Mars 2023

Depuis notre mariage, Ludvig et moi cherchons un endroit à nous. Non pas que vivre dans la dépendance du domaine d’Avalon nous pèse, mais elle n’est plus et même Dagon n’est plus vraiment là et ça devient lugubre. Et j’ai beaucoup de mal à évoluer dans un endroit où je sens l’aura de ma soeur partout sachant que je ne pourrai plus la voir. Non et puis, depuis qu’on sait pour ma grossesse, Ludvig et moi, on a envie de se bâtir un chez nous. Il faudra que je vois avec Dagon quoi faire de ce grand domaine. A mon sens, il faut le garder pour Lily et je me dis que le mettre en location de temps en temps rien que pour l’entretien ce serait une bonne chose.

Pour lors, avec Ludvig, on s’est donnés rendez-vous après le boulot pour aménager la maison en boit que l’on a trouvé au bord d’un lac dans le bayou. L’idéal pour ludvig qui est ainsi près du territoire de la Horde et moi qui suis au milieu de la forêt, dans mon élément. Le lieu est assez grand et possède une grande cuisine américaine ouverte sur un salon cosy au rez-de-chaussée. La maison s’ouvre d’ailleurs sur une très grande entrée et un WC. A l’étage il y a trois chambres et un bureau. Idéal pour recevoir du monde et pour laisser de l’espace à mon homme pour travailler à distance. Il y a des combles aménageables, un grand patio qui entourre le chalet et le terrain est immense. Je prévoie d’ailleurs d’y faire construire une grande piscine courverte, utilisable tout au long de l’année. Mais avec la grossesse et les longues semaines de nausées que je viens de passer, autant dire que je n’ai pas eu la motivation de faire plus qu’enlever la vieille déco et assainir le lieux. Nous n’avons pas encore dormi ici, ce soir devrait être une première. Alors pour l’occasion, on va commencer les peintures dans les pièces que l’on ne va pas utiliser tout de suite et on va se faire un bon repas à l’américaine ! Pizzas et soda.

Je suis déjà prête avec un vieux jean large qui me permet de rentrer mon petit bidon qui commence à sortir, un vieux t-shirt bien large aussi et les cheveux attachés en chignons, je me lance dans la peinture de la première chambre, celle qui devrait revenir à notre bébé à venir. Pour l’occasion, j’ai décidé de la couleur, un joli bleu ciel, pour apaiser les tempérament anxieux. Je m’affaire avec mon rouleau pour étaler la peinture sur els murs quand j’entends des bruits en bas. Je suis persuadée que c’est Ludvig donc je ne dis rien et je continue ma peinture, le laissant me chercher avec un petit sourire taquin. J’aime bien l’embêter. Depuis que je sais que je suis enceinte, je suis aux anges. Il y a un an je ne pensais pas que cela pourrait arriver. A croire qu’Aphrodite a boosté les choses pour nous remercier de quelque chose. Mais est ce que ce serait bien de le savoir? Après tout, seul le résultat compte, non? Enfin, je finis par être conciliante et lance.

“Je suis au premier je peins la chambre du bébé!” je lance pour qu’il me trouve.

Partir de chez Dagon faisait bizarre. Pourtant, avec la grossesse de Morgana qui semblait bien avancée, il était nécessaire qu’ils s’installent dans leur chez eux et préparent un minimum l’arrivée du bébé. Cependant, Avalon n’était plus là et laisser Dagon seul leur pesait. Bien sur, ils devaient vivre leur vie de jeunes mariés, de futurs parents et pour cela, ils devaient être chez eux. Ils promirent de passer aussi souvent que possible, de toute façon, Ludvig essayait de s’offrir en baby sitter quand il le pouvait, y voyant là un bon entrainement. Le garou voulait être le meilleur papa possible. Ils avaient fait tant d’efforts pour en arriver là. Ils n’avaient pas lésiné sur les herbes magiques depuis leur mariage. Quand la bonne nouvelle était arrivée, Ludvig avait prié pour que tout se passe bien. A présent, il avait le sentiment que leur vie rien qu’à tout les deux allait enfin commencée. Il se sentait heureux, fébrile aussi. C’était la première fois qu’ils seraient rien que tous les deux. La maison n’était pas si imposante, pas si grande, et puis, elle avait toutes les commodités et surtout l’accès à la forêt. Il avait dû faire des pieds et des mains pour avoir la fibre dans ce trou paumé, mais il lui était nécessaire d’avoir du réseau pour bosser surtout s’il voulait bosser à la maison. Même s’il pouvait toujours venir squatter chez son cousin, mais il voulait laisser à Zach assez d’intimité pour pourquoi pas finir par s’ouvrir lui aussi à la vie de couple.

Le déménagement fut rapide, ils avaient tant d’amis pour les y aider. Ludvig avait insisté pour que Morgana ne soulève rien du tout, étant donné qu’elle en était à 3 mois de grossesse. Si la jeune femme avait accepté de ne pas soulever quoi que ce soit, en revanche, elle tenait à mettre la main à la patte si bien qu’il la retrouva en train de peindre la chambre du bébé à venir. Il soupira en la regardant faire. « Ma chérie, j’espère que tu n’es pas montée sur un escabeau pour peintre le plafond. » Sauf que Morgana n’avait pas de peinture blanche et qu’aucun escabeau n’était dans la pièce. Alors pourquoi des gouttes blanches lui tombait sur le museau ? Et pourquoi sentait-il une présence dans la pièce alors qu’ils étaient rien que tous les deux ? « Tu es toute seule ? » Demanda-t-il, étonné. Il avait vu des traces humides près de l’évier et deux verres sorti et en avait supposé qu’elle avait demandé à quelqu’un de l’aider pour les peintures. Pourtant, il la retrouvait seule ici et n’avait croisé personne d’autre. Il la prit dans ses bras, enfouissant son visage au creux de sa nuque et chassa le sentiment étrange qui l’entourait. Il ne voulait plus laisser son anxiété le bouffer et l’empêcher d’être heureux.

Vivre en couple et bientôt en famille, je ne pouvais pas espérer mieux. Néanmoins, à trois mois de grosse, un petit bidon qui pointe déjà, je suis déjà couvée comme jamais. Ludvig me demande de ne pas porter de choses lourdes, de ne pas me battre et m’entraîner, comme tout le monde autour. Quinn lui en est déjà à gâter ce bébé qui n’est pas encore parmi nous. Je crois que je n’ai jamais été aussi bien personnellement mais à croire qu’ici, à Bâton Rouge, rien ne peut aller parfaitement bien, ma soeur me manque terriblement.Parfois, j’ai envie d’aller dans les limbes pour la voir, mais je ne sais pas si j’ai le droit. Je me suis rendue compte, qu’elle ne m’a rien dit de tout ça. Alors je n’ose pas le faire et même Leen m’a dit d’éviter. Elle même a été choquée par cette décision. Ainsi va la vie, j’ai fait un autel à l’extérieur de la maison pour tous les gens que l’on a perdu morts, ou non. il faudra que je le montre à Ludvig quand il rentrera. Mon mari. C’est étrange de ce dire ça. Même cinq mois après le mariage.

D’ailleurs il arrive dans le chalet et me cherche. Rapidement, il me trouve,, en train de peindre la chambre. Je pose tout ce que j’ai dans les mains et je m’approche de lui. Il a de la peinture blanche sur le bout du nez. Je passe mon index pour l’étaler avant de l’embrasser. “ Bonjour mon homme ! Toi aussi tu as fais de la peinture sans me le dire?” je lui demande alors, étonnée de le voir avec de la peinture blanche alors que je n’ai ouvert aucun pot. Puis un goutte tombe sur plafond sur son nez. “ Hein?” En même temps il m’avait posé une question mais je ne l’ai pas comprise, focalisée sur cette goutte tombée de nul part et surtout d’un endroit que je n’ai pas peins. Mais je percute finalement “Oui, je suis toute seule, pourquoi? A moins que tu aies croisé mon amant en rentrant ! “ j’ajoute avec un sourire avant de sentir des frissons dans tout mon corps. “ Okay, là y’a quelque chose de pas normal ! La peinture là haut et je viens d’avoir un grand frisson dans tout le dos. ET c’est pas mon envie de toi qui l’a provoqué. Tu as vu quelque chose d’anormal?” je lui demande alors que je sens des tiraillements dans le ventre, surement dus au stress du moment.

Soudain, le matériel que j’ai posé dans le bac alors que Ludvig venait d’arriver se met à bouger tout seul. Je regarde Ludvig, dubitative. “Il y a eu un meurtre, un mort ou un cimetière ici?” je demande à mon mari, avec un soupire complètement blasé. Rien ne peut être parfait dans cette ville RIEN, je devrais pourtant le savoir, nous devrions le savoir. C’est usant à la longue, mais je ne suis pas sûre que déménager dans une autre ville ou un autre pays change les choses. J’ai juste l’impression que dès que l’on est ouvert à la magie et au surnaturel, on remarque juste plus les choses.