→ ORDRE CLANIQUE : Le Coven → NUISANCE DEPUIS : 29 ans → SOUS L'EMPRISE DE : Lecture de pensées (don aléatoire) niv. 2 - Tisserand de la Voie de l'Esprit (Luciole) → ERRANCE : Au Cocodrie's et un peu partout en fonction d'où son travail la mène → TROMPE L'ENNUI : Restauratrice d'oeuvres et barmaid au Cocodrie's Whisky → PROFIL PSYCHOLOGIQUE : Enjouée. Souriante. Optimiste. (Trop) gentille. Naïve. Humour cynique. Espiègle. Passionnée. Rêveuse. Secrète. Affectueuse. Ne sait pas mentir. Ne sait pas demander de l'aide. Mental en béton armé. → AVATAR : Sarah Gadon → CREDITS : Lileris → MENSONGES : 227
Fauste Erikdottir
❦ Luciole
Sujet: Des vies de papier - Pv Killian 14/1/2024, 17:24
Elle était sur le perron de l'adresse que Killian lui avait donnée, le sourire aux lèvres et le cœur léger. Avant qu'un sourire niais n'apparaisse sur votre visage ou qu'un gros doute ne pointe le bout de son nez dans votre esprit, il n'était là qu'une question de travail. Peut-être aussi d'un début d'amitié, mais surtout de travail.
Depuis qu'elle était arrivée à Bâton Rouge, elle en avait bavé sur ce plan. Il n'y avait déjà pas beaucoup de collectionneurs ou de personnes qui feraient appel aux services d'une restauratrice, elle n'avait pas choisi le meilleur endroit pour commencer une nouvelle vie dans ce pays au vu de sa profession, mais surtout, son ex avait pourri sa réputation en inondant son site internet de fausses accusations, allant jusqu'à dire qu'elle n'avait pas obtenu son diplôme. Fort heureusement, c'était terminé, désormais, et Joe cohabitait quelque part avec des nécrophages terrestres ou aquatiques, elle ne savait pas vraiment mais elle n'avait pas envie de savoir. Damiàn et Samael s'en étaient occupés, et c'était tout ce qui comptait. Ses anciens employeurs, son école, tout le monde y était allé de son petit commentaire ou de son petit lien pour rétablir sa situation, cependant le travail restait assez rare, au point qu'elle estimait avoir eu beaucoup de chance que Morgana avance son nom pour exercer à la bibliothèque du Coven. Ses confrères n'étaient pas nombreux, il était encore plus rare d'en trouver de même nature qu'elle, et puis la jolie Valkyrie savait se montrer très convaincante. Elle avait gagné peu à peu fait ses preuves, et c'était étrange de vivre ça maintenant. Quand elle avait dû arrêter de rénover des bâtiments dans des conditions plus ou moins dangereuses, parce qu'elle avait justement fait une chute qui aurait pu lui coûter la vie si elle n'avait pas été chanceuse, elle n'avait rencontré aucune difficulté pour se reconvertir. Au contraire, elle était toujours arrivée avec une aura, la réputation de la restauratrice, à tel point que l'on faisait parfois appel à son expertise alors qu'il n'y avait pas lieu d'être. Juste parce qu'elle avait toujours été un bourreau de travail, une acharnée, et qu'elle ne laissait rien au hasard. Pour elle, c'était simplement faire son travail, tout comme il était normal de chercher à améliorer ses techniques de travail. Après deux ans à être appelée sans vraiment prospecter, elle prenait une leçon d'humilité dont elle n'avait pas vraiment besoin, mais qui lui rappelait à quel point elle n'avait pas choisi la voie la plus facile pour avancer dans la vie. Si elle avait décidé de travailler dans la banque -chose improbable quand on savait qu'elle avait été élevée par des punks hippies un peu laxistes-, elle n'aurait pas rencontré tant de difficultés. La passion n'a pas toujours de logique.
Ce jour-là, elle venait pour quelque chose de plus particulier. C'était certes par le Coven qu'elle avait cette opportunité, mais ce n'était pas pour le Coven. Killian lui avait proposé de venir chez lui pour lui montrer une collection de livres très anciens, qu'il fallait apparemment restaurer. C'était avec un sourire radieux et des étoiles plein les yeux qu'elle avait accepté, des papillons plein le ventre à l'idée même de voir ces ouvrages. Elle devait sans doute être un peu bizarre, mais elle aimait son travail, et elle aimait encore plus le faire quand les objets comptaient pour leur propriétaire. De plus, elle aimait bien Killian. Ce n'était pas la personne la plus avenante du monde, mais elle ne venait pas vraiment d'un endroit où les gens étaient réputés pour être souriants jusqu'aux oreilles. Elle avait grandi avec la froideur nordique, un modèle de société où les gens savaient être gentils et bienveillants en le montrant le moins possible, aussi elle ne voyait pas bien ce que l'on pouvait lui reprocher. Elle-même devait sembler bien étrange à beaucoup de monde, avec sa joie de vivre apparente et son insouciance pour avancer dans la vie, sans compter son imagination débordante. Ça et certaines de ses opinions à propos de tout un tas de gens.
Ce jour-là, elle était sur le perron, et sonna le cœur léger, attendant que l'on vienne lui ouvrir. Quand ce fut le cas et que son regard se posa sur le visage de Killian, elle lui adressa un salut chaleureux, avec un sourire radieux :
« Bonjour, Killian. Tu vas bien ? J'espère ne pas être arrivée trop tôt. »
→ ORDRE CLANIQUE : Il appartient au Coven dont il est l'un des Sihr → NUISANCE DEPUIS : 36 ans → SOUS L'EMPRISE DE : Omnilinguisme. Tisserand de la voie du prime. Maître enchanteur. → ERRANCE : Chez lui, au coven → TROMPE L'ENNUI : Traducteur et linguiste. Il est interprète à ses heures perdues. → PROFIL PSYCHOLOGIQUE : Intelligent, déterminé, réfléchi, compréhensif, inventif, . Têtu, solitaire, maniaque, énigmatique, insatisfait, possessif, peu expansif → AVATAR : Sean O'Pry → CREDITS : Lilandrile → MENSONGES : 202
Killian Hex
Admin ❦ Sihr
Sujet: Re: Des vies de papier - Pv Killian 14/3/2024, 22:47
Décembre 2023
L'avenir d'un monde dépend énormément des gens le composant, et ton monde à toi ne se compose que de peu de personne. Heureusement pour elles d'un autre côté, tu sais combien il est difficile de te supporter. Tu n'es pas ignare au point de mettre ta tête dans le sable comme une autruche et pas stupide au point de ne pas savoir comment tu es. Alors que ton regard est penché sur les livres qui ornent ta bibliothèque, tu te dis que le monde est un endroit dans lequel tu ne sembles pas avoir ta place et pourtant... C'est un endroit qui ne cesse de te demander des choses encore et encore. Tu sais parfaitement ce qui va se passer, le temps qu'on a laissé à la Grande Prêtresse pour faire ses adieux, ses valises et pour passer le relais en quelque sorte. Tu sais aussi qu'on t'a demandé quelque chose que tu pensais impensable : créer une épreuve. Oh bien évidemment, tu n'es pas du genre à te vanter de ton savoir, tu évites souvent d'ailleurs de l'étaler, peut-être pour garder du mystère, ou tout simplement parce qu'il est préférable de passer pour un cinglé que pour quelqu'un de très intelligent. Tu ne te fais pas d'idées, tu sais déjà que certains sont plus regardant et ont probablement vu le potentiel de ce que pouvait apporter tes évolutions en magie. Tu sais aussi qu'on te surveille, d'une certaine manière. Est-ce pour ça que tu as décidé de bosser chez toi ces derniers temps ? Probablement. Pour faire des trucs amusants, le Coven c'est bien et cela te permet de partager avec les gosses qui s'éclatent. Pour ce qui est important, rien ne vaut l'intimité et la sécurité de ta maison. Après tout, ce qui est important mérite d'être préservé, c'est ta philosophie après tout.
Quoi qu'il en soit, la matinée commence avec une décharge d'énergie que tu place dans une sphère qui te servira pour plus tard. Tu as énormément d'idées pour ce qu'on t'a demandé de faire, mais elles ne sont pas viables pour ce qui doit être fait. Trouver la bonne idée et la développer est compliqué. Tout le monde s'imagine qu'il suffit d'une idée pour que tout fonctionne, mais la magie a tellement de règles, elle implique tellement de choses et tu sais parfaitement qu'il ne suffit pas de se dire qu'il faut faire ça pour que ça fonctionne. Seuls les simples d'esprit le pensent et c'est déjà bien assez pour eux... Cela fait donc des jours que tu feuillettes les livres de ta bibliothèque, c'est d'ailleurs de cette façon que tu t'es rendu compte que certains bouquins, assez vieux, que tu conserves en évitant de les abîmer, doivent absolument être réparés pour pouvoir être utiles. Il ne t'a pas fallu longtemps pour savoir ce qu'il fallait que tu fasses, un numéro trouvé, une personne appelée, un rendez-vous pris. Pourquoi lui faire confiance ? Tu l'as déjà vu au Coven et tu sais qu'elle est douée dans ce qu'elle fait. Et puis... Aamu veillera au grain, tu le sais déjà. La maison est truffée d'enchantements qu'il peut déclencher dès que tu en as besoin. De plus... Son niveau de magie est bien inférieur au tient. Tu n'es pas du genre à sous-estimer les gens, mais tu passes ta vie à développer ta magie, c'est ton truc, comment le nier... Là où elle ne fait que commencer, cela fait des années que tu perfectionnes toutes tes connaissances et ton omnilinguisme te donne un avantage certain. Enfin... Les tisserands sont particulier et quelque part, tu envies quelque peu leur possibilité à créer leur propre langage pour leur magie. C'est quelque chose que l'alchimie ne te permet pas, malheureusement.
Pas que cela te dérange au fond, ce n'est pas très grave quand on y pense. La seule chose d'importante, c'est de savoir gérer sa propre magie et d'en être maître. Tu sais que le fait de parler toutes les langues du monde te permet de faire des choses bien plus compliqué et de personnaliser ta magie d'une façon inédite. Enfin bref, tu sais que le moment d'ouvrir ton repaire à la dame ne va pas tarder, alors au lieu de te prendre la tête, tu vas prendre un café et une viennoiserie cherche le matin même que tu grignotes. Ton familier s'approche de toi pour avoir ses friandises et tu lui tends un bol. « Ne te goinfre pas. On a de la visite aujourd'hui. » Il te regarde d'un air intéressé. Secouant la tête, tu reprends ta routine. « Ce n'est pas Ilias, pas la peine de tenter de lui soutirer des gourmandises, tu en as bien assez. » Il s'assoit sur son train arrière et commence à faire des mimiques comme s'il était toujours en vie et non pas un esprit dans le corps d'un hamster. Cela te fait toujours sourire de le voir faire ça. Tu as réellement l'impression de te faire engueuler alors que clairement, il n'y a que des couinements qui sortent de ses lèvres. Si quelqu'un le voyait... Il passerait assurément dans le journal. Récupérant un dernier truc dans un des placards de l'endroit qui te sert de cuisine, tu te redresses alors que tu sens qu'on vient de passer ton périmètre de sécurité. Si la personne n'était pas autorisée, elle n'aurait pas pu avancer, ce qui veut dire que... Ton regard se porte sur ta montre et tu te rends compte que tu as pris plus de temps que tu ne pensais pour remplir la sphère.
Lorsque la sonnerie de l'entrée se fait entendre, tu laisses Aamu se poser sur ton épaule avant d'aller ouvrir. Ce familier est tellement curieux. Jugé sur ton épaule, il regarde la jeune femme alors que tu ouvres la porte. Son inspection est minutieuse et pleine de commentaires dans ta tête qui t'exaspérait si tu ne le connaissais pas encore bien. Il fait ça pour combler tes lacunes émotionnelles, tu le sais désormais. « Je vais merci et toi. » Tu te mets au tutoiement vu qu'elle l'a initié. Ça ne te dérange pas le moins du monde. « Aucun souci pour l'heure, je suis du genre matinal. J'espère juste que tu es motivée, parce qu'il y a beaucoup de livres. » Effectivement, si l'entrée est assez épurée, du moment où vous arrivez dans le salon, elle peut déjà voir de nombreuses étagères remplies de bibelot et surtout de livres de différentes tailles et formes. « La maison en est remplie. Mais nous, on va dans le bureau. » Tu laisses l'étage qui est pire que rempli et te faufile dans ton bureau dont la sécurité semble rudimentaire. Pourtant, alors que tu places ta main sur ce qui semble être un morceau de bois basique, l'une des bibliothèques se déplace pour laisser place à un escalier. Tu descends, l'emmenant avec toi et alors que vous arrivez dans ton antre de la magie, tu la laisses admirer le spectacle. La pièce est quasiment aussi grande que le rez-de-chaussée. Chaque mur est couvert d'une bibliothèque avec des tonnes de livres, mais aussi ce qui ressemble à des artefacts sous verre. Mais s'il n'y avait que les murs, ce ne serait pas un souci. La pièce en elle-même est remplie d'allées, comme une véritable bibliothèque et chaque recoin est rempli de livres. « C'est ici que je garde tous mes écrits magiques. C'est bien plus sécurisé. » Tu l'emmènes vers la section spécifique aux livres très très très anciens.
« Cette section est réservée aux livres rares et extrêmement anciens. J'ai dû parcourir le monde pour les acquérir. » Et parfois les voler... Être Sihr a ses avantages. Tu connais les techniques de vols efficaces et même si tu ne les utilise pas souvent, il t'arrive de le faire. « Il y a en tout soixante dix sept livres de magie qui ont besoin d'être restaurés. Certains sont encore en bon état mais bon... D'autres par contre tombent en lambeau. Je les ai enchanté pour les protéger, mais je pense qu'il est mieux de les restaurer comme il faut. Tu me diras ce qu'il en est. Je te paierais bien évidemment ce que tu me demanderas et tu pourras accéder à cet endroit quand tu le voudras. » Tu montres une porte non loin de la section. « Mon atelier est là-bas et je suis assez souvent dedans quand je n'ai pas de traduction à faire. » Peut-être aussi qu'il faudrait que tu précises... Oui, c'est bien mieux. « Chaque livres d'ici est sécurisé. Tu ne peux ni les emmener dehors ni les manipuler si je ne t'en donne pas l'accès. Tu ne pourras donc bosser sur les livres qu'ici. Si tu tentes d'en faire sortir un... Mieux vaut ne pas le faire, ça pourrait fortement te porter préjudice. » Tu es connu pour tes enchantements, mais personne ne sait réellement de quoi tu es capable, toi en revanche... Quand tu dis que ton appartement est l'un des plus sécurisés de Bâton-Rouge, tu ne mens pas. Et cette pièce a probablement le système de sécurité le plus évolué qui soit magiquement. Un coup de patte te fait soupirer. « Sur mon épaule c'est Aamu, mon familier. Ne t'étonne pas de le voir traîner dans tes pattes, il est très amical. Si tu as besoin de quelque chose et que je ne suis pas disponible, il peut m'avertir directement. Mais ne te laisse pas avoir, même s'il a un côté mignon, il n'hésitera pas une seconde à te soutirer des gourmandises. Est-ce que tu as besoin de quelque chose ? Des questions ? Un café ? Des viennoiseries avant de commencer ? » Ta mère te taperait sur les doigts si elle savait que tu ne venais que de le proposer !
→ ORDRE CLANIQUE : Le Coven → NUISANCE DEPUIS : 29 ans → SOUS L'EMPRISE DE : Lecture de pensées (don aléatoire) niv. 2 - Tisserand de la Voie de l'Esprit (Luciole) → ERRANCE : Au Cocodrie's et un peu partout en fonction d'où son travail la mène → TROMPE L'ENNUI : Restauratrice d'oeuvres et barmaid au Cocodrie's Whisky → PROFIL PSYCHOLOGIQUE : Enjouée. Souriante. Optimiste. (Trop) gentille. Naïve. Humour cynique. Espiègle. Passionnée. Rêveuse. Secrète. Affectueuse. Ne sait pas mentir. Ne sait pas demander de l'aide. Mental en béton armé. → AVATAR : Sarah Gadon → CREDITS : Lileris → MENSONGES : 227
Fauste Erikdottir
❦ Luciole
Sujet: Re: Des vies de papier - Pv Killian 19/4/2024, 12:25
Est-ce que le monde avait besoin d'être avenant pour que Fauste le trouve tout à fait charmant ? La réponse était bien évidemment non. Elle avait certes grandi dans un pays aux conditions hostiles, avec des difficultés de ravitaillement, des dépendances administratives et logistiques qui rendaient la vie plus lente pour à peu près tout, au milieu de personnes pour qui le plus grand sourire qu'ils pouvaient faire était une esquisse chez d'autres. Elle avait d'ailleurs toujours été trouvée étrange, elle qui souriait facilement et de façon radieuse, lumineuse, sans se poser de questions. Et puis, elle était souvent dans la tête des autres sans le vouloir, elle avait un aperçu de ce moi profond qu'ils cachaient parfois, et elle savait que se fier aux apparences était la pire idée qui soit, car même quand les apparences semblaient ne pas être trompeuses, elles pouvaient finalement l'être tout de même. Pour toutes ces raisons, Killian ne lui semblait pas moins avenant qu'une autre personne. Il ne fallait pas juger un livre à sa couverture, Fauste aurait complété l'expression en disant qu'il ne fallait pas juger un homme à son sourire.
La petite islandaise fit un oui de la tête avec un sourire jusqu'aux oreilles quand il lui demanda si elle était prête. « Tu ne pouvais pas me trouver mieux pour me motiver, je crois ! Je ne dis jamais non devant une énorme pile de travail. » C'était malheureusement vrai. Elle devait être un peu masochiste, dans le fond, mais puisqu'elle ne faisait de mal à personne, elle ne comptait pas changer. Son entourage s'inquiétait parfois du fait qu'elle faisait beaucoup de choses, peut-être un peu trop, mais elle se trouvait bien moins fatiguée qu'en Italie. Elle était repartie d'un si bon pied, avait remonté la pente qu'elle ne s'était pas vue descendre pendant des années, et elle comptait bien user de toute cette énergie qui semblait alimenter un cercle vertueux. Elle est un peu amusée et fascinée à la fois de voir autant d'objets dans un espace qui pouvait de fait sembler bien plus étroit qu'il ne l'était en réalité. Tant de choses à découvrir, mais tant de choses tout court ! Elle qui avait grandi dans le dépouillement le plus total et qui ne possédait que peu de choses, son appartement aurait sans doute paru à l'enchanteur être encore en cours d'aménagement. Peut-être que le fait d'avoir vécu dix ans dans une chambre de bonne dont la superficie au sol n'excédait pas douze mètres carrés, salle de bains comprise, devait y être pour quelque chose. Elle verrait bien où elle serait après dix ans à avoir vécu dans plus de trois fois cet espace ! Et elle verrait également une fois qu'elle se serait pleinement mise à la magie, surtout.
Elle le suivit dans ce qui lui semblait être un décor de film, même si elle en avait vu d'autres quand elle était en Europe. Après tout, si ces choses existaient dans la fiction, elles venaient bien de quelque part, car même si l'on pensait inventer la poudre, l'on s'inspirait toujours de quelque chose que l'on avait vu ou vécu. La pièce était comme une sorte de rêve : une bibliothèque comme elle n'en aurait jamais, pleine à craquer de savoirs qu'elle n'aurait sans doute jamais le temps d'apprendre en une vie, et il y régnait une atmosphère douillette, confortable. L'air était pile à la bonne température, et elle sentait que l'hygrométrie y était parfaite également. Elle n'avait aucun appareil pour le mesure, mais à l'odeur et la façon dont l'air l'entourait, elle savait que tout était fait pour maximiser les chances de conservation des documents. « C'est.... Impressionnant. J'adore déjà cet endroit. » Elle l'écouta avec attention, un air circonspect se peignant sur ses traits au fur et à mesure qu'il lui indiquait tout ce qu'elle ne pouvait pas faire. Elle était un peu amusée, il fallait bien l'admettre. Ce n'était pas la première fois qu'elle traitait des demandes spécifiques, avec des mesures de sécurité telles que c'en était parfois ridicule. Quand on restaurait des œuvres à plusieurs millions de dollars, ce n'était pas dans la cave de Mamie, et peut-être même qu'elle avait déjà restauré un ou deux livres dans les caves du Vatican mais ça, bien sûr, encore faudrait-il qu'elle réponde à la question. Une des rares choses sur lesquelles elle arrivait à mentir, d'ailleurs, car c'était une clause explicite de son contrat. Elle n'avait ni vu, ni lu les écrits qu'on lui avait demandé de restaurer. Mais tout de même, son temps de lecture était nettement inférieur au temps qu'il fallait pour nettoyer une page. Dans tous les cas, ce fut avec calme et professionnalisme qu'elle répondit à toutes ces mises en garde : « Tu sais, Killian, c'est toi le client, je restaurerai les ouvrages que tu me diras à l'endroit où tu me diras qu'il faut le faire. Et s'ils sont très fragiles, il convient de toute façon de ne pas trop les déplacer, alors... Ici, ça sera parfait, ne t'en fais pas. » Si elle avait été plus vindicative, elle aurait sans doute mise en avant qu'elle était connue pour son professionnalisme, mais ça lui passait complètement au-dessus, et elle savait bien qu'il ne cherchait pas à la menacer. Elle était là pour travailler, et quand il s'agissait d'objets tels que ceux-ci, d'un luxe, même si ce n'était pas toujours considéré comme tel, chaque client était particulier. Ils avaient tous leurs petites manies, leurs petites lubies, et considéraient tous leurs possessions les plus précieuses comme leurs bébés, même s'ils ne l'exprimaient pas exactement en ces termes. C'était ce qu'elle aimait aussi dans ce métier, finalement, de prendre soin de quelque chose qui était précieux pour quelqu'un, d'y mettre tout son cœur et de les voir contents à la fin.
Killian se fit rappeler à l'ordre par le hamster qu'elle voyait se balader sur son épaule depuis qu'elle était arrivée, mais elle ne s'en étonna pas vraiment. Entre Leen et Dana, elle avait déjà vu pas mal de démonstration de familier, et dans le cas de la louve, elle la faisait parfois mourir de rire avec son sorcier. A se demander qui était le familier de qui, par moments. Elle rit légèrement pour marquer son amusement quand il parla des gourmandises. A chacun son petit caractère, visiblement ! « Aucun problème. Je ferai en sorte de respecter les doses prescrites, c'est promis ! Et... Un café, ça serait parfait. Je ne mange pas beaucoup, mais je pourrais vivre avec une intraveineuse de café, il paraît ! Je te remercie. » Elle le laissa faire le temps de poser ses affaires et de s'installer à la table qu'il lui désigna. Ses outils, disposés d'une certaine façon, son sac accroché sagement à la chaise. Une fois qu'il revint vers elle, elle le remercia et termina d'enfiler ses gants en latex noir, dont le bout des doigts étaient un peu rugueux. Normalement, ils étaient plutôt faits pour les tatoueurs, mais avec la pratique, elle s'était rendu compte qu'ils étaient bien mieux que ceux en latex transparent, plus utilisés d'habitude, notamment car moins chers et plus faciles à trouver. L'avantage de ceux-ci étaient qu'ils attrapaient plus facilement les petits résidus indésirés quand en passant délicatement le doigt dessus et l'on pouvait voir toutes les taches ou presque, et notamment les champignons qui teintaient rapidement les gants. « Tu as un ouvrage par lequel tu aimerais que je commence ? C'est toi qui connais tes livres, c'est à toi de me dire s'il y en a que je dois restaurer de façon plus urgente que d'autres. »
~ Thanks to Lileris ❦
→ ORDRE CLANIQUE : Il appartient au Coven dont il est l'un des Sihr → NUISANCE DEPUIS : 36 ans → SOUS L'EMPRISE DE : Omnilinguisme. Tisserand de la voie du prime. Maître enchanteur. → ERRANCE : Chez lui, au coven → TROMPE L'ENNUI : Traducteur et linguiste. Il est interprète à ses heures perdues. → PROFIL PSYCHOLOGIQUE : Intelligent, déterminé, réfléchi, compréhensif, inventif, . Têtu, solitaire, maniaque, énigmatique, insatisfait, possessif, peu expansif → AVATAR : Sean O'Pry → CREDITS : Lilandrile → MENSONGES : 202
Killian Hex
Admin ❦ Sihr
Sujet: Re: Des vies de papier - Pv Killian 9/6/2024, 22:56
Si cela te dérange de laisser entrer quelqu'un dans ton chez toi ? Cela aurait pu. Tu ne vas pas le nier. Tu gardes précieusement ces connaissances qui sont les tiennes. Pas seulement parce que tu as trimé pour les avoir, mais aussi et surtout parce que la magie est une grande part de ton être. Certaines personnes ne la voient que comme un outil dont ils peuvent se servir à foison, comme si cela n'était rien. Pour toi, la magie est une extension de ton âme. Tu ne peux pas vivre sans elle et parce que tu ne peux pas vivre sans elle, tu cherches toutes les informations à son sujet. Peu importe le sujet, peu importe le domaine. Alors, oui. Tu l'admets sans mal, tu gardes jalousement certains tomes de magie aujourd'hui disparus. D'un autre côté, peu de personnes sont capables de lire ces tomes. En tant qu'Alchimiste égyptien, spécialiste du langage en plus, tu as su mettre de ton côté une connaissance qui te permet d'être plus diversifié que la plupart des sorciers : l'omnilinguisme. Ta magie te permet de comprendre toutes les langues du monde, parlés, oubliés, peu usités. Cela fait de toi le maître enchanteur le plus imprévisible du Coven, tout simplement parce qu'il est compliqué de défaire un enchantement dont la langue est inconnue des autres. Tu sais qu'une partie des alchimistes se méfient de toi. Quelque part, ils ont bien raison, bien que les leurs de raison ne soient pas aussi... Comment dire... Altruiste. Ce qui les dérange, ce n'est pas le fait que tu puisses utiliser des langues oubliés, mais plutôt que tu ne veuilles pas les aider à intégrer ce genre de langues dans leur travaux. Comme si tu devais contribuer à leur recherche, et puis quoi encore ? Enfin bref, quoi qu'il en soit, laisser Fauste entrer n'est pas un souci pour toi, parce que quelque part, tu as l'impression qu'elle te ressemble.
Sa fascination pour la magie te donne l'impression de te voir quand tu étais jeune, lorsque tu as rencontré ta mère et qu'elle t'a un peu expliqué qui tu étais. Ces jours te manquent parfois, même si tu es heureux d'avoir grandi pour avoir acquis tant de connaissances et que tu sais que tu vas continuer jusqu'à ton dernier souffle, mais parfois, l'innocence des premières découvertes te manque cruellement. On s'émerveille moins des choses qu'on a déjà vu, ou alors qu'on voit tous les jours. On a tendance à trouver ça normal. Tu détestes particulièrement ces moments, bien qu'ils n'arrivent presque jamais en magie. Elle a le don de vous mettre dans tous vos états à chaque utilisation, en tout cas, c'est ce qu'elle me fait et j'ai l'impression que c'est la même chose pour la jeune femme. Passer de médium à sorcier n'a rien d'évident. Tu salue donc son choix. Tu sais aussi qu'elle va avoir pas mal de choses à apprendre et tu te dis que peut-être, tu pourrais lui apporter des connaissances uniques, si elle fait du bon boulot, ce dont tu ne doutes pas... Il va falloir que tu prépares ce que tu avais prévu. « Tant mieux alors, parce que le travail, ce n'est pas ce qui manque ici. » Chaque livre ancien est un travail d'orfèvre que tu as su préserver au mieux, grâce à des enchantements. Mais le mieux, c'est tout de même de les faire restaurer. Jusqu'ici, tu n'avais jamais trouvé qui que ce soit de motivé et encore moins de doué dans ce domaine. Sans compter que faire confiance aux autres n'est pas ce que tu fais de mieux. Chaque fois que tu es allé voir quelqu'un, il a fuit devant ton air froid. Quelqu'un a même pleuré en disant que tu n'avais pas besoin d'être violent verbalement. Ne sachant pas trop ce qu'il entendait par là, tu as dû trouver Ilias qui t'a expliqué que ta façon de parler était trop franche.
Sérieusement... Les gens ne veulent pas qu'on leur mente, mais ils n'aiment pas non plus qu'on soit franc. Que faut-il faire exactement pour leur plaire ? Parfois, tu te poses la question. Même si plaire aux gens est le cadet de tes soucis, tu ne vas pas le nier. Tu te fiches royalement de ce qu'on pense de toi. Encore plus de la façon dont on te voit. Descendant petit à petit les marches, tu n'attends pas réellement de réponse de sa part quand tu lui montres la pièce, mais sa phase te donne cette petite pointe de fierté qui est propre aux collectionneurs. Forcément, tu finis par donner tes instructions, plus par habitude que par obligation. Sa phrase te laisse un peu dans l'expectative. Tu ne sais pas trop interpréter les sentiments des autres, alors, au lieu de ça, tu reprends la parole pour expliquer. « Pour moi, la magie est une extension de mon être, quelque chose avec lequel je ne peux pas vivre. Tout ce qu'il y a ici, c'est des objets qui m'ont fait grandir, me permettant de comprendre un monde dans lequel j'ai un pied, une moitié d'âme et une moitié de cœur. En fait, sans la magie, je ne suis rien. » Ce n'était qu'une simple constatation, pas un jugement sur sa personne. Une réalité sans se cacher, c'est ainsi que tu es de toute façon. « Je suis un peu surprotecteur de ces connaissances, parce que je sais qu'il n'existe plus que quelques exemplaires de ces livres et que je peux les protéger à ma manière. La plupart d'entre eux sont écrits dans des langues si lointaines que plus personne ne les parle. D'autres, ont tellement d'années que le moindre effleurement violent pourrait les faire tomber en poussière. C'est pour ça que je préfère te prévenir. Pas parce que j'ai un doute. Quelqu'un voulant passer de médium à sorcier ne serait pas du genre à vendre ce genre de connaissance au plus offrant, à mon sens. »
Tu te tournes un instant, et reprends. « Mais c'est surtout parce que je n'ai pas envie que tu puisses te retrouver blessé parce que tu auras voulu trop bien faire ton travail. Ce n'est pas le but. Je sais qu'on ne se connaît pas réellement, mais tu as peut-être entendu quelques rumeurs à mon sujet. » Tu hausses les épaules avant de prendre délicatement un des livres. « Certains me surnomme le démon au visage de marbre, probablement parce qu'ils ont goûté de trop près à ma magie. D'autres, préfèrent carrément ne pas m'approcher. Les choses sont ainsi. Ma magie est puissante parce que mes connaissances sont diverses et variées. Certains se contentent d'explorer leur magie avec peu de curiosité. Sache que j'en ai tellement à revendre qu'il m'est quasi impossible de m'arrêter. » Tu hausses une nouvelle fois les épaules avant de lui tendre le livre. « Je suis peut-être un démon sans émotions, mais je refuse que ceux qui ont à cœur d'apprendre les secrets de la magie dans le respect de cette dernière soit blessé par ma faute. Tu devrais commencer par celui-là, il recèle pas mal d'informations basiques sur la magie que peu de personne ne sait. Si tu n'arrives pas à le lire, j'en ai fait une traduction sur cette étagère là-bas. » Tu montres l'étagère juste à côté où un livre à la couverture similaire s'y tient. « Celui-là est écrit en vieil Araméen. Mais je suis certain que tu en as vu d'autres. Quoi qu'il en soit, tu peux consulter ces livres sur cette étagère sans souci. Peut-être qu'ils t'aideront. » Une fois Aamu présenté, tu hoches la tête vers la jeune femme et va lui faire un café. Tu ramènes le tout vers la table alors que le hamster descend et tape de ta patte sur la table. « Ne va pas la déranger où je t'enferme dans ta cage. » Il te fait une moue outré avant de se tourner en boudant.
Un soupir s'échappe de tes lèvres... Celui-là alors... Parfois, tu te demandes comment cela se fait qu'il soit si contraire à ton caractère. Mais d'un autre côté, tu n'aurais pas vu mieux comme compagnon de route. « Si tu as besoin de café, de biscuit ou autre, tu peux aller dans le bureau là-bas. » Tu lui désigne la petite pièce. « Il y a tout ce qu'il faut. Tu peux faire espresso, Americano ou autre. Tout est installé pour faire ça bien. Si jamais tu veux manger quelque chose, n'hésite pas. Je ne sais pas cuisiner, mais je sais parfaitement commander. » Chacun son vice pas vrai ? La cuisine, ce n'est clairement pas ton truc malgré le fait que tu sois alchimiste. Pas que tu ne saches pas faire, mais selon toi, c'est une perte de temps non nécessaire. Tu peux faire tout un tas d'autres choses pendant que d'autres le perde à cuisiner. Ne sachant pas quoi dire d'autre, tu t'apprêtes à partir quand elle te pose une autre question. Tu regardes le bouquin sur la table. Celui-là lui permettra d'avoir des informations détaillées concernant la magie et une partie de ses origines. Mais il est vrai que certains livres sont dans un piteux état. Peut-être peut-être commencé par ceux-là. Tu t'approches donc de la bibliothèque, te baisse jusqu'au dernier étage et lui montre les dix livres assez gros. « Ceux-là date de plus de deux milles ans. Certains sont écrits dans des langues qui n'ont même pas de nom aujourd'hui. D'autres sont probablement apparus avant les hiéroglyphes. Je pense que si tu dois commencer par certains, ce serait ces dix-là. » Tu te relèves et vient de penser à quelque chose. Tu murmures un mot dans une langue forte et très grave. Une salve de magie envahit la pièce et englobe la jeune femme. « J'avais oublié ça. Chaque livre est enchanté pour ne pas se détériorer, donc personne ne peut les toucher mis à part moi. Mais désormais, tu peux aussi. Tu as juste à poser la main dessus cinq secondes et l'enchantement se lèvera pour que tu puisses travailler dessus. » Tu regardes la jeune femme et reprend. « Autre chose ? Sinon, je suis dans mon labo là-bas. »
→ ORDRE CLANIQUE : Le Coven → NUISANCE DEPUIS : 29 ans → SOUS L'EMPRISE DE : Lecture de pensées (don aléatoire) niv. 2 - Tisserand de la Voie de l'Esprit (Luciole) → ERRANCE : Au Cocodrie's et un peu partout en fonction d'où son travail la mène → TROMPE L'ENNUI : Restauratrice d'oeuvres et barmaid au Cocodrie's Whisky → PROFIL PSYCHOLOGIQUE : Enjouée. Souriante. Optimiste. (Trop) gentille. Naïve. Humour cynique. Espiègle. Passionnée. Rêveuse. Secrète. Affectueuse. Ne sait pas mentir. Ne sait pas demander de l'aide. Mental en béton armé. → AVATAR : Sarah Gadon → CREDITS : Lileris → MENSONGES : 227
Fauste Erikdottir
❦ Luciole
Sujet: Re: Des vies de papier - Pv Killian 15/7/2024, 17:13
Accepter les autres n'était pas une tâche facile, dans la vie. C'était une chose que l'on vous apprenait depuis l'enfance, apprendre à partager, à avoir de l'empathie, à se mettre à la place des autres, à accepter qu'ils ne pouvaient pas toujours être parfaits, comme on ne l'était pas soi-même. Oui, cela faisait beaucoup de choses, et selon le caractère profond de chacun, la chose était plus ou moins aisée. Selon le vécu, aussi. Dans le cas de Fauste, tout avait été fait pour qu'elle accepte toujours les autres, sans se poser de questions. Elle entendait leurs pensées, depuis qu'elle était toute petite, même les plus inavouables. Elle avait eu cinq cousins, dont deux très proches en âge, qui avaient toujours plus demandé d'attention qu'elle à la seule personne qui avait gardé tout le monde, son père. Et elle savait ce que faisait le rejet de la part des autres, car elle l'avait connu de la part de la seule personne de laquelle on ne devrait jamais connaître une telle chose : sa mère. Certes, elle ne savait pas gérer sa nature, mais elle l'avait sacrifiée, au risque qu'elle soit complètement déséquilibrée, car elle aurait pu vouloir se faire du mal, jusqu'à vouloir disparaître, juste pour avoir la paix quelques minutes, juste un peu de silence, pitié, mais l'idée ne lui avait jamais traversé l'esprit une seule fois. Pourtant, elle avait reçu des visions d'horreurs quand elle était toute jeune, de la part de son oncle, mais aussi de la part d'autres adultes, même si ces images ne lui étaient pas destinées, et tout ce qu'elle voulait faire, tout ce qu'elle espérait au plus profond de son cœur d'enfant, c'était que personne ne voie ce qu'elle était. A quel point elle était cassée, à quel point elle ne savait pas se maîtriser, à quel point elle était si nulle en tout. A l'époque, elle était persuadée que l'on pouvait lire ses pensées autant qu'elle pouvait lire celle des autres, et que l'on pouvait voir en elle tout ce qu'elle cherchait désespérément à cacher, tout ce qu'elle aurait aimé faire, ou éviter. Et parfois, elle avait peur aussi que l'on puisse lire en elle ce qu'elle pensait, ce qu'elle ressentait vraiment. Alors elle était parfois plus gentille encore avec certaines personnes pour lesquelles elle estimait ne pas avoir les meilleures pensées, pas celle qu'ils méritaient, en tous les cas. Par exemple, son premier copain, qui avait toujours senti sa réserve sans jamais la comprendre, ce dégoût qu'elle semblait avoir à l'idée qu'on la touche, et qui un jour lui avait dit qu'il la trouvait franchement courageuse, de toujours affronter ce qui la dérangeait. Elle était persuadée qu'il savait tout, puis elle avait compris en arrivant à Bâton Rouge que personne ne savait. Absolument personne. A part Constantine. Il était le seul à savoir, à voir, elle avait parfois l'impression qu'il connaissait le réseau de fissures qui la composait sur le bout des doigts, mais il était simplement le seul à qui elle avait réussi à tout déballer, et il faisait toujours tout du bout des doigts, du bout des émotions, comme si plus de fermeté allait la faire s'effriter.
Pour toutes ces raisons, et bien d'autres encore, Fauste avait toujours facilement accepté les autres. Leurs petites manies, leurs lubies, leurs besoins par moments. Elle n'avait jamais spécialement cherché la compagnie des autres, mais l'on venait à elle facilement, sans doute parce qu'elle accueillait la venue de tous comme quelque chose d'évident et de merveilleux. Mais la vie était merveilleuse, malgré sa laideur, malgré ses bégaiements et ses claudications, même si elle était tordue, qu'il y en avait trop d'un côté, pas assez de l'autre, et que franchement, parfois, elle avait un sens de l'ironie et un cynisme dont on se passerait bien. Accepter Killian, le fait qu'il pouvait être étrange et que certains au Coven semblaient le craindre n'avait pas été un problème, jamais. Comme beaucoup de personnes, pour ne pas dire tout le monde, il suffisait de savoir le prendre comme il était, car après tout, pourquoi est-ce que l'on attendait toujours quelque chose des autres ? L'apprentie sorcière le laissa parler, s'exprimer en voyant qu'il avait l'air de faire un effort pour s'expliquer au mieux, et elle l'écoutait avec un léger sourire encourageant, pour lui faire passer le message qu'elle comprenait tout à fait, qu'il n'avait pas besoin de s'inquiéter, mais aussi qu'elle l'écoutait avec soin. Elle ne savait pas s'il ne ressentait vraiment rien d'avoir cette image tant redoutée, ou s'il n'avait pas décidé avec le temps qu'il n'allait plus rien ressentir à ce sujet. Constantine avait aussi cette manière de se présenter, d'annoncer des faits, mais il était pourtant plus vindicatif quand l'on commençait à le remettre en question, sa magie, ou l'un de ses proches, ce qui était la preuve que malgré tout, il y avait une petite part de lui qui ne prenait pas ces méchantes intentions comme des faits, et uniquement des faits. Alors elle fit ce qu'elle estimait être le mieux : lui parler, avec un sourire sincère.
« N'aies aucune crainte quant à mon ressenti vis à vis de toi, Killian. Je ne me vexe pas facilement, et j'ai été habituée à ce qu'on essaie de m'apprendre des choses en me cassant en deux pour voir si j'allais plier ou me rebeller, sauf que je ne sais faire ni l'un ni l'autre. Mon professeur de dessins à l'école de restauration arrachait mes pages de croquis et les froissait dans la poubelle, même encore maintenant quand j'approche de la salle de classe, j'ai des crampes d'estomac. Alors ce n'est pas parce que tu es un peu direct et froid, ni parce que j'aurais pu entendre trois personnes dire quelque chose à ton sujet que je vais te voir comme un démon sans cœur. Si c'était le cas, tu n'aurais pas toutes ces attentions, et tu ne prendrais pas le temps de me parler. C'est juste que la plupart des gens ne veulent pas prendre le temps de comprendre. » Elle eut un léger sourire, même si elle ne pouvait pas trop s'étendre sur le sujet. Pas autant que les ragots et les rumeurs l'auraient voulu, du moins. « Si j'écoutais tout ce que les gens inventent, je ne serais pas venue ici et je ne serais pas amie avec Constantine non plus. Si j'additionnais tout, il serait une sorte de vieux beau libidineux qui doit utiliser sa magie pour faire du BDSM sans liens. Et dire que la pauvre petite chose que je suis, pas maline, s'est laissée manipuler par un être aussi avide de pouvoir. Parce que les gens pensent aussi que je ne sais pas ce qu'ils pensent de moi, mais... » Elle haussa les épaules en levant les mains paumes vers le ciel avec une moue faussement désolée. « Déso, pas déso ? » Elle rit légèrement, ne sachant pas vraiment si Killian était au courant qu'elle lisait dans les pensées, mais elle savait aussi que quand elle avait commencé à travailler pour le Coven, on avait fait circuler l'information à plusieurs personnes qu'elle pouvait capter des pensées sans le vouloir, et qu'il valait mieux faire attention, pour eux comme pour elle. Elle reprit sur un ton plus sincère, plus doux. « Vraiment, merci, Killian, de la confiance que tu m'accordes. Et tu verras malheureusement assez vite que dès que j'ai un doute, je vais t'appeler au secours. J'ai déjà eu la malchance par le passé de tomber sur des ouvrages empoisonnés sans que ça soit répertorié, depuis je suis toujours hyper prudente et je suis les consignes à la lettre. » D'ailleurs, ses confrères trouvaient qu'elle en faisait trop, même si elle avait une réputation en béton armé dans son milieu car elle ne commettait aucune erreur. Comme leur rappelait régulièrement : on vous apprend des techniques et des protocoles pendant vos études, on vous propose régulièrement des séminaires dès qu'il y a de nouvelles avancées dans le domaine, il n'y avait pas de raison de commettre d'erreur. Ce n'était qu'une question de relâchement.
Elle récupéra le livre qu'il lui tendait et l'ouvrit précautionneusement pour en constater le contenu, qu'elle était en effet incapable de lire pour le moment, même si elle comptait bien y remédier un jour. Une chose après l'autre. Elle avait déjà la chance folle de connaître un bon paquet de runes, du moins dans leur forme, car c'était un alphabet encore utilisé il y avait peu de temps en Islande, elle allait d'abord consolider ces nouvelles connaissances avant de s'éparpiller. Elle jeta un regard dans la direction qu'il lui indiqua, et repéra la traduction en question, en sentant une petite vague de chaleur monter dans sa poitrine. « Merci beaucoup. Je l'étudierai quand il faudra attendre que les produits sèchent, et j'essaierai de comprendre la version originale ou du moins d'améliorer mes notions maigrelettes en araméen en comparant la traduction. Ça fera deux en un ! » Oui, elle était toujours enjouée. Toujours. Pour ça aussi, on lui disait souvent qu'elle en faisait trop, mais elle avait envie de dire à ceux-là qu'elle n'allait pas s'empêcher d'être heureuse pour leur faire plaisir. Toujours attentive, elle jeta un coup d’œil à l'étagère qu'il lui désigna, où se trouvait les ouvrages les plus anciens, et donc les peut-être plus urgents à restaurer. Délicatement, elle posa l'ouvrage qu'elle avait en main sur la table que Killian lui avait installée et déplia d'un geste rapide une microfibre sombre sur laquelle elle allait déposer l'un des anciens ouvrages en question. Sans se soucier de bouger de façon plus directe, elle qui avait une gestuelle plutôt fluide et légère, elle s'accroupit devant l'étagère en question et posa sa main contre la tranche de l'un des livres, attendis cinq secondes, comme il venait de lui dire, le tout en sa présence, elle laissa passer une seconde de plus, juste au cas où, et tira d'une main experte le volume en le tenant de sorte à ce qu'il ne puisse même pas imaginer glisser un seul feuillet. Avec des gestes maîtrisés, elle le déposa sur le tissu sombre, et l'ouvrit pour y jeter un œil, avec énormément de précautions. Killian lui demanda si elle n'avait besoin de rien d'autre, la faisant presque sursauter, presque. Avec un léger sourire, elle désigna le contenu d'un petit signe de tête. « Pour le moment, ça ira, je vais déjà nettoyer et consolider les feuillets mais pour la suite, j'aurai besoin de ton aide. Certains caractères sont très légèrement estompés, il faudra que je les repasse, mais comme je ne comprends pas la langue, je ne me fierai pas à ce que je perçois. Il faudra sans doute que tu m'écrives les caractères, au cas par cas et que tu valides ma graphie pour être sûr que je n'écris pas de bêtise. Mais pour le moment, c'est tout bon, je devrais pouvoir m'en sortir. »
~ Thanks to Lileris ❦
→ ORDRE CLANIQUE : Il appartient au Coven dont il est l'un des Sihr → NUISANCE DEPUIS : 36 ans → SOUS L'EMPRISE DE : Omnilinguisme. Tisserand de la voie du prime. Maître enchanteur. → ERRANCE : Chez lui, au coven → TROMPE L'ENNUI : Traducteur et linguiste. Il est interprète à ses heures perdues. → PROFIL PSYCHOLOGIQUE : Intelligent, déterminé, réfléchi, compréhensif, inventif, . Têtu, solitaire, maniaque, énigmatique, insatisfait, possessif, peu expansif → AVATAR : Sean O'Pry → CREDITS : Lilandrile → MENSONGES : 202
Killian Hex
Admin ❦ Sihr
Sujet: Re: Des vies de papier - Pv Killian 31/10/2024, 20:39
T'ouvrir au monde est quelque chose que tu ne fais que depuis récemment. Tu n'as jamais été du genre à laisser beaucoup de monde entrer dans ta sphère d'intimité, peut-être parce qu'au fond, tu sais parfaitement que les gens réagissent d'une façon différente avec toi. Il y a des choses que tu sais et d'autres qu'il ne faudrait pas savoir. Tu ne sais que trop ce que cela peut coûter de faire confiance à la mauvaise personne. Après tout, une partie de ton boulot t'a été enlevé dans ta jeunesse, des recherches que tu menais depuis des années, partie en quelques instants parce que tu as fais confiance à la mauvaise personne, au mauvais moment. Tu as appris à tes dépens qu'il y aurait toujours des profiteurs, des gens capables du pire, comme ceux capables du meilleur. C'est une dure leçon que tu as retenu comme si on t'avait frappé. En y repensant, cela aurait fait moins mal d'être frappé finalement. Perdre confiance en quelqu'un est bien pire que le fait de savoir que ta fausse mère te prenait pour un monstre. Il faut dire que certaines choses font bien plus mal qu'on ne pourrait le penser. Tu es de ceux qui ont fermé leur cœur depuis longtemps, alors que l'enfance aurait dû être un moment de joie et de libération, tu t'es replié sur toi-même, sachant pertinemment que ta différence ferait de toi quelqu'un dont on ne veut pas. L'école basique a été un véritable calvaire. Tu te souviens encore des moqueries, des projectiles qu'on te lançait, des gestes indécents aussi. Le monde est plein de ces personnes qui se pensent bien meilleur que les autres. Malheureusement pour eux, tu ne t'es jamais soucié de ce genre de chose. Anesthésié, tes sentiments ont toujours fait peu de cas de ce qu'il pouvait t'arriver. En ce qui concerne ton frère cependant... Tu n'as jamais été très tendre avec ceux s'en prenant à lui.
Tu préfères défendre les tiens plutôt que te défendre. C'est peut-être ce qui fait de toi une personne particulièrement fiable pour quelqu'un. Quand une personne arrive à entrer dans ton cercle d'intimité, elle est certaine d'obtenir une certaine protection, et surtout une loyauté sans faille. En dehors de ça... Tu es le chien qui montre les crocs quand on commence à le soûler ou alors quand il veut un peu d'air. Parce que certains sont envahissants quand même... Si tu te tiens assez loin des groupes, il y a certains groupes qui ne peuvent s'empêcher de venir empiéter sur ton espace vitale. Tu détestes ces gens qui s'imposent et s'invitent comme s'ils étaient chez eux. Comme si le monde leur appartenait. À croire que l'avis des autres ne les intéresse pas du tout. Tu détestes particulièrement ce genre de personne et si elle était l'une d'elle, jamais elle n'aurait mis les pieds chez toi, peu importe son travail. Mais Fauste est unique en son genre. Si elle a capté ton attention, c'est avant tout parce que tu as vu le soin qu'elle apportait aux livres sur lesquels elle bossait. Passer par la bibliothèque du Coven est une habitude que tu as pris depuis longtemps. Il t'es souvent arrivé de la voir travailler là-bas. Tu as été attiré par la beauté que dégageait sa façon de faire. La délicatesse qu'elle apportait à chacun de ses gestes a su retenir une attention que d'autres ne peuvent retenir. C'est ainsi que tu fonctionnes après tout. C'est aussi peut-être pour cela que tu es aussi prévenant à son égard. Tu n'as pas envie qu'elle puisse se blesser pour rien. Pas plus qu'elle puisse regretter de travailler ici, avec toi, malgré les trésors de connaissances qu'il peut y avoir dans ta bibliothèque. Tu écoutes donc religieusement sa réponse suite à ton discours plus long que d'habitude. « Il existe encore des professeurs comme ça ? Je trouve ça tellement stupide de vouloir briser quelqu'un pour être une copie parfaite de quelqu'un d'autre alors que ce qui nous rend unique, nous rend bien plus beau. » Réflexion mis à part.
Tu te souviens encore de ta fausse mère. De ce qu'elle a tenté de faire. Au fond, elle aussi voulait te faire rentrer dans un moule de normalité si peu caractéristique de votre nature de surnaturelle. Après tout, la magie est un outil que chacun manie d'une façon différente. Vous pourriez tous être des élémentaires par exemple que votre magie ne se manifesterait pas de la même façon. Après tout, un mage d'eau peut très bien manipuler l'eau courante, la vapeur, ou alors la glace pas vrai ? Alors pourquoi faut-il absolument rentrer dans un moule en particulier ? Tu te l'es toujours demandé. La suite te tire un sourire. « Constantine... Du BDSM... J'aimerais voir ça tiens. » Tu connais assez le sorcier pour savoir qu'il est tellement réservé voir timide qu'il serait bien incapable de faire ce genre de chose. Sans compter que de ce que tu as vu, c'est un protecteur aussi insensé que toi... Alors frapper quelqu'un pour son propre plaisir ? « Et puis, honnêtement, tu n'as rien d'une fille stupide. Bien que tu sembles gentil, je doute fortement qu'on puisse te targuer de pas maline. Enfin à mon sens. Ou alors les gens ont un sacré problème de vision. » Ce n'est que ton avis, mais quand on la voit travailler, on se rend vite compte qu'il faut une certaine intelligence pour faire ce qu'elle fait et de la façon dont elle le fait. Sans ça, tu doutes fortement que les gens viendraient vers elle pour qu'elle bosse sur leur précieux biens. En tout cas, tu ne l'aurais pas invité ici si tu n'avais pas vu ses capacités, c'est certain. « Voilà pourquoi je déteste les gens qui manipulent des choses dangereuses. La plupart du temps, ils sont incapables de bien renseigner tout ce qui concerne ces objets. C'est pour ça que j'ai voulu m'occuper des artefacts. Le monde est assez dangereux sans avoir à faire avec des objets magiques qui sortent d'on ne sait où. »
Et puis, tu t'es toujours senti plus proche des artefacts que des humains, ça aide aussi. « C'est une bonne attitude. De ceux qui ont réellement envie d'apprendre. C'est bien pour ça que je te fais confiance. Personne ne se lancerait dans ce genre d'aventure s'il n'était pas sérieux. Et les gens sérieux manquent cruellement de nos jours. » Oui, tu parles comme ta mère qui se plaint que le monde ne tourne pas rond. Tu ne le sais que trop bien. Elle déteint irrémédiablement sur toi, mais c'est la vérité. La dernière fois que j'ai vu un apprenti, il a sorti que c'était trop dur et qu'il n'y arriverait pas. Déjà découragé avant d'avoir essayé. Si tu avais été de leur genre, ta magie n'aurait pas progressé à ce point et aujourd'hui, personne ne viendrait te voir quand il est question d'enchantement. Pas que tu ais voulu être reconnu. Seules les connaissances t'ont toujours importé. Mais cette reconnaissance que tu as maintenant, tu te rends compte qu'elle fait de toi un expert dans ton domaine, même si certains aiment t'appeler le maître enchanteur du Coven. Tu n'es pas assez vaniteux pour prendre la grosse tête contrairement aux dernières rumeurs à ton sujet qui font état de ton impitoyable caractère parce que tu es doué. Un truc du genre. Dois-tu dire que le côté impitoyable de ton caractère a été livré à la naissance et ne vient certainement pas de l'acharnement avec lequel tu as appris ? Peu importe. Si les gens veulent le découvrir, alors ils le découvriront, sinon... Ils feront comme bon leur semble, tu te fiches bien de ce qui peut advenir de toute façon. « D'accord, je vais te préparer les alphabets les plus courants pour l'instant et les traductions aussi. Ça te permettra de les utiliser pour tout ce dont tu as besoin. Que ce soit pour la restauration ou la compréhension des livres que tu voudras regarder. »
Tu ne seras jamais de ceux qui laissent les choses en attente. Tu préfères faire tout, de suite, histoire de ne pas être pris au dépourvu. La laissant à son boulot, tu t'assois à ton bureau et commence à remplir plusieurs feuilles. Rapidement, tu arrives à six feuilles. Les langues les plus courantes avec leur alphabet. Tu remplis soigneusement chaque feuille pour que chaque lettre soit correctement orthographié et visible de la jeune femme. L'avantage d'être linguiste, c'est que tu as appris à écrire tellement de langues, que ta graphie est presque parfaite. Presque, parce que tu sais qu'on est jamais parfait en quelque chose. Il y a toujours à redire sur tout ce qui est fait et est à faire d'ailleurs. Ta mère t'a appris de cette façon et tu dois bien admettre qu'elle te va parfaitement. Une fois ton boulot fait et vérifié deux fois, tu poses le tout près du bureau de la jeune femme avec un petit mot. "Appelle-moi quand tu en seras à refaire les caractères, je regarderai avec toi pour que tu n'aies pas à douter." Et tu la laisses bosser tranquillement avant de retourner à ton labo. Tu as pas mal de glyphe en tête ces derniers temps et l'envie de les tester te vient tout naturellement. Une fois la porte fermée, tu enclenches les protections pour que personne ne soit blessé et tu commences tes tests, dépliant les vrilles de ta magie pour qu'elle s'attache au papier fin afin de former un enchantement des plus prometteurs.