporter. J’ignore si Brook cherche où si elle est là, mais elle va certainement m'entendre. Je les haïs tous, je me déteste encore plus … Je ne sais plus quoi faire… Je veux juste qu’elle sente que je suis là, que ma magie fonctionne sur elle pour la faire tenir. « Pitié sauvez là »

@Esmée Sullivan  @Brook Miles

Elle dit qu’elle m’aime, moi je lui propose de garder ses forces le temps que quelqu’un vienne à son secours. Je n’ai rien d’un soleil, je n’ai rien d’un amour je suis juste un être qui fou dans la merde tout ceux qui l’entour. J’ai mal de la voir dans cet état et je souffre encore plus de me dire qu’il ne lui serait jamais rien arrivé si je n’avais pas été dans sa vie. Je lâche un profond soupir avant de garder dans ma tête une pensée sombre. Celle qui désire me voir sombrer depuis un moment. Qui hurle de venir rejoindre les eaux sombres et ce soir je leur donnerais raison.

Elle perd conscience alors que Brook débarque. “Je t’en suplis sauve là!” Ma voix est morte et suppliante. Je vois une autre louve arriver. Mes larmes coulent sans pouvoir s'arrêter, elle essaye de me réconforter, mais rien ne peut réconforter la mort d’un être cher. Mon regard se vide. Je sais qu’elles vont la sauver. Qu’elle sera vivante, je pris tout les dieux pour cela. Elle sera autre chose, mais elle sera plus forte. C’est elle qui sera un soleil. Quant à moi… je suis seul … je me lève difficilement et je marche sans but. Je laisse mon corps et mon âme me tirer sans voir où je vais.

Les pas sont lourds, mais comme entravée par le chant des sirènes je me vois mener par le bout du nez. Transporter me remémorant chaque moment de ma vie, car je sais que là, je pars pour de bon. Je glisse dans un nouveau monde ou je ne ferais plus de mal à personne. Il y aura bien des larmes à mon départ, mais après tout cela ne durera qu’un temps. Si je restais, les perles de leurs yeux glissaient forcément deux fois plus encore, leurs sangs tomberaient également bien plus. Je refuse ce futur, je n’en veux pas une seule seconde. C’est moi qui doit décoller et pas le contraire. Mon corps s'arrête sur les bordures qui surplombent l’eau. Mon regard dans la sombre ondulation. Elle m’invite à la rejoindre, alors qu’elle envahit un peu plus mon être. Mon coeur se broie un peu plus, alors que je pense aux efforts de Roderick pour me maintenir en vie, que je ne sombre pas dans la folie. A toutes les fois où il a subi ma colère, ma détresse, mon amour d’illuminé. Mon corps bascule légèrement pour rejoindre l’étendu assez profond pour me laisser disparaître. Je pense à Esmée que j’ai désiré, aimer plus que de raison, mais que j’ai brisé entre mes doigts. Un doute me prend, est ce que Ishtar était comme Esmée avant que j’entre dans sa vie? Non Esmée est unique, jamais elle ne pourrait faire du mal. Pardon de partir ainsi, mais j’aurais dû le faire bien plus tôt, tu n’aurais pas eu à souffrir de la perte de tes jambes, de tes presque morts. Une larme tombe dans cet étendu, trop grande, trop sombre. Je pense aussi à toi Alessandro j’aurais aimé continuer à te découvrir, à te comprendre, mais aussi à te montrer à quel point je t’aimais.  Fauste je ne t’ai pas assez connu, mais ta douceur et ta vision de la danse hanteront toujours mon esprit. Peut-être que lorsque j’en serai un aussi je viendrai faire craquer le parquet pour te montrer que je danse toujours même parti. Örs J’aurais aimé pouvoir te le dire les yeux dans les yeux que tu es une personne formidable avec beaucoup de talent. Qu’il faut que tu continues ce que tu aimes, que tu tu foutes du regard des autres, car tu es parfait, parfait pour être toi et qu’il n’y a que toi pour décider de ta vie.

Le froid m'entoure alors que dans la nuit, j’ai l’impression de ne faire aucun bruit. Je ne dérange ni les grenouilles, ni les oiseaux alors que mon corps retourne dans les eaux sombres que j’aurais dû rejoindre plus tôt. Tu avais raison Ishtar, je ne suis qu’un aimant à problème, un être sombre qui doit disparaître, je ne suis rien sans toi… je suis voué à mourir jeune. Je m’excuse maman, je n’ai jamais eu ta force, je t’ai tant fait souffrir.

Je ne vois presque plus de lumière alors que mes poumons me brûlent. J’ai pourtant les yeux ouverts…. du moins je crois… c’est si calme ici. Ce n’est pas aussi poisseux que dans mon esprit. L’eau entre dans mon corps et je ne fais rien pour remonter et encore moins pour l'empêcher de venir à moi. A quoi ça sert de toute façon? Je l’ignore. Mon esprit devient brumeux. Pardonnez moi vous qui êtes précieux dans mon coeur, je vais vous faire du mal, mais cela sera la dernière fois. Je ne ferais plus de mal à personne et tout le monde pensera, je l'espère, à moi de façon nostalgique. En se souvenant des bons moments que nous avons passés, à l’amour que j’ai essayé de leur donner.

Il fait noir et je me recroqueville sur moi même, du moins j’ai l’impression que c’est ce que je fais. Me voilà eaux sombres, dévore moi qu’on en finisse de ses bêtises. Mon corps est à toi, laisse juste mon esprit voguer pour continuer de les voir. Je veux juste les observer de loin. Les prendre dans mes bras fantomatiques qu’ils ne sentiront peut-être pas, mais je serais là. Même après la mort… je serais là. J’écouterais leur joie, leur colère et leur tristesse. Je les verrais vivre, ce qui aurait été impossible si j’étais resté à leurs côtés. J’ai un fin sourire qui s’accroche à mes lèvres à cette pensée.
Sachez simplement que je vous aime.