Lorsque j’ai appris que Zoraya avait été enlevée il a été tout à fait normal à mes yeux de répondre présent. Quelque part, elle fait partie de ma famille puisque c’est la petite fille de Virgil, mon marqué. Puis Ophélia est une personne adorable qui a déjà bien trop souffert pour une si courte vie, si vous voyez ce que je veux dire. Grandir dans une famille comme la sienne, autant dire que ça n’a pas dû être la joie tous les jours. Bref, j’écoute Zachary qui montre une rage telle qu’il pourrait retourner le monde entier pour retrouver sa fille. Une belle preuve d’amour surtout quand on sait qu’il y a encore quelques mois, il faisait partit de ces hommes qui prennent et jettent les femmes sans aucun remord. Comme quoi faire volte face à trois cent soixante degré est quelque chose de possible pour tout le monde et à tout moment. Bref, je l’écoute nous expliquer la situation. Heureusement Virgil se montre à l’écoute. J’ai tenu à l’accompagner, c’était normal à mes yeux. “On va la trouver Zach, ne t’en fais pas. “ Je tente de le rassurer mais moi et les mots, hein, vous me connaissez !

Brook me fait un signe pour me prendre à part dehors après avoir rassuré Zachary et donné tout un tas d’information sur l’Italien qui semblerait avoir pris Zoraya. Je fronce les sourcils. La coïncidence est quand même étrange. Mais venant de la mer d’Ophélia, plus rien ne me choc désormais. Enfin, debout face à Brook, je l’écoute me parler. C’est compliqué entre nous parce qu’elle m’en veut mais de mon point de vue, il n’y a rien de compliqué en vérité. Mais ça c’est une autre discussion que je garde pour moi parce que je sais, une nouvelle fois, que je ne suis pas doué avec ce genre de relations. J’hoche alors positivement la tête.”Tu crois que c’est une coïncidence que tu le connaisses et que ce soit justement lui qui ait pris Zoraya?” je lui demande de but en blanc et d’une voix très neutre.

Elle passe un coup de fil et obtient directement une réponse. Cela ne me surprend guère. J’ai des contacts autour du monde désormais. Mais la voir du haut de ses trentes ans gérer comme une cheffe me fait sourire de fierté. Elle sera une bonne Hati. “D’accord, rejoins moi à cette adresse, on va prendre un jet de l’Essaim, je préviens Lucian.” Je l’informe. Quand on est vampire on voyage pas de la même manière.

On rentre on se prépare, j’informe Virgil et lui demande de rester en contact autant que faire ce peut pour qu’on obtienne les informations le plus rapidement possible. Brook veut gérer avec moi mais clairement, avec la torpeur je suis pas le mieux placé. Pourtant, j’y vais sans réfléchir. Pendant le vol, l’avantage du jet fait qu’on a de l’intimité et de l’espace ET internet. Ainsi, je réserve l’Hotel, je préviens l’Essaim et la Meute locale de notre arrivée et je me mets à fouiller pour des informations. Le tout se fait dans un profond silence. Je sens la grosse de Brook mais elle ne m’en parle pas tout comme je sens la puissance du lien qui l’unit à Zachary mais pareil elle ne m’en parle pas. Je sens son stress plus qu’autre chose aussi mais toujours aucun mot.

Finalement, on arrive et quand on se pose à l’hôtel, Brook parle de nouveau. Je ne voulais pas le faire de peur de dire une bêtise ou d’être intrusif. “C’est normal” je réponds à son remerciement. “ Oui si tu veux.” je réponds à sa question. Je reste bref mais pas fermé, bien au contraire. Mes mots s’accompagnent de sourires, enfin de rictus. Je reste blessé et le coeur brisé malgré tout. Ne pas pouvoir la prendre dans mes bras me fait mal aussi. Mais tout ça je n’ai pas le droit le dire ou de l’exiger. “Je suis désolé Brook, je ne voulais pas te blesser comme ça.” je me lance alors. “ Mais j’ai l’impression que tu as trouvé ta moitié finalement.” j’ajoute pour contre balancer mes propos. Un mal pour un bien comme on dit. En revanche, je n’ose pas lui demander si le bébé est de Zachary. Tout cela est trop étrange et soudain. Mais je pense que le sujet viendra sur le tapis tôt ou tard.

L’expérience m’a souvent montré qu’il n’existe pas réellement de coïncidences mais le monde de la nuit est aussi un monde étriqué où beaucoup de gens connaissent beaucoup de gens et au final nous avons cette sensation que tout le monde se connaît. Mais dans le cas présent, je suis quand même étonné que la coïncidence soit si énorme. Je n’ai pas de réponse et je pense que nous n’en aurons pas avant d’avoir retrouvé Zoraya, cependant, il faut garder en tête, à mon sens, qu’elle n’est peut être rien de plus qu’une stratégie.

Le trajet en avion reste silencieux mais cela nous permet à tous les deux de faire le point au fond. Et lorsque nous atterissons, nous nous hâtons vers l’hôtel choisit. Là, Brook propose de parler et elle sait que je ne suis jamais contre une discussion du moment qu’elle ne vire pas au cauchemar et qu’elle ne me demande pas des compétences de communicant extraordinaires.

“Tu peux le dire Brook, quand je t’ai blessé.” Et que je me suis déchiré le coeur par la même occasion “ Et c’est normal, vous vous êtes rencontrés dans l’adversité, vous savez vous apporter le nécessaire dans les temps difficiles.” je réponds en souriant. Et puis, je sais qu’elle est enceinte. Donc visiblement, ils vont être bien plus qu’être là quand ça ne va pas… Tiens, d’ailleurs, elle ne met pas bien longtemps à se confier et je tombe littéralement des nues. “Donc ce n’est pas l’enfant de Zach?” je demande pour confirmer ce que je viens de comprendre. Oh merde, pauvres gosses. Non seulement lui il a eu une histoire compliqué avec Zoraya mais elle va devenir ce qu’elle refusait d’être :une mère. Je la laisse donc finir de me dire ce qu’elle a sur le coeur et surtout au bord des lèvres, prenant même sa main pour la soutenir, pour lui montrer que je suis là pour elle. Je m’en veux tellement, mais pourquoi faire ce genre de chose? Et franchement, elle n’a pas eu de chance. J’ai toujours cru que les garous devaient avoir des cycles en phase humaine/animal ce qui laisse de maigres statistiques de tomber enceinte, et elle l’est tombé avec le premier gars venu.

D’une main, je me frotte la nuque, embarrassé et désolé, mais également estomaqué par ce qu’elle vient de me dire… “L’Ecosse… Brook…” En réalité, je n’ai pas de mots concernant tout ça et je me contente de la prendre dans mes bras. Je n’ai jamais été un bon blablateur et à part m’excuser mille et une fois, je ne sais pas quoi faire d’autre, en revanche il y a une promesse que je peux faire. Alors, quand je la relâche, je la regarde droit dans les yeux. “ Je suis heureux que finalement tu ne sois pas allée en Ecosse, et si j’avais su je serai allé te chercher. Tu n’as pas quitté mon coeur Brook et je serai toujours là quand tu auras besoin de moi. Je reste là, dans ton ombre, et dès que tu veux, dès que tu seras prête, tu pourras me redonner une place de choix.” Je dépose un bisou sur sa tempe. “Zach avait besoin de stabilité et de se sentir aimer, pleinement, d’avoir confiance à cent pour cent en la personne avec qui il est et toi, tu as besoin de tout l’amour dont il est capable d’offrir. Tu sais Brook, quand vous étiez au village, qu’il était en piteux état, il y avait quelque chose dans ton regard, une espèce de connexion. Tu as pensé à lui tout du long. C’est ce qui a commencé à me faire sérieusement réfléchir. Et même si on en a souffert tous les deux, quelque chose me dit qu’il va t’apporter énormément.” Je lui donne un coup d’épaule avec un petit sourire.

Les premiers rayons de soleil finissent par arriver. J’ai cette chance d’être vieux et de pouvoir les voir désormais. “Oui, j’ai aussi quelques adresses à visiter, mais vu qu’il s’agit pour la plupart de vampires, comme moi, ils seront dispo de nuit. Fais très attention. Paris est une ville qui semble accueillante mais c’est aussi une ville qui regorge de coins sombres où tout est possible. Ne laisse personne t’amadouer et ne rentre dans aucun repère sans moi s’il te plaît. Contente toi de faire du repérage.” Il serait de toute façon inutile que je la dissuade de faire quoi que ce soit pendant que je dors, elle est trop tête de mule et casse cou pour ça.

[quote="Brook Miles"]

Brook Miles † † † La traque commence Je parle avec mon cœur à Roderick. Si je me suis rendu compte que je n’avais pu de sentiment pour lui, je mentirai en disant le détester. Roderick est une part de moi. Il est mon ami et sûrement mon meilleur ami. Il me connaît aussi bien que Zach mise à part qu’il ne peut pas ressentir mes émotions comme Zach. Une fois mon discours terminé et ma confidence sur mon billet d’Écosse, Roderick me prend dans ses bras et je me blottis contre lui. Ses bras m’ont manqué, mais pas de la même façon qu’avant. Je n’ai pas peur de ce câlin, car je sais que Zach comprendrait. Je le laisse câliner Ophélia après tout car c’est son ami et la mère de sa fille alors je doute qu’il m’en veuille. Un baiser sur ma tempe et voilà que j’ouvre en grand les yeux quand Roderick me parle du village. Je recolle alors les morceaux et je commence à me dire que Zach et moi…On a déjà émis l’hypothèse des âmes-sœurs, mais sans forcement l’accepter. Mais quand Roderick parle de connexion, du village et… Oui, à l’époque, Roderick était mon mâle et pourtant, je n’étais pas aussi heureuse que j’aurais dû l’être de le retrouver. Je ne m’inquiétais que pour Zach qui avait été emmené par Alex. Mon cœur se comprime et je me dis à moi-même que j’allais devoir étudier cette histoire de lien du destin plus sérieusement. Son petit coup d’épaule me fait revenir sur terre, car je commençais à me perdre dans mes pensées. Je souris et lui répond. « Et toi, je suis sûr qu’une fille arrivera à te mettre le grappin dessus. Je ne sais pas si les Vampires ont des destinées, mais si c’est le cas, je te souhaite de le ou la trouver. » Le soleil pointe son nez et j’informe Roderick que je vais aller rôder dans les rues. Bien sûr, il me donne ses directives, mais il sait que je n’obéis qu’à moi ou à la meute. Mais je fais un effort au nom de notre amitié pour le rassurer. « Tu as mon numéro. Je t’enverrais l’adresse de la terrasse où je serais avec mon café dès que la nuit tombe pour que tu me rejoignes. » Je lui fais un clin d’œil et je prends ma sacoche en bandoulière pour ensuite quitter la chambre et le laisser dormir. Je verrouille la porte en lui laissant le double et je vais en ville. Je me promène telle une touriste. J’ai passé une heure au téléphone avec Hanto et Alex. Hanto m’a râlé dessus, car à cause de mon départ, j’ai mis Alex dans l’angoisse. Heureusement, je suis proche de mon père et je l’ai rassuré. Je me suis ensuite pris un livre que j’ai payé. Par chance, ils ont des livres en VO alors je me suis pris un truc d’horreur morbide à lire et je m’installe en terrasse alors que je sens l’odeur de l’Italien pas loin. Je sais que dès que je me serrais assise, il viendra me voir alors vue que le soleil décline, j’envoie un sms à Roderick avec l’adresse du café et je m’assois dehors avec un ajout au sms. Citation : « L’Italien me suit. Il sera sûrement là quand tu vas me rejoindre. » Je me commande un jus de Pomme et je m’installe pour lire mon livre. L’Italien me surveille une bonne heure et quand la nuit tombe enfin ce fou s’assoit en face de moi. Mes yeux virent au doré et je tente de rester ancré dans mon livre pour ne pas me transformer. « Pourquoi j’ai l’impression que la cinglée rousse dont me parlais Astoria, c’est toi ? » Je continue de lire comment le tueur en série dépecé sa victime et en même temps, je réponds. « Où est la petite ?» « Brook, tu sais que je suis plus vieux que toi et que je vais t’empêcher de me suivre » « Deuxième fois Vincenzo… Où est ma gosse ? » « Ta quoi ? » Je peux sentir l’odeur de Roderick approché. C’est qu’une question de temps avant que j’ai mon soutien. Je relève les yeux du livre et je fixe Vincenzo avec fureur. « C’est la fille de mon compagnon…C’est donc aussi ma gosse… Où est-elle ? » Il sent enfin l’odeur du vampire et se lève alors que je claque mon livre sur la table. Ça attire un peu l’œil alors je me lève et je rassure les gens. « Diffèrent familiale, excusez-les » J’avais parlé dans un français impeccable et je regarde ensuite Roderick « On l’embarque chez nous…Faut qu’il parle » Quand je dis chez nous, c’est notre hôtel bien sûr et je laisserais Roderick gérer l’interrogatoire…

Parler ainsi avec Brook, de manière posée et sans animosité me fait un bien fou. Je me dis que même si je l’ai blessée au point qu’elle ait voulu partir en Ecosse pour… Enfin, le fait est que désormais, je vois en elle la guerrière qu’elle a toujours été avec la stabilité qu’il lui fallait. Et ça, ça me fait plaisir et me rappelle que je ne fais pas toujours de la merde. C’est peut être quelque chose difficile à comprendre par un jeune garou ou un jeune vampire, mais avec les siècles on apprend pleins de choses. Si au début on se sent plein d’énergie à vouloir tester un peu tout et n’importe quoi, chaque expérience nous apporte un peu plus de sagesse et surtout nous permet de juger de plus en plus vite les situations qu’elles soient amoureuse, amicales, professionnelles, guerrières ou encore stratégiques. Brook ne comprenait pas que je voyais des choses qu’elle ne verrait que plus tard puis le temps a passé et nous voilà. Je souris à sa remarque. “ Je n’ai pas spécialement envie de la trouver tu sais. Depuis qu’on n’est plus ensembles, j’ai expérimenté pas mal de choses et je me sens bien en étant livre et sans contrainte, en virevoltant un peu à droite et à gauche. Mais Brook, je ne te remercierai jamais assez d’avoir contribué et énormément, à me sortir de ma mélancolie. Maintenant , je suis un autre vampire et je vais faire en sorte de continuer encore longtemps.”

je regarde par la fenêtre et le soleil se lève. Depuis quelques temps je peux voir les premières lueurs sans qu’il ne se passe quoi que ce soit alors j’en profite toujours jusqu’à la dernière seconde. “Hum” Je grogne alors. “ Brook, tu oublies que je connais ce regard. Sois prudente et surtout prend aussi du repos. Je t’y obligerai s’il le faut.” Un coup sec derrière la nuque et dodo. Et je n’hésiterai pas à le faire s’il le faut. Enfin, pas aussi violemment, mais il existe des points d’acupression assez efficaces, surtout sur les vivants. Enfin, je la laisse partir et je m’allonge. C’est quand même bien frustrant cette torpeur. Surtout en mission.

Quand le soleil se couche, je me réveille doucement. Je prends mon téléphone dès que mes yeux se sont ouverts pour lire les sms de Brook. Je grogne. Instinct protecteur. J’enfile mon jean et mon t-shirt puis je file la rejoindre après lui avoir répondu un furtif “ J’arrive, sois prudente.” Ce que je fais peu de temps après grâce à ma vitesse de vampire. Merci nos aptitudes légèrement hors normes. Lorsque j’arrive, je vois Brook s’énerver et je sens son changement de stratégie quand elle me repère. L’autre garou, lui, commençait à vouloir partir quand je l’ai choppé par le col. “Hep Hep Hep, par ici mon mignon…” Je me tourne vers les gens du café, choqués. “ Il a kidnappé une enfant, imprimez bien son visage !” je me permets d’expliquer avec un grand sourire pour le soi disant Vicenzo qui se débat. J’ai pris Kaolo avec moi et je le laisse s’enrouler autour du cou du garou. “ T’es un garou t’as besoin d’air n’est ce pas? Un faux mouvement et il te broie la gorge.” j’explique d’une voix très sombre et menaçante.

Quand nous arrivons à l’hôtel, je le balance à l’intérieur. “ Alors maintenant tu as deux options. Première, tu parles et tu nous dis où est Zoraya, et comme tu n’imagines même pas à quel point je suis déterminé à la retrouver, si tu ne dis rien je passe à la torture. J’ai fait toutes les guerres alors crois moi, j’ai de la ressources mon grand. Tu choisis quoi?” Brook est une guerrière également, je n’ai pas peur de l’image qu’elle pourrait avoir de moi d’autant qu’elle a lu pas mal de mes petits carnets et elle sait que je n’ai pas fait des choses très jolies par le passé. Elle sait donc que je peux aller loin, très loin. Même si dans mon quotidien, la plupart de mes proches me voient comme une force tranquille voir un grand nounours, je suis loin d’en être un.