16 janvier 2024 -  A la recherche d’un artefact dangereux

Au cour de ma longue vie de vampire j’ai parcouru le monde plus d’une fois en long, en large et en travers. Cela dit il y a toujours pas mal de pays que je n’ai pas visité. En revanche, j’ai reçu, un message étrange d’une personne de confiance restée en France. Personne ne le sait, mais pour ma sire, j’ai dû cacher plus d’un artefact. Certains étant indestructibles mais incroyablement puissants il m’a fallut trouver des gens de confiance pour les conserver. Il semblerait, cette fois, que l’un d’eux se soit réveillé. Le problème c’est que certains sont inconnus. Il n’y a pas d’écrits connus pour savoir à quoi ils servent et ce qu’ils sont capables de faire. Ici, il s’est mis à briller, soudain, sans plus de raison. Ne voulant pas mettre qui que ce soit en danger, j’ai demandé l’autorisation au Conclave de faire le voyage, autorisation que j’ai eu. Virgil prendra la relève pour garder l’Essaim et certains vampires sont au courant et peuvent l’aider dans sa tâche.

Quant à moi, j’ai eu la chance de retrouver Nami dans l’essaim de Bâton Rouge et je compte bien utiliser son expertise. parce qu’un artefact qui se réveille ne passe jamais inaperçu et je pense que nous ne seront pas trop de deux guerriers pour le récupérer, d’autant qu’avoir pu m’entraîner avec elle, la former même en quelques sortes me laisse une vue sur ce dont elle est capable. Je lui ai donc demandé si la mission la tentait en lui expliquant que l’on a une ligne aérienne dédié, que le conclave me permet d’utiliser. Je dois leur faire un rapport à notre retour et je leur ai de toute façon dit, qu’au retour, le Coven récupèrerai l’artefact.

Un sac de rando me suffisant je le rempli du nécessaire, surtout des habits propres, d’un dague offerte par Brook et d’un petit carnet qui va me permettre de tout conserver par écrit. Je récupère aussi mon téléphone et sélectionne le prénom de Brook en vue de lui envoyer un sms mais… J‘ai repoussé la louve, cependant elle reste dans mon coeur et dans ma tête. Je voulais juste qu’elle soit sûre d’elle qu’elle comprenne réellement ce qu’elle veut alors que pendant des mois j’ai bien vu qu’elle se cherchait encore. Je sais que je lui ai brisé le coeur et elle me manque terriblement, mais je reste convaincu que j’ai bien fait, qu’elle va pouvoir se poser, peut être expérimenter une autre relation même si ça réveille en moins un côté territorial que je n’apprécie pas du tout. Bref, il faut que je laisse ça de côté de toute façon je ne pourrai rien faire dans les prochains jours. Je range donc mon téléphone dans la poche de mon jean et je me dirige vers les appartements de Nami. Lorsque j’arrive devant la porte, je pose mon sac au sol et toque.

“Nami, tu es prête. C’est Roderick. il est temps d’y aller, l’avion nous attend.” je lance derrière le mur de bois qui me fait face.

Cela faisait combien de temps? Trop, sans doute. Roderick était presque sorti de ma mémoire, presque. La simple vu de son prénom m'avait fait revenir en arrière si loin … A l'époque où j'étais encore une jeune vampire, pas inexpérimenté, mais trop pleine de fougue et qu'il fallait un peu canaliser et discipliner. Je ne savais pas pourquoi il avait fait appel à moi, même si j'étais devenue sacrément bonne en combat et toute ces sortes de choses. Peut être une nostalgie du passé. Je me demandais comment nous allions fonctionner ensemble maintenant, sans nos sires en plus.

Je l'ai entendu venir, je suis prête depuis longtemps. Avant d'y aller, je me dis que ça fait aussi plusieurs siècles que je ne suis pas retournée en Europe, je ne pense pas reconnaître. Le monde va trop vite pour moi. «Tu es en retard Roderick.» Dis je d'un ton sérieux alors que je le titille un peu. Rien de bien méchant, mais c'est de bonne guerre après tout ces siècles de silence. Quoi que je ne suis pas mieux, je n'ai pas non plus cherché à le recontacter. Enfin bon. Je sors de l'endroit où je l'attendais et nous nous mettons en route vers l'aéroport. Je n'aime pas du tout les voyages en avion, il me mette mal à l'aise. Je trouve que voler n'a rien de naturel du tout. Mais j'ai suffisamment de self contrôle pour ne rien montrer.

Nous voilà à bord et j'apprécie le fait que cela soit un jet privé. L'essaim avait les moyens et les avaient mis à notre disposition volontairement ou pas d'ailleurs et c'était fort agréable. J'aimais le luxe, je voulais vivre tout le temps dans le luxe. Mais là, j'avais pris des affaires de tout les jours et ma dague. Un petit sac à dos qui ne pesait rien face à ma force de vampire. Je souris à mon comparse. Il avait l'air en forme. «Tout ce temps ...» Commençais je et aussitôt, ma parole mourut. Je ne savais pas quoi dire, en fait. Les déclarations, ce n'était pas trop mon genre.

Je préférais en revenir à ce pourquoi nous partions. Ca, je savais faire. «Tu sais à quoi nous allons avoir à faire?» Un artefact qui faisait des siennes, ça pouvait être n'importe quoi. Et puis, pas sûr qu'il soit resté en sécurité. Des pouvoirs qui se déclenchent, ça attirait souvent du monde, des indésirables voir des parasites. Je m'en fichais. J'avais accepté la mission, c'était devenu un contrat. Tout ce qui se mettrait en travers de mon … de notre chemin risquait la peine de mort immédiate et sans autre jugement. Et à ce petit jeu là, j'étais terriblement efficace. «A quelle heure arrivons nous ? Ils ont prévu le décalage horaire ou des protections?»

“En retard pour reprendre contact alors que nous sommes dans le même Essaim, surement, mais absolument pas en retard pour notre voyage !” je lance avec un sourire. J’ai fait mon rapport à Virgil et il peut s’appuyer sur Piétro j’en suis certain, il va aussi prendre soin de Vanille avec Ezechiel je pars donc plus serein que jamais. Et puis nous partons avec la compagnie de l’Essaim il nous sera donc facile de revenir en cas de problème. POur lors, il est temps de monter dans ces engins de malheur. Enfin, personnellement j’aime beaucoup l’idée de pouvoir voyager vite. Les allers et retours en bâteaux dans les temps anciens avec les épidémies à gérer, les famines et tout ce qui va avec, ça m’a suffit de mon temps d’homme et même de mes débuts de vampires ! En revanche, j’ai fait un stock de sang pour Nami avec quelques plantes pour détendre dedans en prime, au cas où… juste au cas où.

Une fois installés, je sens la nostalgie de Nami mais visiblement, elle est aussi douée pour les discours que moi. Je me contente de sourire et d’affirmer que “Nous aurons tout le temps de rattraper”. Puis je prends l’une de ces poches de sang réutilisables que j’ai demandé à Lucian de commander pour les vampires qui voudraient faire la démarche d’être plus écolos, et je bois un coup. “T’en veux?” je demande à la jeune vampire. “ J’ai du sang humain aussi.” Je sais que je suis particulier mais je n’oublie jamais mes accolytes qui se nourrissent normalement.

Je la laisse me poser les questions qu’elle a pour ens avoir plus sur la mission tout en sachant que je ne vais pas pouvoir lui apporter beaucoup de détails. “ Je ne sais pas grand chose à vrai dire. Nous allons en france, je sais où est caché l’artefact mais je ne sais absolument pas ce dont il est capable. Il s’est soudain mis à brillé puis plus rien. Apparemment il s’active, selon le gardien sur place mais il n’y a pas de message, pas de danger immédiat” J’espère juste qu’en arrivant nous n’aurons pas de mauvaises surprise entre les chasseurs d’artefacts ou encore les autorités locales. Normalement, il est planqué dans un endroit avec des pièges indéjouables, donc il ne devrait pas y avoir de souci. Il ne devrait pas…

“Nous allons arriver dans dix normalement. Il y a une trappe au sol qui va nous permettre de nous déplacer dans un réseau souterrain jusqu’à l’hôtel où nous allons loger. Nous pourrons éviter les UV et nous reposer avant de partir à la conquête de Paris.” J’explique brièvement. J’ai tout mis au point avant de partir, j’espère juste que là encore, il n’y aura pas de problème quelconque. “ Tu te sens sereine pour la mission? Je t’avoue que je ne sais pas trop à quoi m’attendre, il se peut qu’on doivent se battre, poursuivre des gens ou autre…” je précise, au cas où elle veuille faire demi tour, ce que je pourrais comprendre. Mais il me semble me rappeler que c’est une combattante et surtout qu’elle ne perd jamais la motivation d’aller jusqu’au bout d’une mission !

Si je veux du sang? Je regarde la poche et vois marquer sang animal. Je fais la grimace. «Non merci. Tu sais, se nourrir sur les humains ne veut pas dire les tuer, à nos âges.» Nous sommes vieux, nous maîtrisons presque notre animal en nous, la part sauvage qui parfois reprend le dessus, le prédateur qui n'est jamais satisfait. A part ça, mon congénère ne connaît pas l'artefact. Il va falloir se débrouiller pour le maîtriser donc en espérant que ça ne soit pas trop dangereux pour nous, quelque chose qui crachait du feu, par exemple. J'espérais aussi que le gardien n'aurait pas des ennuis à cause de ça.

D'accord, ils avaient prévu un parcours souterrain. Nous étions tout les deux assez vieux pour bouger aux heures du jour tant que nous étions protégés du soleil, même s'il fallait faire un gros effort de volonté pour vaincre la torpeur qui avait tendance à s'imposer, même si l'astre du jour n'était pas visible. Tout ce passa bien et nous arrivâmes à l’hôtel sans encombre. Je pris une place d'autorité dans le lit et je laissais mon esprit vagabondé tandis que mon corps restait immobile. Je reprenais vie dès que le soleil se cacha derrière l'horizon, mais je n'étais pas vraiment décidée à révéler cette capacité à mon partenaire, je bougeais seulement quand il fit nuit.

«Es tu prêt à partir? C'est toi qui sait où il se trouve. Je suggère que nous y allions le plus tôt possible.» Je n'avais jamais eu d'artefact très puissants, mais je savais qu'il en existait et qu'ils pouvaient faire d'énormes dégâts. Nous disparaissons dans la nuit. Je suis Roderick, je suppose qu'il connaît l'adresse ou quelqu'un qui pourra nous renseigner. Je n'ai emporté que ma dague, accrochée à mon avant bras, un peu au dessus du poignet, dans un fourreau qui protège ma peau de la lame. Si c'est important pour le vampire alors, ce l'est aussi pour moi, en souvenir du bon vieux temps, on va dire.

Nous quittons rapidement le centre ville pour arriver dans un quartier résidentiel beaucoup plus calme. Tout semble immobile à part le vent qui fait bouger les végétaux. A part la lueur des lampadaires, tout semble éteint. Il n'est pourtant pas si tard, si? Ou alors c'est ma notion du temps qui est faussée parce que je suis un vampire? Mais c'était bizarre. Ce calme finit par me mettre la puce à l'oreille. C'était vraiment trop calme, ce n'était pas normal. On n'entendait même pas un oiseau ou le chant d'un insecte. Je jetais un coup d'oeil à Roderick, espérant qu'il pense comme moi.